Frédéric Zoungrana: « Un bon CV ne fait pas forcément un bon Premier ministre »

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« Quel que soit le profil que pourrait avoir un Premier ministre dans le contexte post-transitionnel, le Premier ministre ne saurait être apprécié que sur le terrain et non sur la base de ses diplômes ou de ses expériences professionnelles antérieures ». C’est ainsi que Frédéric Zoungrana, coordonnateur du Mouvement soyons sérieux (MSS), mesure la tâche qui attend   le Premier ministre Paul Kaba Thiéba. Et tout comme ses concitoyens, Frédéric Zoungrana attend le chef du gouvernement au pied du mur. Il a accordé une interview téléphonique à Burkina24 dont voici, l’intégralité.

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Burkina24 (B24): Quelle est votre lecture de la situation politique nationale à la suite de la nomination du Premier ministre ?

Frédéric Zoungrana (F.Z.): Nous pensons au niveau du Mouvement soyons sérieux que c’était une nomination qui était fortement attendue par l’ensemble des populations. Il était temps que nous puissions rompre avec toutes les rumeurs qui ont couru.

C’est un choix, qui de notre avis répond au contexte de par le profil du Premier ministre qui est un économiste comme le Président Kaboré, qui certainement aura la lourde tâche de travailler pour une relance économique du Burkina Faso. Par sa jeunesse, c’est un honneur fait à cette jeunesse qui a été au cœur du combat pour que nous puissions avoir un nouveau régime pour les 5 prochaines années.

Egalement, nous pensons que c’est un signal fort qui marque une rupture pour permettre à ce que du point de vue de la géopolitique, nous puissions quand même avoir un équilibre au niveau de la tête de l’exécutif.

B24: Qu’entendez par équilibre au niveau de la tête de l’exécutif ?

F.Z.: Nous pensons qu’en ce qui concerne les premiers dirigeants du pays, le Président Kaboré et le président de l’Assemblée Salif Diallo, la jeunesse est tout de honorée de notre avis, à travers le portefeuille qui a été accordé à une personne qui a la cinquantaine.

Nous pensons qu’il peut être considéré comme un jeune. De ce point de vue, c’est un équilibre et nous pensons qu’il travaillera de concert avec son équipe gouvernementale, qui, nous l’espérons, sera présentée dans les très prochains jours pour s’attaquer aux questions fondamentales des jeunes que sont l’emploi, l’éducation et la santé.

B24 : Vous êtes de la société civile. Est-ce qu’elle devrait avoir une place dans ce gouvernement ?

F.Z : Quand on dit société civile, ce sont ces organisations qui jouent le rôle d’alerte et de veille citoyenne. Ces organisations de par leur statut, leurs textes n’ont pas vocation d’entrer dans le gouvernement. Si toutefois, des leaders sont sollicités pour entrer dans le gouvernement, ces personnes ne peuvent plus se réclamer de la société civile et devront déposer leur démission et ne plus répondre de cette organisation dont elles sont membres.

Il est important que la société civile reste dans son rôle et laisse le pouvoir gouverner et avoir également une opposition qui jouera son rôle. Les organisations de la société civile, de notre avis, doivent se tenir à l’écart de l’appareil d’Etat pour jouer leur rôle d’interpellation et de veille citoyenne afin de toujours défendre les intérêts des populations.

B24 : Au départ vous avez évoqué le fait que le Premier ministre THIEBA est économiste de formation, de même que le Président du Faso. Actuellement, les attentes sociales du peuple sont importantes. Pensez-vous qu’il aurait été mieux d’avoir quelqu’un d’autre à la tête de l’exécutif ?

F.Z. : Actuellement le profil du Premier ministre et de celui du Président du Faso ne peut pas en réalité être un critère pour apprécier les nombreux défis qu’ils doivent relever. Comment est-ce qu’ils pourront y arriver ? Nous pensons qu’un bon CV, un bon profil d’un Premier ministre ne se mesure que sur le terrain. Et un bon CV ne fait pas forcément un bon Premier ministre.

C’est à l’œuvre que nous pourrons apprécier les compétences de ce Premier ministre qui pourra avec l’ensemble de ses collaborateurs relever les nombreux défis qui les attendent sur le terrain. Quel que soit le profil que pourrait avoir un Premier ministre dans le contexte post-transitionnel, il ne saurait être apprécié que sur le terrain et non sur la base de ses diplômes ou de ses expériences professionnelles antérieures.

La scène politique de notre avis, a aussi ses contraintes, ses exigences. Nous ne saurions vraiment transposer les expériences professionnelles dans des administrations ou même dans des institutions internationales, régionales ou sous régionales sur la gestion d’un gouvernement au niveau d’un pays donné. C’est pourquoi, nous pensons que le Premier ministre peut être l’homme de la situation pour le Président Kaboré.

Mais, il appartiendrait à ce dernier d’implémenter sa marque en termes de rigueur, de bonne gouvernance pour que les nombreuses attentes des populations puissent trouver satisfaction dès la première année. Nous pensons que les populations ont tellement attendu sous la transition. 13 mois, ce n’est pas aussi aisé. Il n’y aurait pas de répit pour ce nouveau gouvernement.

B24 : Dans combien de temps faut-commencer à demander des comptes aux nouvelles autorités ?

F.Z. : Il faut dire qu’au niveau du régime Kaboré, il a été dit que 100 jours seront consacrés à la jeunesse. Alors, nous pensons que déjà, que de par cette déclaration, il sera de bon ton que tous les acteurs soient à l’affût et qu’après les cent jours, nous puissions vraiment faire le bilan et demander des comptes.

Même si nous pensons très sincèrement que 100 jours ne suffiraient pas pour évacuer toutes les préoccupations de la jeunesse. Mais ce serait quand même un indicateur de pouvoir apprécier ce que le Président Kaboré et son équipe pourront faire pour la jeunesse burkinabè pour les 100 jours à venir.

Propos recueillis et retranscrits par Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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