Humanist : « Tuer un homme, c’est tuer l’humanité»

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Les déclarations affluent sur les attaques essuyées par le Burkina Faso. L’artiste Humanist, par le communiqué ci-joint, réagit sur les attentats.

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Mes chères sœurs, mes chers frères en Humanité,
J’adresse toutes mes sincères condoléances aux familles et amis des victimes éplorées par les attentats du 15 janvier dernier à Ouagadougou.

La lâcheté de cette attaque a fait ressurgir en moi la douleur de perdre un être cher dans des mêmes circonstances passées. Une pensée m’est alors venue à l’esprit envers mon ami Fabien GUYOMARD, assassiné lors des récents attentats au restaurant de la terrasse à Bamako. A toi, mon frère, repose en paix.

Sous le choc de la nouvelle, j’étais dans l’incapacité d’écrire ma réflexion, débordé et envahi par la colère, par la lâcheté de ces crimes innommables et dont nous sommes tous potentiellement susceptibles d’être atteint un jour, au détour d’un verre ou d’un café entre amis.

Pourquoi…?

Je n’ai pas la prétention d’y répondre, on ne pourra jamais comprendre par quels procédés mental un être humain en vienne à prendre une Kalachnikov et appuyer sur une gâchette dans l’intention de tuer un maximum de personnes innocentes, tous ça pour avoir été présentes au mauvais endroit, au mauvais moment.

Ce dont je suis persuadé, c’est qu’il n’y a rien de religieux et qui puisse plaire à Dieu dans l’acte d’assassiner des innocents. « Tuer un homme c’est tuer l’humanité ». Alors pourquoi mon Dieu ? Qui sont les ennemis de notre peuple capables d’en arriver à de si funestes desseins ?

MON HUMBLE ANALYSE :

Ne tombons pas dans le piège de regarder là ou on voudrait que nous regardions.

Les attentats perpétrés à Ouagadougou nous rappellent à quel point la lutte pour la liberté est un combat perpétuel. Je les analyse comme une nouvelle attaque portée à l’encontre de notre peuple dans la quête d’un Burkina nouveau et libre.

Nous assistons sur notre continent et à l’échelle de notre planète à des groupuscules qui n’ont rien de religieux dans leurs comportements et qui commettent les pires atrocités sur des hommes, des femmes, des enfants des êtres humains innocents.

Je ne vais pas limiter ici mon analyse à la facilité de croire que ces attentats sont le seul fait de fanatiques au cerveau malade voulant imposer leurs visions au Burkina Faso tout en revendiquant de lutter contre la présence de l’impérialisme occidental. Non, je refuse de me limiter à cette vision simpliste et repris en cœur par les médias généralistes, cela ne me suffit pas. A mon sens, il faut aller plus loin et analyser la situation dans le contexte actuel propre au Burkina Faso.

En effet, après 27 ans de terrorisme politique dictatorial, c’est une seconde attaque de terroristes auxquelles le pays des hommes intègres est confronté depuis l’insurrection victorieuse des 29 et 30 octobre 2014 et qui a permis de balayer le régime despotique, clanique et mafieux de Blaise Compaoré.

Cependant malgré tous les balais brandis par l’ensemble de la nation pour nettoyer le pays, il reste encore des poussières et de la pourriture à nettoyer. Le coup d’Etat « le plus bête du monde » porté par les terroristes du RSP le 16 septembre dernier était le 1er attentat à la nation burkinabè. Nous n’en avons pas fini avec « les aventuriers mus par les forces du mal » et tapis dans l’ombre dont le président Kafando avait évoqué lors de son discours (du 10 juillet 2015) sciemment prémonitoire et qu’il fallait interpréter comme un appel à l’aide et aux dangers d’attaques imminentes sur notre sol « pour créer des troubles et le chaos ».

Je considère que cette attaque n’a de terroriste que dans la forme.

Je ne vois pas de lien entre les attentats de Paris, les #JesuisCharlie au nom de la liberté d’expression ou un acte fomenté en représailles de troupes militaires engagés en Syrie ou ailleurs. Je n’y vois qu’un objectif, celui de créer un climat de peur dans la même démarche que le coup d’Etat mené par Diendere et ses complices en septembre dernier pour stopper la transition.

Et d’ailleurs ça à le mérite de fonctionner partiellement puisque d’ores et déjà des voix s’élèvent sur des médias internationaux pour critiquer la dissolution du RSP et présenter Blaise Compaoré comme ayant été le rempart au terrorisme ! Un comble quand on sait aujourd’hui que le Burkina Faso a vécu 27 ans dans le terrorisme politique de ce dernier ! Auront ils l’infamie de demander le retour de Blaise Compaoré au nom de la paix et de la sécurité ?

MA CONVICTION :

Nous sommes aujourd’hui face à un combat qui n’est pas idéologique ou religieux, cette terreur mise en place vise à créer le chao, l’instabilité gouvernementale, la division. Tout ça, pour rendre le pays ingouvernable et freiner l’espoir de tout un peuple, de toute une jeunesse dans un Burkina nouveau, désormais libre, porté par l’aspiration d’une nouvelle génération consciente bien décidé à « Oser inventer l’avenir » dans la poursuite des sillons tracés par le feu capitaine Thomas SANKARA.

Et puis Il y a également des intérêts qui nous dépassent les avancées du Burkina dans sa perpétuelle quête émancipatrice remettent en cause tout un système mafieux et qui donne aujourd’hui de l’espoir à d’autres peuples. Et ça c’est dérangeant pour certains…!

Et puis le Burkina occupe une place importante dans l’échiquier de la sous région, tant d’un point de vue géopolitique, économique, que militaire. Un peuple Africain guidé par l’auto détermination citoyenne allant de succès en succès comme c’est le cas jusqu’à présent, ça aussi c’est dérangeant pour certains…!

Et puis il y a aussi une autre question qui plane, celle de la justice confrontée aux vestiges d’un dictat clanique de 27 ans et dont les principaux inculpés non visiblement pas envie de se soustraire, pire, ils sont libres de leurs faits et gestes malgré des mandats d’arrêts internationaux lancés à leur encontre. Et Ils ont déjà démontré récemment qu’ils sont prêts à toutes les manœuvres machiavéliques pour y échapper. Et ça c’est dérangeant pour nous même…!

MON INQUIETUDE :

Nous devons être vigilant à ne pas tomber dans les amalgames.

Je souligne que notre nation ne souffre d’aucune crispations identitaires ou ethniques, il règne un « Melting’pot » religieux ou chacun jouit de sa liberté dans l’exercice de son culte et ou les croyants pratiquent leurs religions dans la fraternité, la preuve en est par la multiplicité des mariages mixtes. Je le répète ces malfrats n’ont aucune idéologie ni même de religion, ils sont un instrument à la solde des forces du mal, le piège est tendu de mettre les musulmans dans le même sac pour nous diviser entre communautés, l’Islam est une religion d’amour, de paix et de tolérance. De grâce, Restons unis.

La deuxième vigilance à avoir est envers nos autorités politiques, le débat sécuritaire contre le terrorisme ne doit pas servir de prétextes pour occulter les vraies priorités de notre pays, la lutte contre la vie chère, l’accès à l’emploi, l’éducation, la santé. Soyons vigilant également à ne pas fléchir sur le respect de nos libertés individuelles en donnant tout pouvoir à l’Etat sous l’argument sécuritaire du terrorisme.

Mon troisième point concerne les bases arrières des puissances étrangères, ce drame ne doit pas servir à renforcer la présence et l’influence hégémonique d’armées étrangères déjà largement implantées dans la sous région. Nous devons éradiquer le terrorisme en privilégiant les forces de défenses nationales Africaines aux commandes de la manœuvre, il ne s’agit pas d’exclure toute coopération extérieure par radicalisme mais il en va de notre indépendance et du refus de tout paternalisme occidental sur notre souveraineté territoriale.

MON INDIGNATION au nom de la souveraineté du territoire et du peuple burkinabè :

Avant toute chose, je dis bravo aux forces de sécurités Burkinabè pour leur courage.

Cependant je ne suis pas dupe de la récupération médiatique des autorités françaises et de la posture néo coloniale quant à leurs présences et engagements pour le démantèlement du terrorisme dans la sous région.

Je m’indigne des médias qui ont relayé les Tweets de l’ambassadeur de France comme s’il s’agissait de déclarations officielles, se substituant ainsi au pouvoir des autorités burkinabè, qui à mon sens, était les plus habilitées à délivrer des informations sur les opérations militaires qui étaient en cours pour délivrer les otages.

Je m’indigne d’autant plus que la fuite du Président Blaise Compaoré a été exfiltrée par l’armée Française tandis que ce dernier demeure actuellement sous le coup d’un mandat d’arrêt international et qu’il n’y répond pas. Je m’indigne au vu des déclarations de Blaise Compaoré et du constat présent « Moi vivant, Rock ne sera jamais assis ». Je m’indigne d’autant plus qu’il ait de notoriété publique que l’ancien régime a entretenu des relations avec des groupuscules terroristes dont certains résidaient à Ouagadougou.

Je m’indigne quand le 1er ministre Français Manuel Valls déclare qu’il apporte « son soutien aux victimes françaises de Ouagadougou » cette formulation inapproprié et inacceptable pour un responsable politique donne sujet à l’interprétation d’une compassion sélective envers des victimes d’attentats.

Je m’indigne quand la veille de l’attaque porté à Ouagadougou, un mandat d’arrêt international a été lancé et que le concerné Guillaume SORO continue ses fonctions à la Présidence de l’Assemblée Nationale Ivoirienne comme si de rien était. Pire, se permet un pied de nez aux autorités Burkinabè en leur envoyant un message de soutien après les attentats survenus.

MON APPEL :

Continuer à vivre et Résister !

– Il est important que chaque burkinabè ouvre l’œil et le bon, chaque citoyen est une sentinelle et un rempart contre le terrorisme. Il est important que chacun se donne la main pour récolter les infos précieuses à tout renseignement, être prêt contre une éventuelle attaque ou une tentative de déstabilisation.

– Continuer la mobilisation des consciences en élevant le débat et en allant chercher l’information au delà des médias occidentaux tout en évitant les amalgames.

– Soutenir les autorités Burkinabè dans leurs quêtes de justice

– Aller dans le sens du slogan Cibalistique qui jusqu’ici nous a permis de résister et d’obtenir nos victoires, « Notre nombre est notre force » !

MA CERTITUDE :

Je suis un optimiste convaincu,

Le peuple Burkinabè est une nation forte faisant preuve d’une bravoure et d’une maturité politique impressionnante aux vues de tous les obstacles qui se sont dressés face à sa détermination émancipatrice.

Le recours à la violence et à la terreur par ces lâches révèlent également la faiblesse de nos adversaires et leurs impuissances pour décourager notre peuple dans la victoire promise et si chèrement acquise en vies humaines pour un Burkina nouveau.

Nul doute que ce nouveau défi sera relevé et que nous trouverons les commanditaires tapis dans l’ombre, les malfrats et les êtres abominables qui ont osé s’attaquer au Pays Des Hommes Intègres.

Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier, dans tous les cas elle finit toujours par arriver et triompher!

Dieu protège le Burkina Faso. Allons Seulement.

LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS

HUMANIST, le 20 janvier 2016.

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