Côte d’Ivoire: Reportage à Grand-Bassam 24 heures après les attaques terroristes

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Grand-Bassam, ville historique et ancienne capitale de la Côte d’Ivoire (1893-1900) est située à 43 kilomètres à l’Est d’Abidjan. Depuis le 3 juillet 2012, le quartier de France de Grand-Bassam, le théâtre des récentes attaques, considéré comme le cœur historique de la ville, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. 24 heures après ces événements meurtriers, nous nous sommes rendus dans cette cité faisant partie des hauts lieux du tourisme en Côte d’Ivoire.

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La morosité de la circulation ainsi que la peine sur les visages étaient palpables ce lundi 14 mars 2016, au lendemain de la fusillade de Grand-Bassam. Depuis la capitale ivoirienne, Abidjan, d’où nous  prenons notre départ pour cette ville, les embouteillages se font rares et nos arrêts intempestifs sont imputables aux nombreux feux tricolores qui régulent la circulation.

Ce qui est un fait extrêmement marquant pour les Abidjanais surtout pour un lundi, non-férié. Arrivé à la ville aux célèbres plages aimantes, aux environs de 11 heures Gmt, cette impression se précise mais ici se renforce. Deux (2) commerces sur trois (3) affichent fermés. Les taxis qui rallient tous les points de cette localité, les uns aux autres, se font rares. Les quelques uns qui ont cru à la relance des activités ce lundi 14 mars semblent être bien lancés pour ne pas recouvrir la recette du Dioulatchê, entendez par-là le propriétaire du taxi.

Le quartier France, situé de l’autre côté de l’historique pont de Grand-Bassam et abrite encore les bâtiments rénovés de l’ancienne administration française au plus fort de la colonisation, est encore bouclé par les forces spéciales ivoiriennes. Cette zone, par ailleurs, borde l’océan atlantique et les plages visitées par les terroristes.

Les établissements scolaires sont restés ouverts même si tous les élèves n’ont pas répondu à l’appel. Selon le directeur de l’EPP Moossou, M. Serges N’Gouan, « même si nous sommes profondément meurtris, dans ce genre de circonstance, il est important pour nos les enseignants de rester dignes et forts pour ne pas transmettre la peur aux enfants que nous avons en charge de former. Les cours ont repris, j’allais dire, naturellement même si les esprits restent perturbés », a-t-il rapporté.

« Sans le souhaiter, nous nous attendions à des attaques de ce genre. Mais Abidjan, comme cible des terroristes, était plus dans nos esprits. Les dispositifs de sécurité avaient été renforcés dans les grands hôtels d’Abidjan, mais pas ici, à Grand-Bassam qui regorge d’importants réceptifs hôteliers. Avec ce qui vient de se passer, cela signifie qu’il ne faut plus rien négliger », estime Dame Koffo Edwige, assistante sociale.

Le signe évocateur du stress accusé par les populations Bassamoises est venu du marché, centre de cette ville qui, d’ordinaire bondé de monde, est resté clairsemé.

Un détour à l’hôpital général de Grand-Bassam et le traumatisme de la veille est palpable avec le ballet des parents venus au chevet de leurs blessés. Un autre groupe de personnes revenant du commissariat de police est ici, à l’hôpital, à la recherche de leurs proches porté-disparus. Le sourire n’est pas au rendez-vous et nous nous gardons de leur tendre notre micro.

Aux alentours de 16.30 Gmt, l’heure à laquelle nous quittions la ville, les choses semblaient renaître avec un peu plus de taxis en circulation, la reprise des rotations des compagnies de transports reliant Grand-Bassam à Abidjan et l’ouverture plus remarquée de commerces et débits de boissons.

Un deuil national de trois jours a été décrété, par le gouvernement ivoirien. Hamed Bakayoko, le Ministre d’Etat, Ministre de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, a rappelé ce lundi 14 mars que plusieurs attentats avaient été déjoués dans le passé. « Cela fait quelques années que notre pays est ciblé», a-t-il précisé.

Le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara lors d’une allocution télévisée a affirmé que « la Côte d’Ivoire ne se laissera pas intimider par des terroristes (…). Nous ne permettrons pas que des terroristes freinent notre marche vers l’émergence » économique, tout en soulignant que son pays allait « continuer » sa « collaboration » avec ses partenaires régionaux, continentaux et internationaux « afin de renforcer la coopération pour combattre ces terroristes ».

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire.

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