Route bloquée par des élèves: « C’est pour que le ministre voit comment on souffre » (Rachid Sanou)

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Pour se faire entendre et faire comprendre par le ministre de l’éducation nationale combien ils souffrent dans les ateliers leur servant de locaux d’apprentissage, des élèves du Lycée professionnel Dr Bruno Buchwieser (LPBB – centre austro), juxtaposé à l’échangeur de l’Ouest,  ont barricadé ce 6 avril 2016,  le temps de quelques instants, la sortie Ouest de la capitale Ouagadougou.  Ces revendications, le ministre de l’éducation les trouve « justes ». Il promet d’y apporter au plus vite des solutions.

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« Si on a décidé de barrer l’échangeur de l’Ouest, c’est pour que le ministre voit comment on souffre, pour que les gens de Ouaga puissent savoir comment les élèves techniciens souffrent dans les ateliers », explique Abderamane Rachid Sanou, président de l’Association des élèves du secondaire (AESO), section LPBB.

Abderamane Rachid Sanou, président de l'AESO section LPBB.
Abderamane Rachid Sanou, président de l’AESO, section LPBB.

Une souffrance que partage le ministre de l’éducation nationale, par ailleurs professeur de technique. Jean Martin Coulibaly trouve « justes » les préoccupations des élèves des lycées d’enseignement technique. « Leurs revendications sont justes. Je suis prof d’enseignements techniques. La matière d’œuvre, c’est cette matière dont on a besoin pour former le technicien aux conditions du marché du travail », note-t-il sur la RTB Télé.

La lenteur administrative n’arrange pas la situation

Fadoul Zongo décrie cependant l’inaccessibilité du ministre et le manque de propositions « concrètes » de sa part par les élèves évoluant dans la section technique. « On nous fait tourner toujours sur les mêmes points. Ce sont des doléances qu’on a eu à transmettre depuis des années. Tout le temps, ce sont les mêmes propos. Il n’y a pas de propositions concrètes », déclare-t-il.

Le ministre de l’éducation nationale justifie le retard dans la livraison du matériel par la lenteur administrative du processus de commande et de livraison dudit matériel.

« Le processus de visa des contrats qui n’étaient tout à fait encore abouti, qui fait que les livraisons ne se sont pas encore faites. Nous avons libellé des chèques à la direction des différents établissements où il n’y avait encore pas eu de livraison de matériel d’œuvre pour permettre l’acquisition d’urgence de cette matière  », se justifie  Jean Martin Coulibaly.

« Cela peut provoquer des accidents »

Un citoyen – il n’a pas souhaité décliner  son identité –  est arrivé à se frayer malgré les barricades des élèves pour rejoindre le centre-ville. Il s’indigne face à ce qu’il qualifie de pas « normal ». « En bloquant les voies comme cela, ce n’est pas normal dans un pays de droit où tout acte mérite de passer par les voies légales pour que les gens accompagnent l’action », s’offusque-t-il.

Des usagers de la route coincés sans pour avoir continuer leur route ou rebrousser chemin.
Des usagers de la route coincés sans pour avoir continuer leur route ou rebrousser chemin.

« Cela peut provoquer des accidents. Et encore, c’est eux qui vont payer les pots cassés. Il y en a qui vont au travail, il y a des voyageurs qui reviennent, il y a des urgences », fait-il comprendre à des élèves arrêtés au bord du bitume. Il leur a conseillé d’aller manifester « bruyamment » au ministère de tutelle « ou convoquer une conférence de presse et expliquer leur problème ».

Un avis que partage Issaka Sawadogo. Assis au volant de sa voiture, il s’est trouvé lui aussi contraint de rebrousser chemin, obligé au passage de passer par-dessus le terre-plein pour repartir vers le centre-ville.

« Ils devaient se plaindre au niveau du ministère au lieu de bloquer la circulation comme cela. Franchement, c’est très mauvais. En barrant la voie comme cela, cela ne peut pas résoudre leur problème », dit-il.

Contrairement à Issaka Sawadogo, Zakaria Zongo (au volant de son camion-benne) estime que les élèves ont « pleinement » raison. « Tout ce qu’ils demandent, dit-il, ce sont des choses qui vont les aider à progresser. S’ils demandent et on ne leur donne pas, ce n’est pas de leur faute », souligne-t-il.

Le premier responsable, quant à lui promet d’œuvrer au plus vite à l’acquisition du matériel. « La situation est due principalement aux procédures. Je peux vous assurer que les jours à venir la question sera derrière nous », promet Martin Coulibaly.

A noter qu’aux environs de 10 h 20mn, les élèves avaient retiré les barricades permettant aux usagers de la voie de vaquer à leurs occupations quotidiennes.

Aux environs de 10h 20mn, les élèves ont libéré cette artère principale de la vile, permettant ainsi aux populations de vaquer à leurs occupations quotidiennes.
Aux environs de 10h 20mn, les élèves ont libéré cette artère principale de la vile, permettant ainsi aux populations de vaquer à leurs occupations quotidiennes.

Oui Koueta

Burkina24

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