Yaya Banhoro, footballeur burkinabè au Brésil : « Je ferai parler forcément de moi »

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Yaya Banhoro, ancien joueur de Majestic Sporting Club de Saponé s’est exilé du côté du Brésil où il évolue dans le club de deuxième division de Londrina Esporte Clube. Arrivé au mois d’août 2015 dans le pays du Roi Pélé, le jeune espoir burkinabè veut se servir de ce championnat comme un tremplin pour rejoindre l’Europe. Mais bien avant, Yaya Banhoro compte laisser sa marque dans ce pays.

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Yaya Banhoro se sert du championnat de D2 brésilien comme un tremplin
Yaya Banhoro se sert du championnat de D2 brésilien comme un tremplin

Burkina 24 (B24) : Ancien joueur de Majestic Sporting Club, comme vous êtes-vous retrouvé au pays du roi Pélé ?

Yaya Banhoro (Y.B) : Tout s’est passé quand j’étais avec l’équipe nationale espoir. Lors d’un match amical qui nous opposait au Rail Club du Kadiogo (RCK), il y avait un des superviseurs de mon club actuel au stade.

Il a suivi le match et après, il m’a approché. Il m’a parlé de son projet. Cela m’a intéressé et j’ai accepté sa proposition pour le rejoindre au Brésil.

B24 : La plupart des jeunes Burkinabè rêvent d’une carrière en Europe. Pourquoi avoir choisi le Brésil ?

Y.B : Oui c’est vrai que la plupart des jeunes rêvent de l’Europe. Moi j’ai choisi le Brésil parce que j’ai déjà entendu parler de la formation ici et du niveau du foot.

Je me suis dit pourquoi ne pas aller m’aguerrir dans ce pays avant de rejoindre le continent européen. Pour le moment, je ne regrette pas mon choix. Mais, comme je le disais, le projet m’a intéressé.

B24 : Un Africain au Brésil, comment s’est faite votre intégration ?

Y.B : Mon intégration ici n’a pas été du tout compliquée puisqu’il y a des Africains qui y sont passés avant moi. Il y a un Nigérian et deux Camerounais qui ont joué dans ce club. Je suis en contact avec l’un d’entre eux, parce ce qu’on a le même agent. Celui dont je parle joue avec le Santos, l’ancien club de Neymar.

Objectif:  jouer la D1 avec Londrina Esporte Clube

B24 : Quel est l’objectif que vous vous êtes fixés avec votre club ?

Y.B : Mon club joue la deuxième division brésilienne qui va démarrer le mois prochain (mai 2016).  Mais actuellement, nous disputons le championnat de zone qui correspond un peu à la  Coupe de la Ligue du centre de football à Ouagadougou.

Mon objectif, c’est de beaucoup apprendre pour ensuite avoir une place de titulaire. Dans l’immédiat, je compte contribuer à ce que le club soit champion de zone pour ensuite avoir une bonne place en championnat national. L’objectif, c’est de monter en D1. Je pense que si on travaille comme on le fait, on y arrivera.

B24 : Vous étiez en équipe nationale junior. Est-ce que le fait de vous rendre dans un pays aussi éloigné et dont le championnat n’est pas bien médiatisé au Burkina ne vous jettera pas dans l’oubli ?

Y.B : Oui. C’est un peu difficile vu que le championnat ici n’est pas médiatisé. On ne parlera pas de moi dans les émissions de sports à la télé, à la radio et dans les journaux au Burkina, même si Burkina 24, que je considère comme l’un des organes qui font le plus la promotion du football burkinabè, est venu à moi. Mais, c’est pour cela que je dois me battre deux fois. Si on a du talent, si on travaille dur, je ferai forcément parler de moi.

Yaya Banhoro attend le début de saison pour étaler son talent
Yaya Banhoro attend le début de saison pour étaler son talent

B24 : Qu’est-ce que vous avez appris du championnat brésilien ?

Y.B : J’ai beaucoup appris et je continue toujours d’apprendre de ce championnat. Contrairement à ce que nous croyons au pays, ici il n’y a pas que la technique qui compte.

Il faut aussi être athlétique parce qu’on joue très dur. Au début  d’ailleurs, j’avais des difficultés pour suivre le rythme mais maintenant, je me suis adapté.

L’Europe en ligne de mire

B24 : Quelle différence avec le football burkinabè ?

Y.B : Il y a une grande différence entre le football brésilien et celui du Burkina. Ici le football est plus rythmé qu’au Burkina.

En plus, il y a plus de pression quand on joue à domicile. On a plus de dix mille spectateurs alors qu’au pays, on a les gradins qui deviennent de plus en plus vides à chaque saison du Fasofoot.

B24 : Vous pensez aussi à rejoindre un club huppé d’Europe ?

Y.B : Oui. Je compte rejoindre un club huppé en Europe car cela fait partie de mes objectifs. Mon aventure brésilienne est un tremplin.

B24 : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au Brésil?

Y.B : Les difficultés rencontrées ici, c’est la langue et le mode de vie qui est très différent du Burkina. Mais j’essaie de m’adapter. C’est la vie du footballeur. Aujourd’hui, je suis au Brésil, demain, je pourrai être en Italie et un autre jour pourquoi pas en Angleterre. Mais il faudra apprendre quand même à s’adapter et le plus rapidement possible.

B24 : Alors comment vous faites pour assimiler les consignes du directeur ?

Y.B : A l’entraînement par exemple, lorsque l’entraîneur donne ses consignes, j’attends que mes coéquipiers appliquent avant de me lancer. Je regarde donc les autres faire pour m’en sortir.

B24 : Pour toi qui as joué avec les Étalons juniors et les espoirs, tu vises surement un jour les Etalons ?

YB : Bien sûr je rêve de ça mais pour le moment, il faut faire face au travail car le chemin est encore loin.

Propos recueillis par Boukari OUEDRAOGO

Burkina24

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