Aménagement de la RN4 : Les réserves du Cadre d’action des juristes de l’environnement

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Ceci est une déclaration du Cadre d’action des juristes de l’environnement adressée au ministre de l’environnement sur les travaux d’aménagement du tronçon de la RN4 à Ouagadougou.

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Monsieur le Ministre,

Il m’ait fait l’honneur de vous adresser la présente lettre ouverte au nom du Cadre d’action des juristes de l’environnement / Burkina Faso (CAJE/BF) pour vous adresser les vues de ladite structure sur l’impact des travaux d’aménagement de la section urbaine de la Route nationale N°4 sur le tronçon reliant l’échangeur de l’Est au Secrétariat permanent du Conseil national de la lutte contre le sida et les IST.

Il a été publiquement annoncé[1] que ces travaux entraineront entre autres l’abattage de 2500 arbres soit 800 au CNRST et 1200 au Parc urbain Bangre Weogo. Des lors, de nombreuses préoccupations environnementales émergent.

En effet, le présent projet pose l’épineuse question de l’équilibre à trouver entre les besoins de développement économique présent et la protection durable de l’environnement. Pour le CAJE/BF, il ne saurait être pensé un développement sans protection de l’environnement. C’est en cela même que le développement durable se veut être le meilleur chemin de construction d’une Nation prospère et la seule option si l’on veut léguer aux générations futures les moyens de vivre, de s’épanouir et de poursuivre leur projets de développement. En cela peut-on lire dans les mesures envisagées une solution pour combler la destruction faite ?

Le CAJE/BF estime que la destruction des ressources naturelles a un effet irréversible. De ce fait, toutes les mesures envisagées laissent perplexe quant à leur efficacité :

  • En l’espèce, aucune information précise n’est donnée et ne permet d’avoir de l’optimisme dans l’analyse. Il faut regretter que pour ce type de projet dont les conséquences sont graves que l’Etat n’ait choisi que de communiquer de façon verticale. C’est là, une démarche qui ne respecte pas le principe d’information et de participation du public. Ceci s’inscrit dans la fâcheuse habitude de ne pas vulgariser les résultats des études d’impact environnemental. Combien de Burkinabè ou de riverains ont eu l’occasion de s’engager dans le processus d’évaluation des conséquences environnementales de ce projet ?
  • La conférence de presse annonce aussi des reboisements à des endroits non encore déterminés. Deux problèmes majeurs sont posés ici. Le faible taux de résultat du reboisement et le défaut de renseignement sur le site de substitution. Il faudrait encore pour de telles propositions s’inscrire dans une démarche sérieuse avec des idées bien précises des avantages en termes d’équivalence des ressources détruites. Sans cela, il est difficile d’être optimiste quand on sait ce que deviennent les reboisements et le sens que les entreprises donnent à la notion de Responsabilité Sociale et Environnementale[2]. Nous pensons qu’au sortir de l’Accord de Paris dont une des orientations portent sur l’Agenda des solutions en incitant les villes des projets durables, le manque de clairvoyance sur les équivalences et les substitutions en matière forestière constitue recul inacceptable de la part du Burkina Faso ;
  • La rencontre avec la presse a été pauvre en termes de renseignements sur l’avenir du parc urbain Bangr Wéogo. Ce parc constitue le « poumon vert» de la ville de Ouagadougou. Il est l’un des endroits dans lequel les Burkinabè de tout âge peuvent chercher un peu d’air frais et de la tranquillité. C’est sans doute un refuge pour un nombre important d’espèces sauvages qui sont aujourd’hui menacées par le niveau de pollution des eaux. Nous pensons que ce projet de construction de l’échangeur doit inclure un pôle de restauration et d’amélioration des prestations de ce parc.

Monsieur le Ministre, la lecture globale de la présente situation ne présente de résultats positifs que dans la réalisation de l’échangeur. D’un point de vue environnemental, ce projet a un impact négatif significatif. Qu’à cela ne tienne, si le CAJE/BF ne saurait faire repenser le projet de l’échangeur dont la réalisation a déjà commencé, il se doit de vous prier de prendre toutes les mesures efficaces pour parer au dommage environnemental causé.

Pour ce faire le CAJE/BF vous prie d’envisager et de communiquer sur les projets de réparation de l’écosystème. Aussi, qu’il vous plaise, dans une approche inclusive d’intégrer les organisations de la société civile et les populations riveraines dans lesdits projets. Enfin, toutes ces mesures devraient être entendues dans une vue globale intégrant les besoins des générations présentes et futures dans le respect des engagements internationaux contractés par le Burkina Faso dans le cadre de la protection de l’environnement.

Pour le Cadre d’Action des Juristes de l’Environnement/Burkina Faso

Yda Alexis NAGALO


[email protected]

[1]http://lefaso.net/spip.php?article71418

[2] Voir la déclaration de l’Association Faso EnviProtect sur ce même site, http://lefaso.net/spip.php?article71569

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