Design for Peace : Pour permettre aux réfugiés de vivre dans la dignité

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Design for peace est un projet né de la volonté de collaboration du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)  et Afrika Tiss de promouvoir l’autonomie des réfugiés maliens en situation d’exil prolongé. Ce projet consiste à proposer à des artisans locaux et réfugiés une collaboration avec des designers français  afin d’expérimenter de nouvelles techniques. De cette rencontre est née une collection d’objets qui a fait l’objet d’une exposition dénommée « Transhumance » à l’institut français de Ouagadougou ce samedi 4 juin 2016.

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Le Burkina Faso accueille depuis 2012, plus de 20 000 réfugiés fuyant le conflit au Mali. Ces personnes majoritairement Toureg sont des éleveurs, mais ils sont aussi nombreux, les hommes et femmes Toureg à pratiquer comme activité principale ou secondaire, l’artisanat.

Cependant, contraints à l’exil prolongé, ces derniers vivent des situations de précarité et de pauvreté. Le projet Design for peace de Afrika Tiss, en collaboration avec le HCR, se veut une solution innovante et durable pour promouvoir l’autonomie des réfugiés et leur permettre de retrouver leur dignité.

Ce projet veut que l’on ne voit plus les réfugiés comme une menace sécuritaire mais un vivier de talents et de compétences nouvelles, source de valeurs ajoutées et d’enrichissement mutuel et faire de l’artisanat un levier d’insertion socioéconomique des populations réfugiées.

Pour ce faire, il propose un programme de formation et d’accompagnement aux réfugiés afin de renforcer leurs capacités de production et de commercialisation à l’échelle sous régionale et internationale.

Une résidence de création artistique a réuni 6 designers provenant d’écoles de design françaises encore étudiants ou expérimentés et 17 artisans courant 2016. De cette collaboration est née une collection d’objets, en sculpture, en vannerie, en tissage, des photographies, et  font l’objet d’une exposition à l’institut français.

Pierre Murot, étudiant designer dit avoir vécu une collaboration incroyable. La seule difficulté rencontrée était la barrière de la langue. Mais,  dit-il, «on a réussi à échanger avec eux, on a dessiné et travaillé directement la matière. Finalement, le langage ici a été la matière et non pas forcement la parole ».

Pour lui, ce fut une expérience  enrichissante du fait  des échanges entre la tradition des réfugiés et  la modernité.

«Je pense qu’eux aussi bien que nous ont apporté beaucoup de choses. Mais nous aussi en tant que designers, on a pu finalement ouvrir leur création en essayant de dessiner de nouveaux objets avec eux et non pas simplement reproduire en série des objets qu’ eux connaissent déjà dans leur patrimoine ».

Il poursuit en disant toute son admiration face au savoir-faire des artisans. «Ils ont ce savoir-faire depuis tout jeune. C’est justement ce qui fait leur force. Nous, on dessine beaucoup et on vient seulement après à la matière alors qu’eux ont la technique, les outils pour travailler ces matériaux et créer des objets ».

La représentante du HCR abonde dans le même sens en disant que « la plupart des réfugiés quand ils ont fui le Mali, n’ont eu le temps de prendre avec eux que leur savoir-faire. Ce savoir-faire est une source d’espoir, l’espoir qu’il y a des moyens à soutenir les leurs ».

Pour elle, ce projet les forme à travailler autrement, produire mieux et vendre davantage.

Christian Somda, représentant du ministre du commerce, a réitéré le soutien du gouvernement burkinabè à toute initiative visant à améliorer l’intégration des populations réfugiées dans notre pays.

Il salue l’initiative qui permettra aux réfugiés d’améliorer leurs revenus  et leur autonomie et encouragé d’autres structures ou artisans  à emboiter ce pas car dit-il, « c’est par ces échanges que nous verrons naître un véritable travail de recherche, de valorisation et de promotion de l’artisanat qui permettront aux artistes de vivre dignement ».

Les artisans impliqués dans le projet sont destinés à devenir des formateurs afin de transmettre à d’autres les techniques et les exigences nécessaires à la reproduction qualitative des productions. A terme, Design for peace prévoit impliquer plus de 200 artisans réfugiés et locaux dans ce processus de production améliorée.

Revelyn SOME

Burkina24

Quelques images de l’exposition « Transhumance » de Design for Peace

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