La typologie de nos amis sur Facebook : De l’ami de droite à l’ami mort

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Des amis virtuels (sur Facebook), vous et moi nous en avons tous. De la classification d’Olivier Ertzscheid, enseignant chercheur à l’Université de Nantes, il ressort que nous en avons qui sont de gauche (ou de droite), de bonne conscience à qui l’on délègue notre (in)capacité d’indignation, qui sont des mentors, des référents dans notre vie de tous les jours et que l’on se plaît à admirer. Parmi eux tous, se trouvent des vrais, mais aussi ceux que la circonstance nous amène à accepter sur notre liste.   

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L’ami de droite ou de gauche

Notre tendance à fréquenter des gens qui pensent comme nous – homophilie – est à l’origine du rapprochement avec ces personnes. Une tendance, qui s’amplifie par la logique du média Facebook, qui a intérêt à nous proposer de nouveaux amis en accord avec nos propres modes de pensée. C’est ce que l’on qualifie d’effet bulle de filtre.

Ainsi, selon Olivier Erztscheid, « si je suis de gauche social-démocrate, mon ami de droite sera plutôt issu du MoDem, si je suis d’un courant de la gauche radicale, la radicalité de mon ami de droite sera elle aussi plus forte et plus marquée ».

L’ami bonne conscience

Il est celui ou celle à qui nous déléguons volontiers une partie de notre (in)capacité d’indignation. Toute chose qui, dit-il,  nous rappelle la loi du « mort-kilomètre ». Eu égard de sa tendance à l’indignation,  à chaque nouvel attentat lointain (de Bagdad) quand les médias occidentaux ne s’occupent que de Foot (pendant l’euro 2016), il est l’un des derniers à continuer de publier des messages politiques explicites. « L’ami bonne conscience, affirme l’enseignant, partage naturellement nos opinions politiques, notre vision de la société. À moins que nous ne partagions les siens ».

L’ami professeur            

L’ami professeur précise Olivier Erztscheid, n’est pas nécessairement « professeur ». C’est le mentor, la référence, notre exercice d’admiration quotidien, dit-il. Et c’est celui dont « on continue de s’étonner et de se glorifier narcissiquement qu’il ait bien voulu nous accepter comme ami ».

Fait marquant, du fait du rang de mentor de l’ami professeur choisi (celui que l’on se plaît à admirer), nombre d’étudiants en master ou en doctorat se voient contraints de se choisir un ami professeur.

L’ami contraint

Il nous est « imposé par la loi de la proximité géographique », « a la même utilité que la lecture de la rubrique « nécro » du journal local » ou « vit ou travaille dans la même ville ou le même village que nous ». A ce titre, avant que Facebook ne nous suggère de nous en faire un « ami » on aurait dit de lui que c’était une « connaissance », « la connaissance qu’il nous apporte étant celle des dernières actualités dudit village » etc.

L’ami Stasi

Julian Assange, fondateur de Wikileaks définit Facebook, comme la « version post-moderne de la Stasi (police secrète allemande de l’ère Nazi ndlr) ». Ce RS nous a offert à tous la possibilité de s’acoquiner, par différents biais, avec différentes accointances plutôt qu’amis véritables, « lesquelles ont cette délicieuse capacité de nous fournir la vision du camp adverse, des « ceux que l’on n’aime pas », nous transformant à bon compte et à moindre frais en autant d’agents double du renseignement de l’inutile, de l’espionnage du futile. Et permettant, ce qui est tout sauf accessoire, de se répandre en calomnies bien senties avec nos vrais amis pas Stasi ».

L’ami mort

Eh oui, des amis ayant quittés ce monde, nous en avons ou nous en aurons. C’est inéluctable. De l’avis d’Olivier Erztscheid, il faut se faire une raison vu que comme le disait l’autre, « Socrate est sur Facebook, les utilisateurs de Facebook sont mortels, donc Socrate est mortel ».  La pertinence de l’ami mort se mesure selon l’enseignant par l’aune de l’ami vivant qu’il était : était-il un ami vivant de droite (ou de gauche) ? Etait-il un ami vivant de circonstance ? Un ami vivant Stasi, un ami vivant contraint, un ami vivant professeur, etc.

« Dans tous les cas, conclut-il,  l’ami mort à tendance à plomber plus ou moins efficacement notre journée à chaque date anniversaire de sa naissance lorsque Facebook nous rappelle d’aller lui souhaiter son anniversaire alors que… ben il est mort ».

Synthèse de Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

'The vitality of a country can also be measured through that of its journalists'

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