Reverdissement du Sahel : La méthode Tiipaalga citée en exemple dans le Soum

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L’initiative de la Grande muraille verte pour le Sahel et le Sahara (IGMVSS) au Burkina Faso a pour but de lutter contre la dégradation des terres et la désertification au Sahel et au Sahara, de renforcer la sécurité alimentaire et soutenir les communautés à s’adapter au changement climatique. Dans sa mise en œuvre, cette initiative collabore avec les associations et organisations non gouvernementales (ONG) œuvrant dans la promotion des bonnes pratiques. Dans le Soum au Nord du Burkina, Tiipaalga est de celles-là.

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Tiipaalga ou le « nouvel arbre » depuis plus d’une dizaine d’années intervient dans le Sahel dans la sensibilisation aux problématiques de développement en zones arides. Tiilpaalga aide à l’amélioration de la résilience des systèmes humains et naturels aux évènements extrêmes (sécheresses, inondations) et propose des solutions sur le long terme aux problèmes de désertification et de dégradation des terres, des changements climatiques et de la perte de la biodiversité.

Pour ce travail, Tiipaalga a développé une technique qui a pour cible principal, le noyau familial. En lieu en place d’une plantation « sauvage », Serge Zoubga, Chargé de programme à tiipaalga, explique les étapes de la démarche de son organisation pour le reverdissement du Sahel : « d’abord, il y a le programme de récupération des terres dégradées, ensuite le programme de valorisation des produits forestiers non ligneux et enfin le programme de diffusion des foyers trois pierres améliorés ».

Evolution d'un site délimité de 2013 à 2015
Evolution d’un site délimité. 2013 et 2015 – © Tiipaalga

Engagé en 2012, le volet de récupération des terres couvre 25 villages de 4 communes. 5 000 ha de champs dont 1005 ha traités avec des cordons pierreux, combinés quelquefois avec du zaï et des demi-lunes sont exploités durablement par 2 000 ménages. Les sites ciblés sont mis en défens (MED) et clôturés à l’aide de grillage (protection contre le bétail). Cette méthode de fertilisation des sols incultes apporte, selon Serge Zoubga, « un rendement qui passe du simple (parfois zéro) au double« . 

La mise en œuvre des activités d’aménagement et de gestion durable implique tous les membres de la famille : épouses et enfants. Les mises en défens associent les techniques d’économie d’eau pour restaurer les parties dégradées et encroûtées.

Abdoulaye Dicko fait de l’apiculture dans sa forêt régénérée dans le Soum
Abdoulaye Dicko fait de l’apiculture dans sa forêt régénérée dans le Soum

Dans les champs, plusieurs espèces d’arbres adaptées au sol et au climat sont plantées, ce qui conduit à une régénération naturelle assistée des arbres.

Des espèces utilitaires comme le baobab, le jujubier, les manguiers etc. y sont. L’ensemble du champ étant protégé par une haie vive défensive, les animaux n’y ont pas accès. Leur bouse est par la suite utilisée pour enrichir les champs.

Ainsi arrive-t-on à la seconde phase,  le programme de valorisation des produits forestiers non ligneux (PFNL). Les fruits, graines, feuilles récoltés sont consommés, transformés ou vendus.

Il y a la fauche et la conservation du fourrage naturel qui est vendu ou consommé par les animaux. Macailou Dicko, possède une mise en défens de 3,1 ha à Cissé, localité située à 15 Km de Djibo qu’il exploite depuis 2012.

« La mise en défens nous apporte énormément. Grâce à Dieu, nous vivons mieux. Les herbes que nous défrichons, nous les vendons et nos animaux les consomment aussi. Avant, nos femmes allaient jusque dans la brousse pour couper du bois.

Maintenant, c’est dans les mis en défens qu’elles s’approvisionnent peu à peu », explique Macailou Dicko qui ne voit que des bénéfices dans la mise en défens.

A 2 km de la mise en défens de Macailou Dicko, trône celle de Abdoulaye Dicko, plus verdoyante car exploitée depuis 2007. En sus des mêmes avantages cités par Macailou Dicko, Abdoulaye Dicko fait de l’apiculture dans sa forêt régénérée. « J’ai demandé la terre en 2007 et les gens disaient qu’un peulh ne pouvait pas travailler la terre. J’ai tenu bon et aujourd’hui, je suis satisfait de mon travail », note-t-il. Dans leurs mises en défens, les propriétaires peuvent vendre le bois et les bottes d’herbe. Avec la régénération de la forêt et son exploitation, Abdoulaye Dicko affirme y tirer aussi la scolarité de ses enfants.

Serge Zoubga, Chargé de programme à Tiipaalga
Serge Zoubga, Chargé de programme à Tiipaalga

L’approche ménagère de Tiipaalga pour reverdir le Sahel est saluée par Adama Doulkoum, coordonnateur national de l’IGMVSS : « Nous voulons appuyer l’ONG (Tiipaalga) à vulgariser encore plus, les bonnes pratiques de gestion durable des sols. Tiipaalga a la technologie, le personnel et le savoir-faire, nous allons leur apporter le financement pour aller vite ».

Le troisième volet d’intervention de Tiipaalga consiste à la diffusion des foyers trois pierres améliorés. Ces foyers sont faits à base d’argile pure, de crottes d’ânes et d’autres matériaux. 

Ce sont plus de 27 000 foyers qui ont été construits entre 2011 et 2016 dans 70 villages permettant d’économiser 23 000 tonnes environ de bois par an, selon Tiipaalga.

Avec la méthode Tiipaalga dans la province du Soum, intégrant les trois domaines d’interventions, 177 bosquets/forêts familiaux sont protégés dans 55 villages, 7 communes entre 2003 et 2016, 494 ha de terres dégradées récupérés par des mises en défens avec clôture et environ 353 000 arbres protégés durablement et 52 espèces locales sauvegardées dans leur milieu naturel.

L’initiative de la Grande muraille verte pour le Sahel et le Sahara (IGMVSS) au Burkina Faso n’est pas constituée d’une ligne ou d’un mur d’arbres à travers le désert. La « muraille » est en réalité une métaphore qui reflète la solidarité entre les pays partenaires (Burkina Faso, Sénégal, Niger, Mali, Ethiopie). La Grande Muraille verte est une mosaïque d’intervention de gestion durable des terres.

La méthode Tiipaalga permet un rendement qui passent du simple (parfois zéro) au double
« La méthode Tiipaalga permet un rendement qui passe du simple (parfois zéro) au double » Selon Serge Zoubga
Les foyers améliorés font la fierté des femmes qui les décorent à leur guise - © Tiipaalga
Les foyers améliorés font la fierté des femmes qui les décorent à leur guise – © Tiipaalga

Au Burkina Faso, cette initiative consiste à mettre en œuvre des actions et des mesures de gestion durable des terres. L’initiative grande muraille verte au Burkina Faso est elle-même inscrite dans l’Initiative de la Grande muraille verte pour le Sahara et le sahel (IGMVSS) qui est un programme panafricain lancé en 2007 par l’Union Africaine. 

C’est pour mieux faire découvrir ce travail que l’initiative de la Grande muraille verte pour le Sahel et le Sahara (IGMVSS) au Burkina Faso a organisé une caravane de presse avec une vingtaine de journalistes dans le Nord du pays du 19 au 23 juillet 2016.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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