Opinion – « Djibrill Bassolé, l’homme qui fait peur au pouvoir MPP »

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Le comité de soutien section Europe de Djibrill Bassolé réagit de  nouveau sur la situation du Général incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

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Au moment où la Cour de justice de la CEDEAO, encore une fois, renvoie au visage de l’Etat burkinabè ce que, avec courtoisie, nous appellerons son indélicatesse vis-à-vis du droit dans l’affaire Djibrill Bassolé, la question se pose de savoir, décidément, de quoi le pouvoir actuel a-t-il peur pour garder encore Djibrill Bassolé en prison. En effet, nous en sommes réduits à faire de cette affaire qui, de fait, n’est plus une affaire de justice, sinon une affaire de personnes, du moins l’affaire du prince, et nous voilà sautant à pieds joints dans la politique, pour ne pas dire l’affaire politique. Mais cela, nous l’avons déjà dit et répété.

Comment peut-on encore garder un homme en prison alors que les charges relevées à son encontre s’amenuisent comme peau de chagrin et sont, ou bien sans consistance ou bien illégales ?

Comment peut-on encore priver quelqu’un de sa liberté alors que les charges retenues contre lui ont perdu de leur crédibilité ? En effet, le pouvoir de transition qui avait procédé à l’arrestation de monsieur Bassolé, l’histoire nous le montre aujourd’hui, et les faits sont têtus, fut un pouvoir corrompu et arbitraire.

 C’est dire combien Djibrill Bassolé lui-même fut victime de cet arbitraire, voire le bouc émissaire d’un pouvoir de transition en quête d’actions d’éclat, afin de masquer les malversations de toutes sortes et la mauvaise gouvernance (pour dire les choses simplement) dont il fut l’auteur. Djibrill Bassolé fut un instrument de diversion pour la Transition, de même que cette Transition a instrumentalisé l’appareil d’Etat à des fins personnelles.

Dès lors, il revenait au pouvoir actuel de rectifier le tir et de rétablir la justice et l’équité. Il lui revenait de reconnaître l’injustice qui a été faite, de mettre fin à l’arbitraire et de rétablir les choses dans leur ordre. Bassolé aurait dû bénéficier, depuis longtemps déjà, au moins de la liberté provisoire.

Et que l’on ne nous brandisse pas l’argument de la souveraineté de la justice ou de la séparation des pouvoirs, car l’arrestation de Djibrill Bassolé a été faite sur ordre de l’exécutif de l’époque. Aussi, l’exécutif d’aujourd’hui ne peut-il prétendre, comme Ponce Pilate, s’en laver les mains. C’est que cet exécutif trouve bien un intérêt à ce que Diibrill Bassolé reste en prison.

Or quel est cet intérêt ?

C’est la bataille politique pour l’élection présidentielle de 2020 qui est lancée. L’objectif du MPP au pouvoir actuellement est d’affaiblir, voire d’anéantir un concurrent de poids pour 2020. En effet, Djibrill Bassolé a fait montre de ses capacités d’homme d’Etat : sur le plan national, ses fonctions de ministre de la Sécurité du Burkina Faso lui ont permis d’apparaître légitimement comme un grand réformateur en la matière ; sur le plan international, ses fonctions de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina Faso ont fait découvrir un diplomate alliant l’art de la négociation à celui de la médiation.

Ainsi, depuis plus d’une décennie, l’homme se présente comme une personnalité incontournable de la scène politique nationale burkinabè, qui a œuvré dans son domaine (la sécurité) à faire progresser ce pays et à contribuer à consolider sa stabilité.

Mais, on doit le reconnaître, c’est sa contribution importante dans les processus de médiation et de facilitation dont le Burkina Faso assumait la direction afin de régler des conflits internes à certains pays de la sous-région ouest-africaine et au Soudan (Darfour)  qui a donné à Bassolé son envergure d’homme politique et d’homme d’Etat. Il s’est tout simplement dévoilé comme un expert reconnu de par le monde et dont le carnet d’adresses est bien fourni. L’homme est estimé et populaire dans le pays, avec une capacité de mobilisation importante et inégalable.

Telle est, en vérité, le non-dit politique de toute cette affaire. Aussi, est-ce une aubaine pour le pouvoir MPP, en arrivant, de trouver l’homme en prison, le travail ayant été fait par une pseudo-Transition plus intéressée à se remplir les poches qu’à œuvrer dans le sens d’une bonne gouvernance. Pour cela, quoi de plus stratégique que de détourner l’opinion, de l’endormir en embastillant une personnalité d’envergure comme Djibrill Bassolé !

Désormais, nous l’avons tous compris, car personne n’est dupe, Djibrill Bassolé est encore en prison, car le régime MPP au pouvoir actuellement a tout simplement peur de lui. Oui l’individu fait peur, et la seule façon de le neutraliser et de le contrôler actuellement est de le garder en prison. Ce qui n’est rien d’autre que de l’abus de pouvoir.

 La seule affaire Bassolé montre que pour ce pouvoir, la question de la justice relève de la pétition de principe. Tout le reste n’est que poudre aux yeux, fadaises, fariboles. Il n’y a que du dire, et nous sommes très loin du faire.

Mais combien de temps encore cela va-t-il durer ? Le pouvoir MPP a plutôt intérêt à faire coïncider le dire et le faire. Dans le cas d’espèce (l’affaire Bassolé), il s’agit tout simplement d’être juste, de dire le droit, rien que le droit et, partant, de libérer Djibrill Bassolé.

Le Comité de soutien Europe de Djibrill Bassolé

NDLR : Le titre est de l’auteur

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