Restrictions d’accès à Internet : «C’est absolument antinomique !»

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C’est presque devenu une marque de fabrique des dirigeants africains. Les Congolais (Brazzaville), les Tchadiens et récemment les Gabonais en ont fait les frais. Ils ont été privés d’accès à Internet à l’issue de la dernière élection présidentielle.  Julie Owono, avocate et responsable du bureau Afrique de l’ONG-Internet sans frontières, a accordé une interview à la rédaction du Point Afrique. Elle y voit une violation de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui protège la liberté d’expression, et l’article 33 de la Constitution de l’Union internationale des Télécommunications et préconise des logiciels de « contournement » à installer en amont des restrictions d’accès à Internet.

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« Couper les télécommunications, à l’ère du numérique et de l’économie de l’information, signifie tout simplement qu’on ne veut pas que l’information circule, et qu’on prend inutilement le risque de paralyser l’économie. Et cela montre aussi et surtout que l’on ne comprend pas le XXIe siècle », analyse Julie Owono.

Une pratique à laquelle s’adonnent les gouvernements en Afrique. Et pourtant, explique-t-elle, ces restrictions de liberté d’expression ne peuvent être appliquées qu’« à condition que les mesures de restriction soient nécessaires et proportionnées, et que la décision soit prise par un juge ». Or « dans tous les cas connus de coupure totale ou partielle du réseau Internet, la décision est prise par le gouvernement, à aucun moment un juge n’est saisi ».

« Il y a là une violation de l’État de droit, que se permettent les gouvernements, parce que c’est Internet et qu’ils ne risquent aucune sanction », affirme l’avocate. Une violation contre laquelle les membres de la coalition Keepiton, dont Internet sans frontières fait partie aux côtés d’une centaine d’organisations de la société civile, essaient d’obtenir  des sanctions.

Implication des opérateurs télécoms

« Bon gré et très souvent mal gré », note l’avocate, les opérateurs de téléphonie mobile se retrouvent « complices de ces cas de censure » qui ont « des effets disproportionnés et ne sont pas nécessaires dans la très grande majorité des cas » où « la censure du réseau est un des domaines où beaucoup d’État font jouer leur souveraineté ».

Pour Julie Owono, « c’est absolument antinomique » de se dire démocrate et de couper l’accès aux réseaux de communication, car « si on est pour l’État de droit dans le monde non virtuel, on ne peut pas violer ce même État de droit dans l’espace cybernétique ».

Et pour contourner ces blocages, la responsable Afrique d’Internet sans frontières recommande l’utilisation des logiciels de « contournement », comme TOR, psiphon (tous deux sont des logiciels libres) ou encore des VPN, tout en gardant à l’esprit que certains VPN peuvent violer la vie privée de leurs utilisateurs.

« Le mieux est d’installer ces outils en amont de toute coupure quand c’est possible, en ayant bien veillé à lire les politiques d’utilisation du service que vous allez télécharger », conseille Julie Owono. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, elle leur demande d’écrire à [email protected].

Oui Koueta                                                          

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