Afrique en mouvement : Les 6 priorités à inscrire dans les agendas

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« Les gouvernements devront se focaliser sur six (06) priorités s’ils veulent parvenir à améliorer la productivité et le taux de croissance. Ce sont : mobiliser plus de ressources propres, diversifier les économies de manière agressive, accélérer le développement des infrastructures, renforcer l’intégration régionale, former les talents d’avenir, assurer une urbanisation saine ». C’est là, la principale recommandation du rapport Lions on the move II du McKinsey Global Institute.

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Malgré les récents chocs et challenges, les dépenses des ménages et les dépenses publiques continuent de s’envoler de manière exponentielle offrant aux entreprises une opportunité de plus de  5 000 milliards de dollars US, prévoient les auteurs du rapport. Et pour relancer la croissance économique du continent, le leadership et la bonne gouvernance combinés à une collaboration active entre les secteurs public et privé sont la clé de voûte.

« Les dix prochaines années seront plus difficiles que les dix dernières mais, pour nous, les fondamentaux de la croissance sont réunis pour qu’elle s’accélère d’ici à 2025 », prédit Acha Leke, partenaire associé chez McKinsey et principal auteur du rapport dans les colonnes du site lemonde.fr/afrique. En raison de cela, les gouvernements vont devoir faire  beaucoup plus d’efforts que les entreprises. Mais, lui demeure « optimiste ».

Accélérer le développement des infrastructures

Les prévisions indiquent que l’Afrique sera le continent qui s’urbanisera le plus vite d’ici 2024 avec en prime 24 millions de nouveaux arrivants dans les villes contre 11 et 9 millions respectivement en Inde et en Chine.

« C’est aussi un risque », observe Acha Leke. Face à cet afflux de main-d’œuvre jeune et bon marché, l’équation à résoudre se résume à « comment s’assurer que ces jeunes soient formés et aient un emploi ? ». Pour la résoudre, « les Etats se doivent de travailler main dans la main avec le secteur privé pour penser une stratégie de formation et d’infrastructures pour doper la productivité », a déclaré Acha Leke.

Acha Leke, partenaire associé à McKinsey Globale Institute et co-auteur du rapport Lions on the move II.
Acha Leke, partenaire associé à McKinsey Globale Institute et co-auteur du rapport Lions on the move II.

Les compétences que le continent se doit d’acquérir

En raison du phénomène qu’est la « fuite des cerveaux », plus de 10 % des diplômés africains vivent et travaillent sur un autre continent. Le rapport indique que « la moitié des emplois qui seront créés ces dix prochaines années seront pour des maçons, des plombiers… Les besoins de formation professionnelle sont énormes », constate Acha Leke.

Pour ce partenaire associé, « les mentalités doivent aussi évoluer, car certains parents ne veulent pas que leurs enfants suivent ces cursus ».

33 millions d’élèves d’écoles secondaires devraient intégrer des écoles dispensant des formations professionnelles chaque année d’ici 2025. « Les gouvernements ont un rôle clé à jouer  pour assurer un système d’éducation et de formation capable d’enseigner ces compétences et que les étudiants soient sensibilisés et encouragés dans ces voies professionnelles », peut-on lire dans le rapport.

Miser sur l’industrie

La production annuelle du secteur de l’industrie africaine s’élève à 500 milliards de dollars. « Il est intéressant de noter que 70 % de ces produits sont consommés en Afrique, 10 % sont exportés à travers le continent et 20 % sont destinés aux autres marchés », fait remarquer Acha Leke.

Les tendances  actuelles démontrent que la production devrait atteindre 643 milliards de dollars en 2025. Et si les pays africains prennent des décisions concrètes pour  améliorer l’environnement des industriels, ils pourraient générer en plus 297 milliards de dollars à consacrer à la création d’emplois entre 4 et 9 millions.

Jusqu’ici, seuls  l’Ethiopie et le Maroc se sont démarqués dans ce sens. Le premier a construit 66 000 km de routes et vu sa valeur de production augmenter de 10 % par an depuis 2004. Le second a misé sur l’industrie automobile qui a généré 5 milliards de dollars de revenus en 2015, contre 400 millions de dollars onze ans plus tôt, et a permis la création de 67 000 emplois.

« Diversifier les économies de manière agressive »

« Le pétrole à 50 dollars est une bonne chose », juge Acha Leka. Il s’explique. « Lorsque le prix du baril était à 100 dollars, les pays n’avaient pas besoin de diversifier, et ils ne le faisaient pas ». Avec la chute du prix du baril, et ce  « même si, aujourd’hui, nous pensons que les cours sont en train de se stabiliser et vont remonter, les Etats n’ont plus d’autre choix que de diversifier leur économie ! », argumente-t-il. Acha Leke préconise « une approche en termes de chaîne de valeur avec des objectifs à long terme ».

Les experts recommandent la diversification de l'économie de manière agressive. © screenshot
Les experts recommandent la diversification de l’économie de manière agressive. © screenshot

Le classement Doing Business 2016 établi par la Banque mondiale, indique que seuls l’Ile Maurice, le Rwanda, le Botswana, l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc et les Seychelles s’inscrivent dans cette dynamique. Pas un seul pays d’Afrique subsaharienne francophone, n’est cité dans ce cas-ci en exemple.

Mobiliser des ressources propres

Lions on the Move II rapporte que les foyers africains vont augmenter leurs dépenses, à hauteur de 2 000 milliards de dollars US en 2025. « L’opportunité est immense pour financer le développement sans dépendre de l’aide externe », se réjouit Acha Leke. « Il nous faut mobiliser ces ressources en interne en tant qu’Africains. Il y a encore de grandes marges de progressions en matière de prélèvements des impôts sans augmenter la taxation, ni même s’attaquer au secteur de l’informel », recommande-t-il.

Mais avant, ce  chercheur conseille de moderniser les administrations qui ne disposent que de très peu de données et d’outils de contrôle informatisés. « Nous estimons que les gouvernements pourraient améliorer le prélèvement d’impôts de 50 à 100 milliards de dollars chaque année en adoptant des mesures simples pour réformer leur système », analyse les rédacteurs du rapport.

Acha Leke reste optimiste quant à l’avenir de la situation économique du continent. « Je reste profondément optimiste et déterminé à contribuer à transformer le continent. Chaque Africain a son rôle à jouer. J’essaye d’assumer le mien à travers McKinsey et l’Africa Leadership Network [réseau réunissant l’élite du continent et qui a lancé une université à Maurice pour former la prochaine génération d’entrepreneurs]. Les Etats et le secteur privé doivent encore plus collaborer pour concrétiser un développement du continent. J’y crois ».

Synthèse de Oui Koueta                             

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Oui Koueta

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