An II de l’insurrection : « Blaise est parti mais le système existe toujours »

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Le Burkina Faso commémore les 30 et 31 octobre l’An II de l’insurrection populaire de 2014.  Dans la ville de Koudougou, habitants font le bilan des acquis de ce mouvement populaire.

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Kisito Dakio, président de la section MBDHP du Boulkiémdé

« Leur changement consiste en quoi  ?»

Vous savez depuis l’insurrection, notre peuple avait foi à un changement véritable que ce soit en matière de justice, de liberté et de démocratie. Pour nous, les acquis devaient être plus de justice, de liberté et de démocratie de façon générale.

kisito-dakioMalheureusement,  nous sommes surpris, parce que les nouveaux dirigeants en réalité qui ont été interpellés avant les élections sur les préoccupations pressantes des populations, n’ont pas respecté leurs engagements.

Par exemple,  sur le plan de l’éducation, nous voyons comment les choses se passent avec des systèmes qui ne correspondent pas à la réalité dans notre pays, tel le  LMD et le continuum qui constituent un sabotage même du système éducatif. Nous voyons que ces nouvelles autorités ne se préoccupent pas du développement de ce pays, parce que toute autorité  qui se préoccupe du développement de son pays doit mettre l’accent sur l’éducation.  Mais on voit que ce n’est pas leur problème.

Au niveau de la santé, c’est extrêmement grave avec ce qui se passe actuellement. On a fait  des promesses démagogiques par rapport à la gratuité des soins et on se rend compte dans les formations sanitaires qu’il n’en est rien.

Sur le plan sécuritaire,  c’est extrêmement grave. On se demande où on va ? On nous tourne en rond en nous parlant de tentative de coup d’Etat. Nous voulons savoir ce qui se passe et ce que le pouvoir en place veut ? Leur changement consiste en quoi ? Il faut que les gens s’organisent davantage  pour qu’on aboutisse à un changement véritable au profit des populations de notre pays.

Bado Ulrich, président de la section Boulkiémdé de l’organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso (ODJ)

« C’est  vrai qu’il y a toujours des tares mais… »

Si vous vous souvenez, l’insurrection a mis fin à près de 27 ans de règne d’un régime. En balayant ce pouvoir de 27 ans de règne, c’est déjà un acquis. Après l’insurrection, le peuple s’intéresse maintenant de plus en plus à la gestion de la chose publique.

bado-ulruchSi vous vous souvenez,  pendant la transition, il y a eu des personnes peu recommandables, qui avaient été nommé à des postes de responsabilité que la population a dénoncées et demander leur changement. C’est le cas du ministère de la culture et j’en oublie.

Egalement pour l’installation des conseils municipaux, les populations se sont intéressées. Avant ce n’était pas ainsi. Les hommes politiques en faisaient à leur tête et personne n’osait lever le petit doigt pour dire quoi que ce soit.  Maintenant, ce n’est plus le cas.

Il y a eu l’élargissement de des espaces de liberté. C’est  vrai qu’il y a toujours des tares mais les dirigeants que nous avons se méfient de prendre certaines décisions parce qu’ils observent un peu la base mais surtout comment elle va réagir avant de prendre les décisions.

Maintenant, est-ce que ce qui a amené les gens à l’insurrection, est-ce que tout ce qui y avait comme préoccupations, c’est résolu actuellement ? Là est la question.

Sondo Xavier François, président du comité régional anti-corruption du centre ouest (CRAC)

« Blaise est parti mais le système existe toujours »

Pour moi quand on parle des acquis de l’insurrection, c’est la prise de conscience. L’insurrection a montré que le peuple burkinabè à travers sa jeunesse, a une prise de conscience qui a fait que les gens ne sont plus prêts à se laisser piétiner comme par le passé.

Le peuple a pris ses responsabilités, il a amené l’ancien président Blaise Compaoré à quitter le pays. C’est déjà un acquis. Mais il y a eu des illusions également parce que beaucoup pensaient que le départ de Blaise suffisait pour résoudre les problèmes, alors que Blaise n’est qu’un élément dans un système.

Blaise est parti mais le système existe toujours. Beaucoup avaient fondé l’espoir qu’avec son départ, il allait y avoir un changement fondamental qui puisse prendre en compte les préoccupations des populations. C’est vrai qu’il y a eu des élections mais ceux qui sont venus continuent de pratiquer le système, donc un changement dans la continuité. Il y a eu des acquis certes mais il y a eu des désespoirs également.

Michel YAMEOGO

Correspondant de Burkina24 à Koudougou

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