Zéphirin Diabré : « Que 2017 soit une année de concorde et de paix ! »

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Zéphirin Diabré, président du parti d’opposition l’Union pour le progrès et le changement (UPC), fait, dans cette déclaration, le bilan de l’année 2016 et formule ses voeux pour l’année 2017.

Mes chers compatriotes,

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A l’orée de 2017, je voudrais, au nom de l’ensemble des militants et du Bureau politique national de l’UPC, vous présenter nos meilleurs vœux de santé, de longévité, de prospérité et de paix.

L’année qui s’achève a marqué notre vie nationale d’événements importants qui offrent à la fois des  leçons à tirer et des souhaits à formuler pour l’avenir.

Dès  le 15 janvier 2016, des attentats terroristes ignobles ont frappé notre patrie et  endeuillé de nombreuses familles. Cette épreuve de feu à laquelle notre pays fut ainsi soumis, marquait malheureusement le départ d’une série d’attaques dont la  dernière a eu lieu le 16 décembre à Nassoumbou.

Notre pays est donc en guerre contre un ennemi invisible dont la cruauté le dispute à la lâcheté. Nos pensées vont aux familles endeuillées, que nous assurons  de notre compassion et de notre solidarité, alors que nous n’auront cesse d’implorer  le Tout-Puissant pour le repos des âmes des victimes.

Notre  solidarité va aux  nombreux blessés, à qui nous souhaitons un prompt rétablissement. Mais notre douleur  nous interpelle tous, et au premier chef le gouvernement de notre pays qui, en accédant au pouvoir, a emporté avec lui le devoir impérieux de protéger nos concitoyens. C’est le lieu pour l’UPC d’appeler au rassemblement et à l’unité, car le terrorisme échoue face aux peuples unis.

Suite aux événements de Nassoumbou, le Président du Faso a décidé de  la nomination d’un nouveau Chef d’Etat Major Général des Armées, dans ce qui s’apparente à un effort de réorganisation.

Il est important que cette réorganisation se solde par une meilleure organisation de la chaine de commandement, et une meilleure dotation en matériel adéquat, si nous voulons triompher du mal terroriste. Ceux qui nous gouvernent savent mieux que quiconque, que notre peuple ne souffrira pas longtemps encore de devoir supporter la douleur des cérémonies funéraires où, avec des discours mortuaires et es distinctions posthumes, on  enterre les fils de la patrie victimes du terrorisme. 2017 doit donc, sur ce plan, être l’année des résultats concrets qui indiqueront que le gouvernement a vraiment pris ses responsabilités.

Dans un registre proche, comment passer sous silence les violences politiques qui ont marqué la scène politique nationale au cours de l’année qui s’achève ? Si les politiques ont réussi le pari de boucler le processus électoral avec les élections municipales, ils n’ont pas pu relever le défi du fair-play électoral.

Le record de ces violences politiques a été remporté par le parti au pouvoir, dont certains militants se sont tristement illustrés dans des affrontements ayant entrainé des dégâts matériels, des blessés, voire des morts d’hommes. C’est le lieu pour nous d’interpeller la classe politique sur la nécessité de tirer des leçons de ces graves précédents. Cela nous permettra de mieux préparer les réponses aux grandes questions nationales, comme le passage à la Vème République. La paix sociale et la responsabilité élevée de la classe politique seront nécessaires le moment venu.

Concitoyennes, concitoyens,

L’année 2016 a été aussi celle de la morosité économique, tant dans les ménages que dans le milieu des affaires. L’accès aux produits de première nécessité demeure une énorme difficulté pour les populations. Plusieurs entreprises attendent impatiemment le paiement de la dette intérieure pour éviter la faillite. Ces réalités interpellent fortement le gouvernement qui devra tout faire pour que la nouvelle année soit celle du soulagement et de la relance économique.

 A ce propos, nous avons tous entendu les annonces faites par le gouvernement suite à la Conférence des partenaires pour le financement du PNDES. L’UPC prend nos dirigeants au mot : puisqu’ils ont annoncé avoir mobilisé 18.000 milliards de francs CFA pour notre développement, l’UPC estime qu’ils n’ont plus aucune excuse pour ne pas vaincre la pauvreté dans notre pays.

L’emploi des jeunes, l’accès à l’eau potable, à la santé et à l’éducation demeurent des soucis pour l’écrasante majorité des Burkinabè. Sur ce plan, 2016 n’a rien changé.

Malgré les annonces tonitruantes du gouvernement, le chômage demeure  le premier emploi de notre jeunesse. Notre pays couve là une bombe qu’il faut désamorcer au plus vite, dans un souci de justice, d’équité et de paix sociale.

L’on se souvient encore qu’au premier semestre de 2016, plusieurs villes et villages de notre pays ont fait face à une grave pénurie d’eau. Jusqu’à présent, aucune mesure forte n’a été prise pour que les Burkinabè ne revivent plus cette crise.

 « La santé avant tout », a-t-on coutume de dire. L’année qui s’achève aura été éprouvante pour le secteur de la santé. A côté des problèmes rencontrés dans la mise en œuvre de la gratuité des soins pour certaines couches sociales, il convient de relever la crise à la CAMEG (dont le feuilleton judiciaire est toujours en cours), le mécontentement du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), l’épidémie de la dengue et la conjonctivite « Appolo ». Tout ceci, dans un contexte d’insuffisance d’infrastructures et d’équipements. L’UPC formule le vœu qu’en 2017, ces préoccupations trouvent rapidement des réponses pour un mieux-être des citoyens.

Les secteurs de  l’éducation,  des enseignements et de la recherche scientifique restent dans le même état léthargique qu’avant 2016 et rien n’indique que seront trouvées les solutions aux problèmes qui les assaillent.

Sur le plan judiciaire, le traitement des dossiers pendants n’a pas été satisfaisant. Les Burkinabè demeurent dans la soif de justice. Pire, la cacophonie qui a entouré le dossier du putsch manqué démontre que la lutte contre l’impunité doit se poursuivre résolument.

Dans le secteur des sports, l’UPC se réjouit de la qualification des Etalons pour la CAN 2017, et la réussite de certains événements comme le Tour du Faso.

A l’aube de 2017, nous avons une pensée particulière à l’égard des paysans, des éleveurs, des commerçants, des ouvriers et des travailleurs du secteur informel, ces bâtisseurs de l’ombre à qui la nation doit de la gratitude. Nous leur souhaitons une bonne année faite d’abondance et d’opportunités.

Les artistes et les hommes de culture, ces dignes ambassadeurs de notre pays, ont aussi bien défendu l’image du Burkina Faso en 2016.  2017 sera, à n’en point douter, une année de créativité et d’inspiration.

Mes chers concitoyens,

Notre pays a d’énormes défis à relever aux yeux du monde. Gouvernants, opposants, citoyens, partenaires, chacun a son rôle à jouer, pour que la nouvelle année soit un pas en avant pour le Burkina Faso.

Aux Burkinabè de l’intérieur, de la diaspora et aux communautés étrangères vivant dans notre pays, nous souhaitons une bonne et heureuse année 2017, dans la santé, la prospérité et la paix des cœurs!

A la classe politique, aux OSC,  aux responsables coutumiers et religieux, ainsi qu’à la  presse nationale, que 2017 soit une année de concorde et de paix !

Aux pays voisins et aux pays amis du Burkina Faso, que nos relations au cours du nouvel an soient sources de  bonheur pour nos peuples respectifs !

Pour le Bureau politique national

Le Président

Zéphirin DIABRE

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