Rêv’olutionnons le transport en commun au Burkina

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 « Il ressort de ces travaux que l’impact des transports sur l’environnement urbain et sur la santé des populations est évident : aux nuisances sonores et à la pollution atmosphérique viennent s’ajouter les encombrements de la voirie urbaine et les accidents de la circulation qui restent les conséquences directes les plus visibles des problèmes de transport dans la ville de Ouagadougou. » (Kafando Yamba, 2006).


Voir aussi ▶  Faso Rêv’olution : Qu’est-ce que c’est ?

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Ce constat de M. Kafando en 2006 demeure plus que jamais d’actualité en 2017.  La population de la ville de Ouagadougou a littéralement explosé ces dernières années, passant de 1 475 839

habitants en 2006 (selon l’Institut National de la Statistique et de la Démographie) à 2 637 303 habitants en 2016 (selon le site Web Populationdata.net). Cette croissance extraordinaire requiert des moyens tout aussi extraordinaires pour transporter ces personnes afin qu’elles puissent aller travailler, rentrer chez elles, faire des courses et se divertir.

Quelle est l’offre actuelle, de transports urbains collectifs à Ouagadougou ? Quelles sont ses limites, quelles pistes de solutions peuvent contribuer à rendre Ouagadougou plus praticable et vivable pour toutes et pour tous dans les prochaines années?

4 constats sont à poser.

Premièrement, les moyens de transport actuels les plus prisés à Ouagadougou sont dangereux et polluants. Le graphique ci-après montre en effet une prévalence des moyens de transports individuels tels que les deux roues motorisées.

Figure 1. Les moyens de déplacement à Ouagadougou

Le deuxième constat que l’on peut poser est celui de l’offre très limitée de transports collectifs dans une ville de plus de 2 millions et demi d’habitants. Pour comparaison, les villes d’Antananarivo (Madagascar) et de Tunis (Tunisie) par exemple, ont des populations relativement aussi importantes que celle de Ouagadougou. Antananarivo rencontre des problèmes similaires à ceux de Ouagadougou et recherche des solutions viables, et Tunis dispose d’un métro léger (Tramway) depuis 1985 qui comporte aujourd’hui 6 lignes.

La seule compagnie de transports en commun répertoriée, pour les plus de 2.5 millions d’habitants de la ville de Ouagadougou, est la SOTRACO dont l’offre et les limites sont présentées dans l’encadré ci-après.

Figure 2. Le transport en commun à Ouagadougou : l’offre de la SOTRACO

L’offre de Sotraco (source : http://lefaso.net/spip.php?article66868) :

Troisièmement, on observe que le réseau routier primaire ne prévoit que rarement la coexistence des principaux moyens de transport (2 roues motorisées et non motorisées, véhicule de promenade à 4 roues, autobus, et aujourd’hui tricycles). La route devient ainsi une jungle au quotidien dans laquelle chacun lutte pour une opportunité de faire son chemin jusqu’à destination. Dans ces conditions, les accidents sont fréquents (en 2014 : 579 accidents entrainant 13 morts et 217 blessés selon la brigade de prévention routière de la gendarmerie de Ouagadougou) et les embouteillages quotidiens.

Finalement, en 2005, le Dr Paul Savadogo avec la collaboration de Zéphirin A. Ouédraogo, posait les constats suivants : « La pollution de l’air est essentiellement due au trafic automobile, y compris les 2 roues » et « la pollution par les NOx est à un niveau élevé par rapport aux normes OMS – la pollution par les composés organiques volatils et en particulier le benzène est très préoccupante. » La tendance s’étant plus que probablement maintenue, la situation aujourd’hui, 12 ans plus tard, nécessite une action corrective urgente.

Les 4 principaux constats étant posés, le graphique suivant présente les solutions proposées.

Figure 3. Rêv’olutionner les transports en commun à Ouagadougou : des idées et des expériences

Le Rêv’eil nécessaire :

Que faire après la lecture de cet article : commenter, partager, et surtout agir pour améliorer la situation, chacun (e) selon ses aspirations, ses responsabilités et ses capacités.

Au niveau public, le développement et le renouvellement du réseau routier incluant les différents modes de transport, la subvention des initiatives d’offre de transports en commun verte, la mise en place d’une force de contrôle et de coercition au CCVA sur les routes (afin de mettre hors des routes les véhicules qui ne respectent pas les différentes normes), sont autant d’initiatives à promouvoir.

Du point de vue des acteurs privés, les constats et propositions sont l’occasion de développer une offre privée et écologique de transport collectif sécuritaire et fiable qui pourrait se décliner dans des versions pouvant intéresser les employeurs (transport quotidien d’employé-e-s).


Voir aussi ▶  Faso Rêv’olution : Qu’est-ce que c’est ?


La recherche appliquée pourrait pour sa part, s’inscrire dans la collaboration avec les autres pays africains et du sud sur le transport, le solaire, les options nouvelles et écologiques de transport, de construction de routes, etc.  Il serait aussi important de creuser les comparatifs entre taux de remplissage des moyens de transport et émissions polluantes afin de proposer des solutions concrètes à effet positif mesurable sur le bien-être de la population.

Finalement, chacune et chacun d’entre nous burkinabè, peut interpeller ses élu-e-s sur la question et assurer avec eux un suivi régulier du dossier jusqu’à ce que les résultats s’en suivent.

Nous rêvons tous d’un Burkina nouveau où le quotidien de chaque burkinabè sera meilleur. Le seul moyen d’y arriver est de devenir nous-mêmes des burkinabè nouveaux et surtout solidaires dans la Rêv’olution.

Par Yannick Tou avec la contribution d’Aline Tou

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Rédaction B24

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2 commentaires

  1. Merci M. Loya pour votre contribution à la réflexion et merci pour vos encouragements. Je trouve votre idée très intéressante. Pourquoi n’écririez-vous pas un article traitant de ce problème avec vos solutions? Et pourquoi pas monter un projet que vous soumettriez à qui de droit. Bien sûr si tout cela n’est pas déjà fait.

  2. Bonjour M Tou, merci pour cette belle initiative que représente Rêv’olution et qui permets à tous les fils d’un pays de Rêv’er son développement.

    Etant dans le secteur des transports, je trouve que votre analyse dépeint de façon explicite la situation des transports du Burkina.

    Aussi, l’expérience que j’ai eu des transports dans d’autres pays m’amène à proposer la solution suivante en plus des solutions que vous énummérez.

    De nos jours, les pays qui ont atteints un certain niveau de développement de leur réseau de transports publics sont passés par la mise en place de ce qu’on appelle une Autorité Organisatrice de Régulation et d’organisation des Transports publics à l’image du Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF) en France et du Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar (CETUD) au Sénégal pour ne citer que ces exemples.

    Sur le plan institutionnel au Burkina, les causes essentielles des difficultés d’organisation et de gestion de la mobilité urbaine de Ouagadougou sont notamment imputables à la multiplicité des décideurs du secteur des transports urbains pour la ville de Ouagadougou et le chevauchement de leurs responsabilités.

    A ma connaissance, une structure nommée Conseil exécutif du transport urbain à Ouagadougou (CETUO) placée sous l’égide du ministère, particulièrement en charge de la régulation du transport public, a tenté d’émerger mais sans résultats significatifs jusqu’à ce jour.

    Dès lors, l’une des solutions pour une véritable Rêv’olution des transports en commun du Burkina est que le ministère des Transports en partenariat avec la Commune de Ouagadougou s’inspirent des exemples cités plus hauts afin de travailler main dans la main pour que cet organisme de régulation soit enfin une réalité au Burkina

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