Hôpital Yalgado Ouédraogo : Mouvement d’humeur les 9 et 10 février

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Le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTHSA) section du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo annonce une marche le 9 février et un sit-in le 10 février 2017. Le syndicat dit vouloir protester contre les agressions dont sont victimes les agents et pour réclamer de meilleures conditions de travail. Voici la lettre adressée à cet effet au maire de la ville de Ouagadougou dont une copie est parvenue à Burkina24. 

Monsieur le Maire

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Nous avons l’honneur de vous informer de la situation délétère qui sévit au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO (CHU-YO), ces dernières années notamment.

Notre CHU-YO, Hôpital de dernière référence, 1er hôpital de notre pays est aujourd’hui l’ombre de lui-même. En effet, c’est un hôpital dont les capacités d’accueil sont dépassées conduisant à hospitaliser les malades  surtout en situation d’urgence  dans les couloirs et  à même le sol ; ce triste constat est fait au quotidien dans tous les services d’urgences : médicales, pédiatriques, chirurgicales et gynéco-obstétricales.

Au CHU-YO les services manquent de tout y compris parfois du minimum. Comment le personnel peut-il faire dans ces conditions pour assurer des soins de qualité aux populations. Les pannes fréquentes d’équipements, les ruptures des consommables et des réactifs sont le lot quotidien des services. Ces pannes au niveau des services d’imagerie médicale et des laboratoires ont pour conséquences de contraindre des malades même hospitalisés à parcourir la ville à la recherche de services privés pour leurs examens.

On assiste par exemple, à des reports de programmes opératoires par manque d’oxygène, de champs ou pour pannes d’équipement ;

Comme vous le constatez, le CHU-YO est loin de répondre à ses missions et aux attentes des populations. Face à cette situation inacceptable, notre syndicat a entrepris diverses actions (échanges de correspondances, rencontres de négociations, conférence de presse) qui n’ont malheureusement rien changer ; cet état de fait nous a même obligé à observer un sit-in les 09 et 10 mars 2016  pour exiger la satisfaction de notre plateforme ;

Suite à ce sit-in, le Ministre de la santé a initié sous sa direction des négociations entre les différentes parties, négociations au cours desquelles des engagements ont été pris par la Direction de l’hôpital et par le Ministre lui-même le 09 mars 2016. Par soucis de dialogue, nous avons renoncé à la marche vers le Ministère initialement prévue pour se dérouler le 11 mars.

Force est de constater que 10 mois après ces négociations, les engagements n’ont pas été respectés.

A l’époque, le Ministre lui-même avait soutenu que le déménagement de certains services au CHU-YO Pouls 2 allait permettre de désengorger le site actuel et résoudre du même coup les questions d’infrastructures

De même, toujours selon le Ministre de la santé, des équipements de plusieurs Milliards étaient entreposés au nouveau site pour les deux pools du CHU-YO .Cette allégation avait été reprise dans les medias par le Directeur du CHU-YO.                                    

Aujourd’hui, une décision politique fait de l’ex pouls 2 CHU-YO un Hôpital de District de Bogodogo (HDB). Seulement nous constatons que les équipements promus au CHU-YO ne sont pas venus. Cela a pour conséquence le maintien du statut quo  pour le CHU-YO. Pire le problème du personnel qualifié au niveau de certains services du CHU-YO (ex : Traumatologie) est aggravé  compromettant l’offre de soins et l’encadrement des DES et étudiants.

Dans cette situation chaotique et désemparée, les travailleurs essaient de faire de leur mieux, mais de plus en plus la recrudescence des agressions dont ils sont victimes crée une psychose sans égale que les travailleurs ne peuvent plus supporter.

En effet :

     -Mme BARRA/GOUMBANE Aliguetou a été agressée en traumatologie le 06 avril 2016                                        par Monsieur YELKOUNI Aly qui n’est jusque-là pas inquiété

      – Un Vigile a été agressé le 07 avril 2016 en traumato

     – DOUMBIE Sylvestre  médecin  a été agressé en fin Juin en Psychiatrie

      – Mr YONLI Jean Bosco major Urgence Traumatologie a été agressé le 31 janvier 2017

     – Agressions physiques avec menaces avec exhibition d’arme à feu à la garde du 04 au 05 février 2017

      – Aux urgences Viscérales plusieurs agressions physiques ont été constatées

Les tentatives d’agression physiques (labo et maternité par exemple) et les agressions verbales sont quotidiennes.

Aucun de ces agresseurs n’a été inquiété. Ils bénéficient tous de l’impunité totale d’où le constat de la recrudescence du phénomène

La majorité des agresseurs s’en prennent aux agents à tort à cause de l’offre insuffisante des soins  du CHU-YO :

          – Kits de gratuité incomplets

     – retard de prise en charge des patients très souvent dû à l’insuffisance du personnel, le manque et ou l’insuffisance des équipements et consommables

          – Rupture de produits à la pharmacie

           – Les pannes des équipements

Ainsi, les agents paient les conséquences de la faillite de la politique sanitaire du pays dont le pouvoir est seul comptable alors qu’il tient des discours tendant à rendre les travailleurs responsables de cette faillite. Les travailleurs du CHU-YO sont fatigués de travailler dans des mauvaises conditions.

Les travailleurs du CHU-YO sont indignés et révoltés d’être insultés, frappés dans l’exercice de leur fonction dans l’impunité totale.      

Et comme si tout cela n’était pas suffisant, les travailleurs du CHU-YO s’entendent dire qu’ils ne sont pas financièrement concernés par la loi 081 et qu’ils doivent rester dans la grille des contractuels de l’Etat de la défunte loi 013.

Tout cela aggrave la démotivation des travailleurs déjà en proie à de précaires conditions d’existence.

Au vu de la remise en cause des résultats des négociations de mars 2016, on peut dire que la plateforme qui avait été discutée reste d’actualité. C’est pourquoi, la sous-section SYNTSHA du CHU-YO appelle toutes ses militantes et tous ses militants à une marche en direction du  ministère le jeudi 09 février 2017 à partir de 09 heures et à observer un sit-in  de protestation le vendredi 10 février 2017 de 07 heures à 10 heures afin d’exiger :

  1. la prise de mesure pour assurer la sécurité des travailleurs dans l’exercice de leurs professions ;
  2. l’améliorer les conditions de travail au sein du CHU-YO (confère annexe)
  3. l’application de la loi 081/CNT du 24 novembre 2015 portant statut général de la fonction publique aux agents des EPE (EPS) en attendant la relecture dans les meilleurs délais de la loi 033-2008/AN portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents des Etablissements Publics de l’Etat (EPE) et constatation des effets financiers pour compter du 1er janvier 2016 ;  

Par la présente, elle vous informe qu’elle organisera une marche vers le ministère de la santé le jeudi 09/02/2017 de 09 heures à 13 heures. Cette marche partira du CHU-YO pour emprunter l’AVENUE KUMDA-YOORE, l’AVENUE du PRÉSIDENT THOMAS SANKARA et l’AVENUE du 11 DECEMBRE pour rejoindre le Ministère de la Santé où elle remettra un message au Ministre de la Santé ;  pour le retour au CHU-YO ,l’itinéraire est le suivant : le Ministère  de la Santé –l’AVENUE du 11 DECEMBRE – l’AVENUE du PRESIDENT THOMAS SANKARA et L’AVENUE KOUMDA- YOORE. Cette marche a pour but d’exiger principalement l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan cohérent de développement visant à faire du CHU-YO, un CHU public moderne au service du peuple burkinabè.

Recevez Monsieur le président de la  délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, l’expression de nos salutations distinguées.

Hamadi   KONFE

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Un commentaire

  1. Les points de revendication du Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale(SYNTSHA) dans le cadre de leur grève du 10 février 2017 relèvent essentiellement des promesses non tenues du ministre de la santé Smaila Ouédraogo. La question des Etablissements Publics de Santé(EPS) et autres doléances sont toutes des points pour lesquelles le ministre avait promis des solutions en 2016.Il n’a pas respecté ses engagements et pire, il tente de diviser le SYNTSHA. L’une des préoccupations repose sur le conflit que crée le ministre entre le CHU Yalgado et l’hôpital de Bogodogo. Sous les deux ministres qui ont précédé Smaila Ouédraogo, en l’occurrence Léné Sebgo et Amédée Prosper Guiguimdé,le gouvernement avait admis que l’hôpital de district de Bogodogo soit aménagé pour servir d’un second pôle du CHU Yalgado pour désengorger cet hôpital historique de référence et permettre sa reconstruction et sa modernisation. C’est ainsi que des équipements à coups de milliards ont été acquis pour une répartition entre Yalgado et son pool de Bogodogo. Une partie des services médicaux spécialisés de Yalgado devait être transférée à Bogodogo.Mais le fougueux ministre Smaila Ouédraogo fait fi de tout cela et a monopolisé le matériel acquis pour Bogodogo, délaissant ainsi Yalgado. Entre nous praticiens de la santé, nous disons que cette attitude anarchiste du ministre de la santé vise à déshabiller X pour habiller Y sur fond d’animosité et de règlements de comptes car, le ministre a une haine viscérale contre le SYNTSHA et certains de ses militants actifs. Il tente même d’affecter certains personnels de santé de Yalgado à Bogodogo sur la base d’affinités politiques, régionalistes et de ses clubs d’amis. Tous ces faits anormaux de gestion chaotique du ministère de la santé se déroulent dans un silence incompréhensible du Président du Faso et du Premier Ministre comme si les autorités ne prennent pas soin d’examiner les situations dans leur réalité. En 2016, les ministères de la santé et des Finances ont été constamment en ébullition du fait d’un certain pilotage à vue et d’un autoritarisme désuet de leurs premiers responsables. La situation perdure en ce début 2017.On ne doit pas continuer à hypothéquer le développement du pays par la faute de gens qui ne savent pas diriger un département ministériel.

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