Bagré : Hommage à une « combattante intrépide »

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 C’est finalement à titre posthume que Mariam Nana, « combattante intrépide pour l’autonomisation de la femme rurale » a reçu le Prix du leadership en matière d’autonomisation économique des femmes. Hommage lui a été rendu ce vendredi 10 février 2017, plus d’un an après sa disparition brutale. Pour avoir offert une place au soleil aux femmes étuveuses de Bagré, le centre d’étuvage de cette zone agro-industrielle porte à présent son nom. Pour l’occasion, un appel a été lancé aux autorités administratives à veiller à ce que le riz local soit acheté par les plus gros consommateurs de leur circonscription respective.  

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Un an après, les discours aux allures d’oraison funèbre ont marqué la cérémonie de remise du prix du leadership en matière d’autonomisation économique des femmes à titre posthume à Mariam Nana, précédemment présidente de l’Union Conannet des femmes étuveuses de Bagré. Le maire Moussa Zabsonré a vu en elle, « l’une de ces braves, de celles et ceux qui ne cessent de croire en eux et de lutter pour les autres ».

Dernière volonté : « rendre les femmes indépendantes financièrement »

Son petit frère Issa Nana a reçu le prix en son nom. Pour l’occasion, il a fait part de l’une des dernières volontés de la « pionnière » de l’union en cette journée qui, selon lui, soulage toute la famille et réduit en quelque sorte sa peine. Issa Nana a indiqué que pour la défunte, « c’est important de pouvoir unir toutes les femmes de Bagré et atteindre l’objectif qui était de rendre les femmes plus indépendantes financièrement».

Le centre d’étuvage de riz de Bagré porte désormais le nom de Mariam Nana

Les collaboratrices de Mariam Nana disent avoir vu en elle,  « une femme des plus entreprenantes» qui a su gérer le centre d’étuvage de Bagré depuis sa création en septembre 2010 jusqu’à son dernier souffle le 2 février 2016. Et pas seulement. Elle a, affirme leur représentante, «su briser toutes les barrières et tous les tabous de la société », d’où la promesse faite de « veiller jalousement et rigoureusement » sur les valeurs qu’elle a léguées, à savoir « la combativité, l’engagement et l’entraide ».

Pour Omer Kaboré, directeur pays d’Oxfam, pour l’avoir connue, Mariam Nana est tout simplement une « combattante intrépide de l’épanouissement de la femme rurale » burkinabè qui n’a eu de cesse de parcourir le monde pour partager leur expérience.  De ce fait, confie-t-il, « l’onde de choc a été reçue de Ouagadougou à Barcelone en passant par Dakar, Cotonou ».

Issa Nana, frère de la défunte recevant le Prix du leadership en matière d’autonomisation économique des femmes

Le désastre, selon le directeur, a été « douloureux » et à la hauteur de l’ « immense » espoir qu’incarnait Mariam Nana pour ces 450 femmes déterminées à vivre heureuses du fruit de leur travail : étuvage d’environ 3 000 tonnes de riz par an, mais aussi exploitation de près de 100 ha sur la plaine rizicole de Bagré. Et si elle est la première à recevoir le prix, justifie le directeur pays d’Oxfam, c’est que  « son leadership a permis aux femmes étuveuses de se faire une place au soleil ».

Le gouverneur Antoine Ouédraogo ne l’a pas connue mais a entendu parler d’elle et de ses exploits avant sa nomination, à savoir la facilité pour  les nombreux producteurs d’écouler sans difficultés leurs productions de paddy grâce aux femmes étuveuses. Ce qui leur permet par la même occasion d’avoir une source de revenus « sûre » pour de nombreuses familles à Bagré.

Faire consommer le riz local dans les casernes, prisons…

Pour que la chaîne ne soit pas interrompue, Omer Kaboré a rappelé combien il est important que les casernes, les centres de détention, les cantines scolaires et autres grands consommateurs soient amenés à s’approvisionner sur le marché local. Cela répondrait par la même occasion à l’appel du gouvernement par une « application intégrale pour permettre aux femmes d’écouler leurs produits dont les qualités nutritives ne sont plus à démonter ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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