Ouaga : Toxique fumée à odeur de pauvreté d’une décharge publique

publicite

Depuis le samedi 11 février 2017, un incendie s’est déclenché dans un centre de stockage d’ordures situé dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou. Le 13 février 2017, il n’était pas encore circonscrit. Les populations riveraines souffrent de l’infiltration de la fumée dans leurs habitations et dans les écoles. Et ce n’est pas tout.

La suite après cette publicité

Monsieur Zango est situé à environ 250 mètres côté Ouest du centre de stockage des déchets, à Toudwéogo dans l’arrondissement 4 de Ouagadougou. Comme tous ceux qui se trouvent de ce côté de la décharge, il cohabite avec la fumée émanant d’un incendie déclaré depuis le 11 février. Avec des conséquences. « Hier (dimanche, ndlr) soir particulièrement, j’ai beaucoup souffert. Ce matin, je me suis levé avec des maux de thorax à force de respirer cela», confie-t-il.

Les élèves d’une école primaire située non loin de la décharge inhalent également cette fumée.

Sidi Mahamadou Cissé, directeur de la propreté de la ville de Ouagadougou sur la montagne de 3 millions de tonnes de déchets enfouis © Burkina24

L’incendie déclenché depuis le samedi n’a pas encore été éteint à la date du 13 février 2017. Pourquoi ? Sidi Mahamadou Cissé, directeur de la propreté de la ville, explique. « Dans les centres de traitement et de valorisation des déchets, les incendies ne s’éteignent pas par l’eau mais plutôt par la terre. C’est plutôt par la terre qu’on éteint les incendies ». En témoignent les camions qui ramènent de la terre à l’intérieur de la décharge.

De la terre que d’autres employés s’attèlent à étaler sur les braises pour stopper l’incendie et donc le transport de la fumée, source de problèmes respiratoires. « La qualité de l’air s’est considérablement dégradée », relève le directeur de la propreté, affirmant plus loin : « on s’attèle pour réduire la durée de ces nuisances ».

Des causes directes de l’incendie

Mais qu’est-ce qui est à l’origine de ce feu ? Selon l’ingénieur d’Etat du génie de l’environnement, 4 hypothèses sont à considéser. La première, énumère M. Cissé, c’est l’arrivée sur le site « par inadvertance » d’une braise en provenance d’un ménage quelconque.

Vient ensuite celle de la probabilité que le feu soit parti d’un des camions qui transportent les déchets et dont « les tuyaux d’échappement crachent du feu ». Suite à une accélération, explique-t-il, il y a des étincelles qui sortent du tuyau et cela peut être la source d’un quelconque incendie.

La troisième hypothèse est que « à la faveur des hautes températures, il y a du feu qui se déclenche tout seul ». Une situation à laquelle concourt, selon M. Cissé, la présence de verres brisés.

Dans cette partie du cimetière de Toudwéogo et à peine 10 mètres de l’école, femmes et enfants procèdent au tri des déchets.

La quatrième, jugée « plus probable » par le responsable de la propreté de la ville, c’est « l’acte de sabotage » de la part de personnes désireuses de récupérer de la ferraille à la suite de l’incendie. Avant le déclenchement du feu, a dit M. Cissé, un individu aurait été appréhendé et son vélo confisqué. « Ce n’est pas loin d’un acte de sabotage, parce que les délinquants escaladent le mur. C’est eux qui souvent mettent du feu pour pouvoir récupérer de la ferraille », a-t- il indiqué.

De la cause générale : la pauvreté

Cependant, il n’y a pas que la décharge qui soit en fumée. A l’extérieur, côté Est, la ceinture verte passe pour un déversoir pour des « clandestins » aux yeux du directeur de la propreté de la ville. « Ceux qui viennent à la ceinture verte, ce sont les clandestins. Il y en a qui n’ont pas d’autorisation, mais ils collectent quand même. C’est eux qui partent déverser là où il ne faut pas, dans les carrières, la ceinture verte, souvent dans les cimetières », explique-t-il.

 « Nos mamans qui sont là, ça ne va pas. Elles vont courir vers ces trucs pour chercher des sachets et autres. Après, c’est pour chercher soit du fer, du zinc. Finalement elles vont brûler pour trouver du fer là-bas », confie M. O., un riverain, qui a requis l’anonymat.

Toujours selon lui, du « poisson pourri » jeté là aurait été récupéré par les mêmes femmes. Et si ni le risque d’indigestion ni  celui de piquer une infection respiratoire ne dissuade femmes et enfants de fouiller dans les ordures, c’est parce que, affirme M.O., « dans les quartiers reculés tels que les non-lotis, les gens sont vraiment pauvres ».

Oui Koueta

Burkina24

 

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Oui Koueta

'The vitality of a country can also be measured through that of its journalists'

Articles similaires

2 commentaires

  1. Pourquoi le directeur n’émet pas l’hypothèse d’un des agents qui aurait mis le feu pour « diminuer » la quantité des ordures ? Vu que c’est une technique ouagalaise ?

  2. Merci Oui Koeta pour l’article. Svp, rebondissez sur la gestion des ordures dans Ouagadougou, ne vous arrêtez pas seulement à ce fait. A toudbwéogo, les ordures devaient être enfouies, non ? Que se passe-t-il donc ? Sidi Mahamadou Cissé doit être écouté à propos de la stratégie de gestion de nos ordures.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×