Côte d’Ivoire: Les producteurs de Cacao et de Cajou en grève

publicite

Après la chute des prix du cacao en 2016, une partie de la production ivoirienne est en souffrance. Les exportateurs attendent des dédommagements et les producteurs entament une grève. 

La suite après cette publicité

Aux port de San Pedro et d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, les rues sont bordées de palettes de cacao. Impossible de trouver un bout de trottoir vide. Dans des camions chargés de cacao et garés en bordure de route, des conducteurs somnolent et restent incertains sur le moment de leurs déchargements.

Cette scène est une tradition dans les deux ports ivoiriens depuis novembre 2016. Les producteurs et exportateurs de la fève brune vivent un calvaire. La filière cacao génère deux tiers des emplois et des revenus dans le pays, 50 % des recettes d’exportation et 15 % du PIB de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial.

La congestion dans les ports résulte d’une combinaison de facteurs imprévus dont notamment la chute de 25 % du cours mondial du cacao en novembre 2016. En espérant éviter de perdre de l’argent, de nombreux exportateurs ont annulé leurs ordres d’achats passés l’an dernier et portant sur environ 15 % de la production annuelle. Remis en vente, ce cacao congestionne les ports. Dépassé par la situation, le Conseil du Café Cacao (CCC), organe étatique chargé de contrôler et stabiliser la filière, a tardé à réagir.

Craignant de voir les planteurs perdre une partie de leur récolte, le syndicat national agricole pour le progrès en Côte d’Ivoire (SYNAP-CI) et d’autres associations, représentant 98 000 producteurs de cacao, ont entamé, mercredi 15 février, une grève illimitée pour exiger, entre autres, le règlement de la situation et une meilleure transparence de la filière.

« Le blocage est la faute du CCC qui n’a toujours pas dédommagé les exportateurs ! », s’exaspère Moussa Koné, président du syndicat. Le CCC décrète pour chaque saison un prix minimum que doivent toucher les planteurs. Fixé à 1 100 francs CFA le kilo (1,67 euro) « bord champs », ce prix oblige les exportateurs à vendre le kilo au-dessus de 1 800 francs CFA (2,74 euros) pour rentrer dans leurs frais. Mais avec la chute des cours à l’automne, le kilo s’échange actuellement autour de 1 300 francs CFA (1,98 euro) sur le marché international.

Dans le cas des ventes « spot », soit au cours du marché (une vente qui concerne entre 10 et 20 % de la production de cacao ivoirien, le reste étant vendu par anticipation, un an à l’avance), l’exportateur va donc perdre 500 francs CFA par kilo vendu. Le CCC est censé le dédommager de la différence, à l’aide d’un fonds de stabilisation et d’un fonds de réserve alimentés par l’argent de la filière pour servir en cas de coup dur. Mais la chute des prix mondiaux fin 2016 est si brutale que les dédommagements atteignent des sommes considérables. Il est question de plusieurs milliards de Francs Cfa par semaine.

Les exportateurs interrogés confirment que le Conseil du Café Cacao (CCC) a commencé, très lentement, à payer une partie des dédommagements. En attendant, le cacao continue de pourrir en brousse et dans le port, alimentant le désespoir des planteurs. Qui ne sont pas au bout de leur peine. La saison prochaine, c’est le prix « bord champs » qui risque de chuter à son tour.

Les producteurs de cacao de Côte d’Ivoire ont, donc, déclenché un mouvement de grève pour protester contre le non respect des contrats signés avec les exportateurs de cacao qui devaient acheter jusqu’à 80% de la récolte de cette année.

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Burkina24

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×