Gouvernement Thiéba II : De l’urgence du changement

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Dans cette déclaration, Célestin Badolo réagit au remaniement ministériel opéré ce 20 février 2017.

Félicitation, Excellence ! Félicitation pour vous-même et pour toute l’équipe. De tout votre nouveau gouvernement, un nom semble venir à point nommé. C’est tout de suite celui de Nicolas Méda.

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À l’heure où le dialogue social s’est rendu quasi impossible par le durcissement des positions de part et d’autre dans le secteur  de la santé, les qualités personnelles de l’enfant de Dissin, le tact de l’intellectuel de la science de la médicine, du chercheur parfait, du manageur hors-paire, sont plus que jamais attendus. En effet, plus d’un observateur de la scène socio-politique du Faso se souviendra de ce nom aussi simple que mythique à l’image de l’homme lui-même : le Pr Meda, aussi bien clinicien que savant de la santé publique.

Mais quelle plus-value le professeur a-t-il présentée pour mériter d’être appelé à cette haute et noble fonction ? De quels atouts dispose-t-il pour être le résultat du meilleur casting quand on considère la situation sanitaire du pays et la plateforme revendicative aussi exigeante que légitime des syndicats du secteur ?

Il nous semble que c’est bien cette dernière question qui est la plus importante dans la situation actuelle étant donné qu’une grande part des revendications des syndicats est consacrée et ce à juste titre, aux conditions de travail. 

En effet, on a été témoin de la capacité de mobilisation de ressources du professeur quand il a été au Centre Muraz. On se souviendra, entre autres, des projets comme IMMPACT qui avaient drainé des milliards de nos francs pour la recherche en santé publique. Mais cela suffira t-il pour venir à bout des ces problèmes têtus que vivent les populations et dont sont témoins impuissants des agents de santé dans leur ensemble ?

Excellence monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement, voulez-vous marquer votre mandat définitivement pour tous les Burkinabè ? Il nous semble que certains secteurs sont impératifs au rang desquels celui de la santé. L’offre de santé au Burkina est en déphasage avec la demande du moment. Cette demande perdure depuis la moitié de la dernière décennie du régime Compaoré et a contribué à exacerber le ras-le-bol des populations contre ce dernier.

À titre d’exemple, est-il admissible que tout un pays ne dispose que d’un seul appareil de dialyse ? Nous avons été témoins et continuons désespérément de l’être du déménagement des familles entières de l’ouest du pays pour venir au centre parce que cette partie privée de capacité de prendre les malades de rein en charge. Pire, l’eldorado constitué est obligé par moment, de déclarer la panne dudit appareil médical. On assiste à une vaste cyber-campagne, signe de désespoir (peut être), de lutte contre le cancer, de soutien aux malades de cancer au Burkina.

Rassurez-vous ces gens-là savent que l’on ne lutte pas contre le cancer sur la toile, ils savent bien que la meilleure forme de soutenir un(e) malade du cancer c’est lui offrir les soins médicaux appropriés. Alors que tous nos malades de cancer sont obligés d’aller au Sénégal, au Mali ou au Ghana pour se soigner, il ne semble toujours pas y avoir de lueur de solution pour le « Pays des hommes intègres ».

 Nos compatriotes qui sont au Mali sont sans soin depuis le 18 janvier car l’appareil de radio et chimiothérapie est en panne. Celui du Sénégal aussi est en panne et cet État s’est engagé à évacuer tous les patients en soins à Rabat en attendant d’acquérir une nouvelle machine. Ce qui fut fait. La seule solution qui nous reste, c’est la direction du Ghana avec toutes les difficultés qu’engendrent les barrières linguistique et monétaire.

Excellence, ne faut-il pas un changement radical ? N’est-ce pas de cela dont ont rêvé les Burkinabè dans leur ensemble les 30 et 31 octobre ? Pendant combien de temps encore continuerons-nous à regarder nos sœur, épouses, mères et filles souffrir impuissamment ? Pendant combien de temps encore nous contenterons-nous de vains mots de cyber-soutien ?

Avons-nous réellement besoin de tant d’années pour répondre à cette demande sociale ? Il nous semble que ce soliloque interrogatif trouve réponse dans une expression si chère à ce peuple : OSER LE CHANGEMENT. Les autres ont au moins les infrastructures et le personnel pour offrir ces soins (même s’ils sont en panne). Nous au Faso, n’en disposons pas.

Combien de temps allons prendre pour bâtir et l’infrastructure et la ressource humaine ? Au-delà du changement général et radical attendu par le peuple, et comme, il serait maladroit d’appeler une révolution en temps de démocratie, il nous semble qu’au moins dans les secteurs pourvoyeurs de services sociaux de base, la révolution s’impose : nous devons inventer notre avenir au lieu de le subir.     

Célestin Badolo

Activiste de la bonne gouvernance et de la démocratie

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