Avenue Norbert Zongo : Le combat d’un citoyen contre les nids-de-poule

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Les confrères journalistes qui font l’aller-retour Centre-ville et ministère de la Défense à Ouaga 2000 ou les voyageurs de retour de Sapouy sont des témoins de proximité. L’Avenue Norbert Zongo, du nom de ce journaliste assassiné le 13 décembre 1998, est envahie par des nids-de-poule. De retour d’un reportage à l’Hôpital national Blaise Compaoré, presque à la frontière de l’Avenue Norbert Zongo en rejoignant le Boulevard de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, il est loisir d’apercevoir un jeune homme s’affairer à « tuer » des nids-de-poule.

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Sur le bitume tout chaud peu avant midi, le 24 mars 2017, un pneu usager assis dans un nid-de-poule porte un gilet fluorescent. Il indique que plus loin, des « travaux » se mènent. Mais ceux-ci ne sont l’œuvre d’une mairie de la place. Seul au milieu de la voie, nous voyons un jeune homme frêle, culotte et maillot estampillés n°7, déverser à l’aide d’un bidon (de 20 litres) décapité, de la terre dans un trou sur le goudron.

La scène est telle que toute personne passant croirait à des travaux d’entretien routier engagés par une mairie. Il n’en est rien. Dans sa culotte blanche semi fleurie, Joël Anougabou transporte de la terre à 100 mètres du goudron pour la déverser dans les crevasses clairsemées tout au long du bitume de l’Avenue Norbert Zongo. Joël Anougabou brave la rude circulation de Ouagadougou pour « arranger » l’avenue dédiée à un héros du pays.

Vidéo – Avenue Norbert Zongo : Joël contre les nids-de-poule 

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Entre les gros porteurs, 4×4, motocyclettes et vélos, Joël est accroupi. Son travail consiste d’abord à asperger d’eau, les petites ornières dans la chaussée avant de les remplir avec de la terre. Ensuite, il pilonne la terre en dansant pour la damer, le reste, les voitures vont s’en charger. Il y a des moments même, quand il a un peu d’argent, où la terre est remplacée par du ciment, nous confie-t-il. Et ce, sans soutien. « Les gens ne me donnent pas l’argent », relate Joël, le protecteur de l’Avenue Norbert Zongo.

De sa motivation, le jeune homme expose l’engagement citoyen.  Vivant chez son oncle depuis son retour de la Côte d’ivoire, « avant le départ de Blaise Compaoré », dit-il,  Joël Anougabou, âgé de la vingtaine, semble ignorer que le travail qu’il accomplit avec ses propres moyens est dévolu à des services étatiques.  

Mais il a sa petite philosophie. « Je fais ça pour que notre pays avance », explique Joël. Au-delà de sa personne, le citoyen engagé interpelle tout Burkinabè à s’impliquer dans l’entretien des routes : « Si tout le quartier pouvait faire des économies, on pourrait prendre pour arranger le quartier. Si on fait ça, ça va aider le gouvernement aussi pour que notre pays avance ».

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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