Insurrection populaire : Blaise Compaoré « avait donné l’ordre de ne pas tirer »

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L’ancien président du Faso Blaise Compaoré veut s’exprimer devant la justice sur ce qui s’est réellement passé dans les coulisses du palais de Kossyam les 30 et 31 octobre 2014. Mais les conditions ne sont pas réunies. C’est du moins ce qu’a laissé entendre son avocat, Me Pierre Olivier Sur. 

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La Haute cour de justice a récusé le 4 mai 2017 la constitution comme avocat de Blaise Compaoré de Me Pierre Olivier Sur. La citation de comparaître n’a pu être remise à l’ancien président du Faso. Il ne peut donc se prévaloir de se faire représenter par un avocat.

Décision que Me Sur a contestée à l’envi devant les caméras et les micros des journalistes. Il était d’autant plus indigné qu’il a laissé entendre que son client voudrait parler et serait même prêt à venir au Burkina se tenir devant les juges. 

« Le président Blaise Compaoré m’a dit que lorsque vous considérerez, vous avocat, ancien bâtonnier de Paris, que les règles de droit sont respectées et qu’on me garantit un procès équitable, je viendrai, car je veux m’expliquer. Je ne veux pas faire la politique de la chaise vide. Je veux être là. Je veux parler via le juge à mon peuple », a déclaré Me Pierre Olivier Sur, selon ses propos rapportés par nos confrères de Sidwaya.

Me Pierre Olivier Sur, le 4 mai 2017 à Ouagadougou – © Burkina24

Mais ce n’est pas tout. L’ancien président, poursuivi en tant qu’ancien ministre de la défense, est accusé, de même que les membres de son dernier gouvernement, de s’être rendu complice de la répression qui s’est abattue sur les manifestants pendant l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. L’avocat de l’ancien locataire du palais présidentiel de Kossyam affirme qu’il n’en était rien. Au contraire.

« Blaise Compaoré mérite qu’on lui donne la parole, qu’il s’explique, déclare l’avocat, toujours selon Sidwaya. Qu’il explique ce qui s’est passé, qu’il explique qu’il avait donné l’ordre de ne pas tirer et qu’il avait indiqué partout qu’il voulait qu’il n’y ait aucun mort. Et quand il a compris que les choses étaient en train de vriller, immédiatement, il est parti. Voilà ce qu’il veut exprimer à son peuple via les juges ».

Ainsi donc, l’ancien Chef d’Etat serait prêt à venir faire ces déclarations. Toutefois, indique son avocat, les conditions d’un procès équitable, et donc de sa présence, ne sont pas réunies. 

A noter pour rappel que Blaise Compaoré est en exil en Côte d’Ivoire où il a trouvé refuge après avoir quitté le Burkina et le pouvoir le 31 octobre 2014.

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