Services payés à la police : Simon Compaoré veut « complètement refaire la robe »

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Après avoir pris connaissance du rapport de l’inspection générale des services qui a fait ressortir les « disparités » sources des « mouvements d’humeur» au sein de la troupe, le ministre de la sécurité  Simon Compaoré estime qu’il faut à présent « complètement refaire la robe ».  

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L’état des services fait par l’inspection générale des services de la police nationale révèle seulement 02 contrats « partiellement signés », 232 « formellement établis » et 174 « inexistants » sur un nombre de  408 institutions financières et hôtelières sécurisées.

Sur les 14 sociétés minières bénéficiant des services de sécurisation de la police, il ressort qu’il y a 10 contrats « conformes » et 4 « inexistants ». Le bilan du travail réalisé par cinq équipes de deux inspecteurs dans les directions régionales de la police nationale a été présenté par l’inspecteur général des services Zetiyenga Saidou ce mercredi 17 mai 2017.

 «Les services payés sont des deniers publics et quiconque manipule les deniers publics est tenu d’en rendre compte », a expliqué l’inspecteur général. Ainsi, 166 structures ont été contrôlées en l’espace de 4 semaines. La conclusion des enquêteurs : « la gestion des services payés telle que faite actuellement est totalement illégale car elle est à porte-à-faux » avec le décret 79-356/PRES/IS/DGPN du 17 septembre 1979 portant fixation des montants des rétributions allouées aux prestations de services effectués par les fonctionnaires de police au profit de particuliers.

« Les interdits d’un marché se proclament le jour de l’ouverture »

Le constat fait est le suivant. Les recettes générées par l’ensemble des prestations rétribuées s’élèvent à 2 166 877 541 francs CFA sur 14 mois.

La période concernée va de janvier 2016 à février 2017. Pendant ce laps de temps, les sociétés minières ont rapporté plus de 683 433 678 F CFA et les institutions financières, hôtelières et autres prestations, 1 483 443 863 F CFA. Ce montant est réparti entre le « personnel » et le « fonctionnement » est de 1 473 186 463 dont 74,67% pour le personnel et 25,33% pour le fonctionnement.

Deux éléments issus de deux unités de la police nationale burkinabè © Burkina24

La lecture faite par Zetiyenga Saidou et son équipe c’est que « les problèmes viennent de la rubrique fonctionnement et non de la part qui revient au personnel ». En effet, relève-t-il, « nulle part le décret ne parle des taux pratiqués actuellement par les services de police ». Et pourtant la part réservée à la rubrique « personnel » varie entre 33% et 84% et à celle « fonctionnement », entre 15% et 33% des sommes collectées.

 L’inspecteur général a fait part de son étonnement parce que ne comprenant pas que l’on ait créé une rubrique sans pour autant dire comment elle devait fonctionner. Or, dit-il, « les interdits d’un marché se proclament le jour de l’ouverture ».

Après l’exposition des faits, l’occasion a été donnée aux directeurs de service de prendre la parole. Sentant une tentative de justifier les chiffres avancés par les enquêteurs, le ministre Simon Compaoré s’est retourné vers l’inspecteur général des services pour lui demander de revenir sur le but de la manœuvre. « C’est pour comprendre et réparer », a dit celui-ci.

S’adressant aux journalistes qui ont été conviés pour des raisons de « redevabilité« , de « transparence« , le ministre a déclaré qu’il n’y avait pas lieu de sortir mettre de l’huile sur le feu. « On s’est vu. On s’est dit des vérités, on a recadré« , a dit Simon Compaoré avant d’ajouter qu’il ne s’agit pas là d’un « tribunal« .

Le ministre de la sécurité Simon Compaoré avec derrière lui son conseiller technique, le contrôleur général de police Rasmané Ouangraoua. © Burkina24

Repenser la problématique de la sécurisation  

Dans l’optique de mettre fin aux disparités et donc aux mouvements d’humeur au sein de la troupe, l’inspection générale a formulé 17 recommandations. La première a trait à la signature d’un contrat en bonne et due forme avant exécution.

Ensuite vient la proposition de concéder la sécurisation de certains sites aux compagnies privées de sécurité. La raison, la sécurisation desdits sites mobilise un « grand nombre » d’hommes. « C’est bien de repenser la problématique de la sécurisation en envisageant la cession de cette mission au service privé pour permettre à nos forces de jouer pleinement leur rôle pour ce qui est des missions régaliennes », a soumis l’inspecteur général des services.

Relecture des textes                                                         

Les textes étant la base sur laquelle les contrats sont censés être exécutés et parce que « le décret est vraiment dépassé», les enquêteurs estiment qu’« il aurait fallu très tôt le relire ». Des propositions auxquelles adhère le ministre de la sécurité.  C’est parce qu’ « il y a imprécision », analyse Simon Compaoré que « chacun taille son boubou ». Ce qui mène à des « disparités » dans la gestion des recettes. Conclusion selon lui, « il faut complètement refaire la robe ».

Oui Koueta

Burkina24

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