« On ne peut pas chasser un président dictateur pour devenir un peuple dictateur »

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Ceci est une déclaration de l’association Aube du Faso sur les récents évènements survenus au Burkina Faso. 

Nous avons été tous choqués ces derniers jours par les affrontements à Tialgo et le lynchage d’une dame par la population accusée de voleuse de bébé. Ces actes sont des cas d’incivisme, d’intolérance, de méconnaissance des textes de loi et de non-respect de ces textes.

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Cas des koglweogo :

La nature a horreur du vide. L’avènement des groupes d’auto-défenses Koglweogo est dû à un vide créé par l’Etat burkinabè, en particulier les Forces de défense et de sécurité (FDS). Du simple fait que les FDS n’arrivaient plus à garantir et à protéger les biens et personnes en zones rurales et sur toute l’étendue du territoire, les Koglweogo, grâce à leur promptitude, à leur courage, leur efficacité et leur résultat satisfaisant ont pu gagner les cœurs des populations des zones rurales qui ne savaient plus à quel saint se vouer face aux vols, au grand banditisme et aux multiples braquages sur les axes routiers.

Nous avons tous applaudi les koglweogo sur leurs résultats et la garantie de sécurité sur les routes nationales. Mais comme nous sommes dans un Etat de droit. Nous avons demandé le recadrage des koglweogos sur leur pratique qui ne respectent pas très souvent l’intégrité et la dignité de leurs prisonniers.

La semaine passée, la population de Tialgo et les Koglweogo se sont affrontés sans que les FDS puissent intervenir à temps. A l’issue de cet affrontement, il y a eu malheureusement des pertes en vie humaines. Cela qui est déplorable.

Nous condamnons tout acte qui enfreint la loi et qui ôte la vie d’un fils du pays et appelons les l’Etats à reprendre son rôle qui est d’assurer la sécurité des biens et des personnes à n’importe quel endroit du pays. Paix aux âmes des disparus suite à l’affrontement à Tialgho.

Cas Adja Diessongo :

Nous condamnons avec la dernière énergie ces actes indignes sur cette dame accusée de voleuse d’enfant sans preuve. Nous témoignons notre compassion à Madame Adjaratou Diessongo. Que Dieu apaise ton cœur et que justice soit faite.

C’est l’occasion pour nous de profiter interpeller les ONG et associations qui militent pour les droits de l’homme, le Ministère de la justice et des droits humains, le Ministère de la promotion de la femme, le Ministère de la sécurité, la Première Dame et les artistes de prendre des mesures pour que ce genre d’incidents malheureux ne se reproduise plus jamais au Burkina Faso.

Appel à la population :

Aube du Faso est un mouvement qui lutte depuis 2015 contre l’incivisme grandissant et l’insécurité routière. Et parlant d’incivisme, nous demandons à la population de se ressaisir. Il faut que les gens se calment d’abord. Si nous voulons développer notre pays, nous ne pouvons pas passer le temps à vouloir nous rendre justice nous-mêmes.

Cela n’est pas acceptable car nous sommes dans un Etat de droit. On ne peut pas chasser un président supposé dictateur pour devenir un peuple dictateur. Nous devons respecter les textes de droit même si on y voit des failles et respecter l’intégrité d’un supposé voleur ou criminel puis le conduire à la police ou à la gendarmerie. Ayons un peu de tolérance et d’humanité.

Appel à l’Etat Burkinabè :

Les juges, la police, la gendarmerie s’appuient sur les textes de lois. Il arrive que  des voleurs et des grands bandits soient souvent libérés après quelques jours de détention. Cela n’est pas la faute du monde judicaire qui obéit simplement aux textes de droit de notre pays.

Il faut légiférer à nouveau sur les textes de droit, toiletter les textes de loi qui ne traduisent pas la réalité du terrain. La justice s’appuie sur les textes judiciaires qui semblent ne pas être adaptés à la réalité du peuple burkinabè et c’est pour cette raison que le peuple se fait justice et cela est très dangereux vu qu’il y aura toujours des bavures ou des incidents malheureux comme le cas de la pauvre dame traitée à tort de voleuse de bébé.

Nous demandons à l’Etat et aux députés de toiletter les textes de lois.

A l’Etat  et aux ONG de continuer la sensibilisation sur le civisme et accompagner les associations qui œuvrent dans le même sens.

Que Dieu veille sur le Burkina Faso et apaise les cœurs !

Le président

 Pascal TAPSOBA

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