Médias et sécurité : Echanges « stratégiques » à Ouaga

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Le Centre de presse Norbert Zongo en collaboration avec le Centre d’études stratégiques en défense et sécurité (CEDS) a organisé un atelier de formation au profit des hommes de médias du Burkina. Du 19 au 21 juillet, il a été question de développer des approches comparatives sur la perception et le traitement des questions de défense et de sécurité dans l’espace informationnel.

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Le CEDS offre un cadre de réflexion et d’analyse pratiques pour trouver des solutions appliquées pour les questions de défense et de sécurité.

Des communications sur les médias et la défense et sur les médias et la sécurité ont été abordées par le colonel Auguste Denise Barry et le Contrôleur général de police Alain Ouilma, les commissaires divisionnaires de police Roger Ouédraogo et Ambroise Diarra, à la retraite et le commissaire principal de police Jocelyne Dabiré.

Revenant sur la première communication le Colonel Auguste Denise Barry a rappelé que la sécurité s’est hissée au premier rang des préoccupations des autorités. « En 50 ans, on n’a rien fait concernant la sécurité »,  a déploré le colonel Barry. « Il a fallu que de nouvelles menaces naissent pour que nous voyons que nos outils sont défaillants et que notre armée est défaillante (..). Il est  nécessaire d’avoir un plan Marshall pour la sécurité pour pouvoir équiper nos structures ».

Le Centre d’études stratégiques en défense et sécurité

Il est important de savoir que le centre possède six domaines de compétences, réparties en deux volets. Le premier regroupe  la recherche les études et les analyses. Le second est axé sur la formation et l’assistance technique et conseil.

Le colonel Barry a rassuré que le centre est efficace dans le domaine de la recherche et de l’étude. Les  responsables du centre se disent aptes à analyser des évènements et à donner leurs points de vue dans un court délai.

Les journalistes lors de l’atelier

« Au regard de ce que le CEDS a comme réseau, (…) il  n’y a rien qui se passe au Niger, en Mauritanie au Mali et au nord du Burkina sans que dans les 15 minutes nous ne soyons au courant. Rien ne se passe ailleurs sans que nous ne soyons à mesure d’avoir la possibilité de confirmer.  Et nous bénéficions de posture qui nous permet d’avoir ces possibilités »,  a-t-il renchéri.

Il a ajouté que le monde est par essence connecté et que c’est un monde de réseau. « Pour être au carrefour d’un certain nombre de choses,  c’est de pouvoir rentrer et se connecter à ces réseaux. Nous avons cette ambition, a-t-il laissé entendre. Nous voulons travailler sur la recherche. Cela nous permettra d’être profond dans nos analyses et pouvoir proposer des solutions pratiques. Nous ne faisons pas de la recherche fondamentale mais de la recherche appliquée».

Sécurité et information

Le Contrôleur général de police, Alain Ouilma, a dans sa communication accentué sa réflexion sur le traitement médiatique de la criminalité et de l’insécurité, les rapports conflictuels entre les services de sécurité et les hommes de médias.  Il  a également développé des thèmes sur comment communiquer avec les médias sur l’insécurité, les risques de poursuites judiciaires et les textes qui font la restriction de certaines informations aux médias.

Les journalistes sont parfois en manque d’information concernant les questions sécuritaires. Les responsables du CEDS conviennent que la divulgation de certaines informations sur la sécurité peut compromettre des opérations. Le CEDS se dit prêt à se mettre à la disposition des médias pour des conseils et des orientations.

Femmes et insécurité

Cette formation a été l’occasion pour les journalistes, surtout de la gent féminine, de mener des réflexions sur leur sécurité dans les espaces urbains. Le Commissaire principal de police Jocelyne Dabiré a dans sa communication fait remarquer que les connaissances et recherches sur les manifestations criminelles dont les femmes sont victimes dans les espaces urbains sont complexes et méconnues au Burkina.

 Pour Jocelyne Dabiré, la création d’un observatoire  de sécurité des femmes dans les espaces urbains permettra de réduire l’insécurité des femmes. « Et la contribution des médias pourrait rendre effective l’introduction de la sexospécificité dans les défis sécuritaires », a-t-elle-ajouté.

A la fin des 72 heures de l’atelier, les journalistes ayant pris part ont manifesté leur satisfaction pour la tenue de la formation.

Irmine KINDA

Burkina24

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