Burkina : Consommer local, ce «devoir patriotique»

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Avant que chaque Burkinabè ne s’impose « le devoir patriotique de consommer local », il faut au préalable que la production locale soit disponible en quantité et en qualité sur le marché d’approvisionnement. Cela passe par l’élaboration, la mise en œuvre effective de politiques agricoles bien ficelées, couronné par un suivi-évaluation rigoureux. L’université Ouaga II a pris le taureau par les cornes en mettant en place le Master en analyse et suivi-évaluation des politiques agricoles et alimentaires (MASPAA) dont la première promotion est en cours de formation.

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Réunis au sein du Club des auditeurs et diplômés du master en analyse et suivi-évaluation des politiques agricoles et alimentaires, les étudiants ont pris sur eux de « faire bouger les lignes » bien avant la fin de leur formation. Ils ont organisé ce samedi 14 octobre 2017 à l’Institut supérieur des sciences de la population sis à l’université de Ouagadougou, une conférence publique au cours de laquelle, ils ont invité les acteurs gouvernementaux à venir partager avec les participants les politiques agricoles en cours d’implémentation au Faso.

Nana Sayouba et ses camarades peinent à comprendre qu’en dépit des nombreuses actions menées pour accompagner l’agriculture, il soit encore et toujours difficile de faire reculer la faim. C’est la raison des débats et réflexions sur la définition de politiques agricoles et alimentaires cohérentes autour du thème « un développement résilient aux changements climatiques dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».

Aucun doute pour Omer Kaboré, directeur pays de Oxfam. L’initiative portée par des jeunes désireux d’apporter leur touche à l’amélioration de nos politiques agricoles, a-t-il dit, contribue de façon significative à faire bouger les lignes en faveur de la construction d’un Burkina Faso de sécurité alimentaire et nutritionnelle. La volonté d’interroger les politiques existantes en la matière a valu au club le soutien de l’organisation de la conférence.

Les conférenciers ce 14 octobre 2017

La conférence a eu de quoi conforter la responsable pédagogique du master, Dr Sanon Karidia, enseignant à l’UFR Sciences économiques et gestion de l’université Ouaga II.

Elle aussi ne doute pas qu’il y a urgence à s’interroger. « Le suivi évaluation de la mise en œuvre des politiques agricoles et alimentaires était une nécessité », affirme-t-elle. Et pour cause, « c’est comme si les politiques naviguaient à vue ».

En attendant, elle se réjouit de l’apport de cette « masse critique de professionnels » qui rejoindra ou accompagnera les services techniques du ministère de l’agriculture ou les organisations travaillant dans le domaine agricole. « Ces étudiants seront dotés d’une trousse d’outils qui a été mis en œuvre par la FAO pour le suivi des politiques agricoles et alimentaires ». Le but du master c’est en effet de former des spécialistes aptes à circonscrire l’ensemble des problèmes liés à la mise en œuvre des politiques agricoles et d’assurer le suivi-évaluation pour ensuite proposer des outils d’aide à la décision.

Mais d’ores et déjà, un appel est lancé à l’exécutif d’investir davantage  dans les exploitations familiales, de traduire la promotion et la consommation des produits locaux en actes réels quotidiens, de permettre aux consommateurs burkinabè de s’approvisionner directement auprès des producteurs et des femmes transformatrices. Pour le responsable d’Oxfam Burkina, le défi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle ne peut être gagné sans des politiques efficaces de soutien à la production, à la transformation et à la consommation de nos produits agricoles.

Omer Kaboré a appelé les participants à « ne pas perdre de vue que chacun peut s’ériger en soutien sûr » du secteur agricole en consommant ce que produisent les « braves » agriculteurs. Pour sûr dit-il, « aucun peuple ne fera le bonheur de l’agriculture burkinabè en dehors des Burkinabè eux-mêmes ». D’où son appel à l’endroit de tous à s’imposer « le devoir patriotique de consommer local ».

Oui Koueta

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Oui Koueta

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