Tunis : Les JCC sur les traces de Frantz Fanon

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« Sur les traces de Frantz Fanon » 1957 – 1961, est thème de la conférence et titre du projet de film de l’écrivain et réalisateur  franco- algérien Mehdi Lallaoui. Une conférence à l’initiative de la 28e édition des journées cinématographiques de Carthage en Tunisie (JCC) et de TV5 Monde, animée par la franco-algérienne, Alice Cherki, biographe de Frantz Fanon lundi 6 novembre 2017.

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L’année 2017 marque le soixantième anniversaire de l’arrivée de Frantz Fanon en Tunisie, notamment au début de l’année 1957. En ce jour de remémoration, qui de mieux placée que Alice Cherki, celle-là même qui l’a côtoyé  pour témoigner de son œuvre, sa vie  en Algérie puis en Tunisie.

Elle rappelle qu’après son expulsion de l’Algérie pour avoir pris fait et cause pour les nationalistes qui luttaient pour l’indépendance de leur pays et où il avait mis sur pied un hôpital neuro-psychiatrique des plus avancés, le gouvernement tunisien de l’époque lui confie la responsabilité d’un service à l’hôpital de la Manouda. Il le quittera plus tard, victime de racisme.

Psychiatre et combattante pour l’indépendance de son pays l’Algérie, Cherki le rejoindra en 1958 quand il reprend le service neuropsychiatrique de l’hôpital Charles-Nicolle dans le centre de Tunis. 

Jusqu’à sa mort en 1961, à l’âge de 36 ans, Fanon n’aura de cesse, dit-elle, tout en soignant les malades, de se mettre à la disposition d’un combat pour la liberté et la dignité des hommes sur le continent.

Alice Cherki, psychiatre et psychanalyste, biographe de Frantz Fanon

La biographe a rappelé que le penseur martiniquais n’avait qu’un rêve, l’union africaine pour laquelle il donnait des conférences à Tunis à de nombreux jeunes Africains étudiants de l’Afrique noire qui aspiraient à l’indépendance de leur pays.

Frantz Fanon avait fondé le journal intitulé «La révolution algérienne ». Il avait écrit un livre sur  sur la révolution algérienne et qui était interdit en France. « Fanon y avait  analysé les conséquences psychologiques à long terme de la guerre. La libération était le maître mot qui traverse son œuvre, une libération qui signifie pour lui la fin de la colonisation », explique –t-elle.

Par ailleurs, s’il était considéré comme violent, pour elle, sa violence était « importante », une violence qui était en quelque sorte une réponse pour la dignité humaine. « A ceux qui le traitaient de nègre à son passage, il répondait , dit-elle, : je me retourne et je dis nègre je suis et alors, mieux ce nègre vous emmerde ».

Fanon est-il oublié dans l’histoire de la Tunisie ?

Si certains répondent par l’affirmative comme Saydad Bourguirba, enseignante, parce que pour elle, il n’est mentionné nulle  part dans les manuels d’histoire, d’autres par contre s’approprient ses idées. C’est le cas de Azyz Amami, militant, écrivain, activiste tunisien  pour qui les idées de Frantz Fanon restent vives et ont été utiles pendant la révolution tunisienne.

Azyz Amami, écrivain, activiste tunisien s’exprimant lors de la conférence

« Si ma dignité est touchée, il faut qu’elle revienne. La violence qu’on a subie, devrait être rendue. Cette pensée de Fanon n’est pas violente mais rigoureuse. Cette violence dont on parle, ce sont les autres qui veulent échapper à la responsabilité de leurs actes perpétrés qui trouvent cela violent. Moi en tant que victime et fils de victime, je ne trouve pas ça violent », développe-t-il. 

Il poursuit : «  En 2010, sur les réseaux sociaux, on créait les Hashtags Fanon, les idées de Fanon étaient revenues et guidaient nos communications, les actions que nous allons mener. Car l’un des plus grands éléments de lecture et de planification de la dignité humaine comme projet politique était l’idée justement de Frantz Fanon ».

Pour lui, si Fanon est mal vu et oublié des politiques actuelles, c’est parce qu’elles compatissent  avec l’Européen. « On avait des leaders politiques jusqu’à Sankara qui savaient dire les choses. De nos jours, ils caressent dans le sens du poil au lieu d’exprimer les aspirations du peuple africain », a t-il regretté.

Cette conférence a été l’occasion pour le public de voir en marge des débats un extrait du futur film du réalisateur Mehdi Lallaoui qui va porter le même titre que le thème de la conférence, « Sur les traces de Frantz Fanon ».

Essayiste, le médecin politicien et révolutionnaire a publié des ouvrages toujours enseignées au lycée et à l’université dans des pays, comme « Peau noire, masque blanc », « Les damnés de la terre ».

Revelyn SOME

Burkina24

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