Assainissement : Ouagadougou et la problématique du traitement des boues de vidange

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L’assainissement, c’est aussi et surtout l’accès à des toilettes, qui seront vidées une fois la fosse septique pleine. Commence le processus de traitement pour en extraire du compost pour les agriculteurs et/ou la production de biogaz comme c’est le cas avec la station de traitement de Kossodo. Seul bémol, craignant d’être « recensés » et « mis à la disposition des impôts » lors des enquêtes, chaque vidangeur avait déclaré ne faire que « deux à trois rotations par jour, alors que d’autres font plus de cinq (05) ». A ce jour, avec ces trois stations de traitement des boues de vidange fonctionnelles d’une capacité de 300 à 350 mètres cube, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) enregistre une disponibilité d’environ 500 mètres cubes de boues.

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Dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), il est prévu de « porter le taux d’accès à l’eau potable de 71% en 2015 à 79% en 2020, à améliorer l’assainissement, en portant son taux de 18% en 2015 à 34% en 2020 » alors que « depuis pratiquement trois ans le budget lié à l’eau et à l’assainissement est en train de décroître ».

Une décroissance qui ne va pas de pair avec la production de boue de vidanges par la population de la capitale Ouagadougou. A Water Aid et à la direction en charge de l’assainissement, les préoccupations sont communes et partagées.

« Si au niveau de l’ONU, on a décrété une journée mondiale des toilettes, c’est parce qu’on a vu que c’est vraiment transversal et que c’est dangereux quand on n’a pas accès à l’assainissement », analyse Célestin Pouya en charge du plaidoyer à Water Aid Burkina. Il s’inquiète particulièrement de voir que depuis pratiquement trois ans, le budget lié à l’eau et à l’assainissement est en train de décroître.

A l’ONEA, l’on n’attend pas une revue à la hausse du budget alloué à l’assainissement pour éviter de se retrouver sans issues dans les années à venir. En charge de l’assainissement à l’Office, Tontama Sanou ne doute pas qu’ « il faut développer de nouvelles choses qui vont permettre de pouvoir mobiliser des financements pour l’assainissement ». C’est inscrit dans cette logique que le choix a été fait d’initier le projet biogaz.

« Avec les boues de vidanges, ce que tout le monde répugne, qu’on veut envoyer dans la nature, on veut montrer qu’on peut utiliser ça pour produire. Ça peut procurer des ressources pour financer le secteur de l’assainissement », explique-t-il. Les boues de vidange ne servent pas qu’à la production de biogaz. Après cette phase traitement, les résidus, sous-produits de ces boues peuvent toujours servir. Aujourd’hui,  l’ONEA envisage d’en faire du compost à « mettre à la disposition de nos agriculteurs afin de pouvoir constituer des fertilisants pour eux ».

Encore faut-il que les boues de vidange ne soient pas dépotées de manière sauvage dans la nature par les vidangeurs qui fuient les impôts.  « Il y a des dépotages sauvages », indique Roch Ouédraogo, responsable de la communication à Water Aid Burkina. Et pourtant, jusqu’à présent,  l’ONEA n’a pas encore débuté la facturation. « C’est pour amener les vidangeurs à s’intéresser pour éviter le dépotage sauvage ».

De gauche à droite Roch Ouédraogo manager communication et appui aux organisations de la société civile et Celestin Pouya, Chef du département Plaidoyer et campagne à Wateraid Burkina exposant la situation de l’assainissement à des journalistes.

Mais, « ils savent que ça sera facturé à partir de janvier ». Les prix, de 300 francs/mètre cube pour dépoter, ont déjà été arrêtés avec les vidangeurs de « commun accord ». La facturation vise selon Jean Ouédraogo, responsable du service exploitation de l’assainissement collectif à la direction de l’assainissement de l’ONEA, à permettre de couvrir les 75% des charges d’exploitation et pas pour faire du bénéfice. « Le bénéfice, dit-il, viendra de la vente des sous-produits (boues séchées) qu’on va mettre à la disposition de l’agriculture et qu’on utilise au niveau de Kossodo pour produire du biogaz ».

L’ONEA dispose de trois stations de traitement de boue de vidange. Les deux premières ont été réalisées en septembre 2014 à Kossodo et Zagtouli. La troisième station de Sourgoubila a été mise en service  le 2 novembre 2016. Elle a été conçue pour recevoir 135 mètres cubes par jour.

Des résultats d’une étude réalisée en 2009 à Ouagadougou, il ressort qu’il y avait une nécessité de construire 4 stations « pour quadriller la ville de telle sorte que les vidangeurs ne puissent pas parcourir plus de 15 kilomètres pour dépoter les boues ». A ce jour de concert avec les bailleurs, l’ONEA en a pu réaliser trois. Pour la réalisation de la quatrième et de la cinquième, des sites ont été  respectivement trouvés à Komsilga (Sud) et à Gampèla (Est).

« Malgré ce nombre, constate le responsable du service exploitation de l’assainissement collectif,  on voit que la quantité de boue produite à Ouagadougou dépasse les 500 pour une capacité de centre de 125 fois trois. Il faut réaliser au minimum deux stations encore pour permettre de couvrir la production de boue à Ouagadougou actuellement ».

Oui Koueta

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