Burkina : Le barreau des avocats plaide pour la réorganisation des TGI

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Parce que « la bonne formation des avocats, ce n’est pas pour les avocats » mais le justiciable, le barreau des avocats du Burkina plaide pour une meilleure organisation des tribunaux et du décret portant organisation de « [leur] fierté » qu’est le Centre de formation professionnelle des avocats (CFPA).  

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Me Bado Abdoul Latif, maître de cérémonie le temps de la soirée de présentation des vœux à la maison de l’avocat, n’est pas allé par quatre chemins pour faire part des attentes de l’année qui débute. « Que viennent les honoraires consistants en 2018, que la consultance explose pour les cabinets d’avocats, que les avocats paient leurs cotisations à temps, que le barème indicatif évolue, que la confraternité innerve nos rapports quotidiens », a-t-il lu tout en demandant à l’assistance de dire « amen » après chaque vœu prononcé.

« Pas tout à fait contents »

Arrivé au parloir après la secrétaire de l’ordre, le bâtonnier, Me Mamadou Savadogo n’est pas lui aussi allé par quatre chemins avant d’en venir aux faits. Il s’est attaqué aux points d’insatisfaction du barreau. « Le Centre de formation professionnelle des avocats est notre fierté », a indiqué l’enseignant au CFPA. Se faisant le porte-parole de la corporation et attendant la prise d’un « bon décret », il a indiqué, qu’ils ne sont « pas tout à fait contents » en ce qui concerne leur demande relative au décret portant organisation du centre.

Me Mamadou Savadogo, bâtonnier de l’ordre des avocats.

Le CFPA, a indiqué le bâtonnier, pêche par deux choses. L’Etat a mis en place une école « sans prévoir les moyens » qui permettent de la faire fonctionner. Chaque élève admis à l’école de formation paie 700 000 francs CFA. « C’est beaucoup, estime Me Savadogo. Quand vous allez à l’école, vous ne pouvez pas travailler. Ou vous allez à l’école, ou vous travaillez. Donc vous ne pouvez même pas travailler pour financer vos études, parce que vos études vous prennent beaucoup de temps ». Le bâtonnier plaide pour que les aspects pécuniaires soient secondaires et que ne soient prioritaires que les compétences des aspirants avocats.

La deuxième chose, concerne le temps de formation « trop long ». Il est actuellement de 18 mois. Et il est inhérent à l’aspect financier.  « Ce n’est pas seulement qu’il coûte cher. Il dure trop longtemps pour rien », juge Me Mamadou Savadogo. D’où sa plaidoirie pour que ce temps soit réduit à 12 mois, parce que le CFPA n’est pas une université où l’on demande de faire un DEA mais un centre où l’on demande d’acquérir des connaissances professionnelles. « On n’a pas besoin de 18 mois pour ça », a-t-il dit avant de réitérer au directeur de cabinet du ministre de la justice, leur demande relative au décret réorganisant le CFP, « [leur] seul et unique motif d’insatisfaction ».

La question de l’ancienneté de mandat

« Cette disposition n’est pas faite pour nous. Quand on demande que les dossiers des avocats soient appelés par ordre d’ancienneté, ce n’est pas pour nous. Ce n’est même pas pour les jeunes avocats. C’est pour les justiciables », assure Me Savadogo. Par exemple,  la question de l’ancienneté de mandat stipule qu’au motif que le client d’un avocat stagiaire a été détenu avant celui du bâtonnier, celui-ci doit plaider avant.

L’enseignant au centre de formation des avocats ne tarde pas à lier école et tribunal.  A ses élèves, confie Me Savadogo, il leur dit  que c’est en regardant leurs aînés plaider lors des audiences qu’ils apprennent le métier d’avocat. « C’est aberrant » de l’avis du bâtonnier en fin de mandat qui passera la main bientôt au dauphin Salambéré Paulin.

En attendant, Me Mamadou Savadogo n’a pas hésité de « dire encore clairement » au président du tribunal de grande instance de Ouagadogou que les avocats ne sont « pas satisfaits » de l’organisation de son tribunal. Une insatisfaction dont les conséquences influent sur le droit des citoyens car, « la bonne formation des avocats, dit-il, ce n’est pas pour les avocats. C’est pour le justiciable qui a droit à des avocats bien formés ».

Oui Koueta et Priscilla BANSE (stagiaire)

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Oui Koueta

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Un commentaire

  1. Merci pour cet bel article dont je viens de prendre connaissance et que j’ai bien aimé.
    Toutefois, je voulais savoir si, à l’issue de son discours, il a été demandé en interview à Me Mamadou SAVADOGO, les éléments sur lesquels portaient leurs insatisfactions vis-à-vis du Président du TGI? Si oui, pouvez-vous nous éclairer sur ces points?
    Merci.

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