Tribune – « Faso Fani » : « Evitons de verser dans une polémique inutile »

publicite

Ceci est une déclaration de la Coordination d’Initiatives et d’Actions des Jeunes du Boulkiemdé (CIAJB) suite à l’interpellation des chefs traditionnels de Koudougou sur ’’l’affaire Faso Fani ’’

Le dimanche 11 février 2018, les Chefs traditionnels de la ville du premier Président du Burkina Faso ont, à travers un point de presse, interpelé le Président du Faso sur la promesse faite aux filles et aux fils de Koudougou lors de la campagne pour les élections couplées présidentielles /législatives de 2015.

La suite après cette publicité

  Bravo à nos chefs coutumiers pour cette sortie remarquable qui montre clairement qu’ils ont compris le message de la vaillante jeunesse du Burkina Faso. L’association Song-Naam a voulu à travers cet acte jouer sa crédibilité en ne se rendant pas complice des acteurs politiques sur un sujet aussi délicat. La jeunesse du Boulkiemdé à travers la CIAJB a bien compris ce message et lui apporte son soutien sans réserve car « l’affaire Faso Fani » est l’affaire de tous les Burkinabè et non pas seulement celle des enfants de Koudougou.

Et pour cause, pendant la campagne électorale en 2015, le Président Roch Marc Christian KABORÉ avait annoncé que si la population de Koudougou lui accordait son soutien, une fois au pouvoir, il réveillera l’usine Faso Fani (ex-usine textile implantée à Koudougou) dans les 6 mois qui suivent son accession au pouvoir.

 Nul doute que cette promesse a motivé les populations du Boulkiemdé à voter pour le MPP parti au pouvoir, puisque cette province, selon les résultats, est parmi les trois (03) premières qui ont choisi le parti du soleil levant. Deux ans après, contre toute attente et à la grande surprise de la jeunesse du Boulkiemdé, des responsables d’une société turque annoncent après une audience avec le premier ministre, la création très prochaine d’une usine de textile dans les environs de Ouagadougou.  Une usine selon les responsables qui va employer 12 mille personnes.

Nous voulons bien croire à la bonne foi pardon à la bonne volonté du Gouvernement de réouvrir Faso Fano mais malheureusement les éléments d’analyse en notre possession commandent que l’on s’interroge sur le devenir de cette promesse présidentielle et que l’on soit pessimiste quant à sa tenue. Au nombre de ces éléments nous retenons essentiellement :

  • La communication du Gouvernement sur le sujet. Elle est d’une légèreté à friser le mépris pour la population de Koudougou (extrait :..Le choix du site de Ouagadougou est celui de l’investisseur…) ; à chacun de faire son commentaire.
  • Le manque d’anticipation du Gouvernement. La promesse a été faite pour un délai de six (06) mois après la prise du pouvoir du Président KABORÉ. Faisons ensemble le décompte et nous nous rendons vite compte que nous sommes au-delà de ces six mois voire à la moitié du mandat de cinq (05) ans du Président. Et silence radio jusqu’à ce qu’une audience se tienne sur un sujet aussi sensible sans qu’aucune explication ne soit donnée aux populations de Koudougou ; ne serait-ce que pour requérir leur patience et les rassurer sur la tenue de la promesse.
  • La viabilité économique de deux usines de textiles au Burkina Faso. L’implantation de l’usine de Ouagadougou selon le Gouvernement ne remet pas en cause la réouverture de Faso Fani. Dites-nous alors bonnes gens si oui ou non, deux usines textiles sont-viables au Burkina Faso si elles produisent la même chose pour le même le marché ?

La polémique sur l’ouverture de l’usine Turque au Burkina a vu le jour parce qu’il y a eu des promesses venant du premier responsable du pays. Les chefs coutumiers font bien de le lui rappeler car 2020 n’est pas loin. En clair, la Jeunesse de Koudougou condamne avec la dernière énergie la fuite de responsabilité dont fait preuve le Gouvernement dans la gestion de ce dossier « usine de textile turque ».

La jeunesse de Koudougou n’est pas contre l’implantation de plusieurs usines de textile dans toutes les provinces du Burkina. Mais sur ce dossier Faso Fani, évitons de verser dans une polémique inutile qui n’honore personne et apprécions les choses froidement, sans passion et avec lucidité.

Notre combat commun dans ce dossier, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de promesses non tenue à Bobo, à Ouagadougou, à Ouahigouya dans tous les coins et recoins du Burkina. C’est ça la racine du mal que nous devons tous, nous unir, pour extirper du sous-sol burkinabé.  Nous suggérons, à cet effet, que l’Assemblée nationale adopte une loi condamnant « les fausses promesses » des acteurs politiques au même titre que «la diffamation » c’est-à-dire passible de poursuite judiciaire.

A Koudougou, par le passé et à plusieurs reprises des promesses de campagne sont restées lettre morte avant même de tomber dans les mains du facteur.  On se souvient aussi que le barrage de Soum, village de la commune rurale de Nanoro dans le Boulkiemdé a été des thèmes de campagne. A ce jour, l’on n’en parle plus, alors qu’il était censé offrir des opportunités à de nombreux jeunes pour y mener diverses activités, en matière de production maraichère, et autres.

Les fils et filles de Koudougou engagés en politique, sont en partie responsables de la dégradation de la situation économique ou de l’abandon de cette ville. Chacun voulant nuire à l’autre et être le seul répondant de la ville. Comme pour dire ‘’sans moi rien ne peut se faire à Koudougou’’, ‘’c’est grâce à moi ‘’, ‘’il faut toujours passer par moi pour que ceci ou cela soit fait à Koudougou’’.  Avec ce comportement c’est Koudougou qui en sort perdante. Les faibles réalisations des infrastructures lors 11 décembre 2012 en sont un exemple.

En attendant, la CIAJB félicite et soutient l’association Song-Naam qui appelle le Président Kaboré à respecter sa parole donnée, ses engagements afin de permettre à la ville de pouvoir respirer économiquement. Tel doit être le rôle des chefs traditionnels et coutumiers dans ce contexte d’après insurrection. Ils doivent être au-dessus de la mêlée politique, être des rassembleurs autour des causes justes et non être ‘’des sapeurs-pompiers’’ quand le politique allume le feu. C’est une question de bon sens, d’honneur et de dignité.

Koudougou a vu partir la Brakina, la SAP, le camp militaire, une huilerie, une savonnerie, le dédouanement des produits en provenance de la Côte d’ivoire et bien d’autres entreprises qui lui apportaient une bouffée d’oxygène. Si l’unité d’égrenage qui verra le jour à Koudougou est à saluer, le nombre d’emplois qu’elle va créer pour la jeunesse du Burkina Faso est ambigu. Quand le ministre Harouna Kaboré parle de 1600 emplois, le directeur général de la SOFITEX avance une centaine de personnes.

Alors monsieur le Président Roch Marc Christian Kaboré, une promesse est une dette qui se réclame… et nous la réclamerons en toute fraternité !

Vive la CIAJB !

Vive la jeunesse du Boulkiemdé !

Vive la jeunesse battante du Burkina Faso ! 

Pour le bureau exécutif

Le Coordonnateur de la CIAJB

Sabouna Ouedraogo

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

B24 Opinion

Les articles signés B24 Opinion sont soumis par nos lecteurs et/ou des libres penseurs et n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Articles similaires

Un commentaire

  1. Félicitations à CIAJB par rapport à l’affaire de l’ouverture de FASO FANI. En effet, le parti au pouvoir a oubliée ses promesses faites à la cité du Cavalier Rouge lors de la campagne des élections couplées de 2015. Qu’il sache que 2020 n’est plus loin et la jeunesse du Boulkiemdé attend ce qu’il va venir donner comme explication. La jeunesse dira « merde » aux paroles mensongères.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page