Procès putsch : Premier jour, premières galères

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Ils ont mis pied dans la salle à 8h pour assister à leur jugement. A côté d’eux, des partisans et en grand nombre. Dès que les inculpés ont franchi la porte d’entrée de la salle des banquets, les applaudissements et des cris de soutien se sont manifestés. Plus loin dans la salle, des murmures de réprobations. Les blessés et parents de victimes n’ont visiblement pas aimé. Heureusement, le mécontentement est resté en l’état, sans grabuges.

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La salle des banquets était pleine à craquer ce mardi 27 février 2018, dans le cadre de l’ouverture du procès du coup d’Etat de septembre 2015. Depuis 6h, à l’intersection de l’Avenue Pascal Zagré et du Boulevard de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, par petits groupes, les parents de victimes et blessés du putsch se concertent. A l’ordre du jour, comment se « débarrasser » des téléphones portables et autres appareils électroniques afin d’accéder à la salle d’audience.

Vite, une solution est trouvée. Avec un ruban adhésif, les noms et prénoms des propriétaires sont collés derrière chaque appareil et stocké dans un véhicule. Les bras légers, ils s’avancent maintenant en groupe vers la salle. Mais il n’en pas été de même pour les nombreux journalistes de médias burkinabè ou étrangers. « Aucun appareil électronique n’est admis ». C’était la seule rhétorique de la sécurité postée à environ 200 mètres de la salle des banquets.

Lire 👉 Burkina : Ouverture du procès sur le putsch de Diendéré et compagnie 

Les coups de fil n’y changeront rien. Caméras, dictaphones, appareils photos sont des indésirables. Pour avoir accès à la salle d’audience, en plus de montrer patte blanche, il faut seulement être accompagné d’un stylo et d’un calepin, ce qui est, particulièrement, le pire cauchemar pour un journaliste web, habitué à l’instantanéité. Il fallait, pour ceux qui tenaient à informer les citoyens,  abandonner la salle d’audience, rejoindre leurs appareils à plus de 200 mètres, faire le compte rendu avant de revenir. La galère !

Lors des récents procès au tribunal militaire, les prises de vue étaient autorisées, mais avant le début des procès. La loi 041 portant Chambre criminelle en son article 34 autorise l’utilisation des appareils avant le début de l’audience en ces termes : « Dès l’ouverture de l’audience, l’emploi de tout appareil d’enregistrement ou de diffusion sonore, de caméra de télévision ou de cinéma et d’appareils photographiques ou similaires est interdit ». Et ce, pour que les journalistes puissent immortaliser les visages et capter l’ambiance avant le début des « choses sérieuses« .

Mais pourquoi ces mesures drastiques pour ce procès-ci ? L’association des journalistes du Burkina (AJB) a déjà écrit au tribunal militaire pour plus d’informations.

Malgré ce contretemps, l’audience a connu la présence des journalistes. Ils étaient bien là. Touchés par cette mesure, mais présents. De bout en bout, aucun moment n’a été ignoré.

Des présences qui peuvent paraître extraordinaires ont été remarquées. De celle-ci, plusieurs ministres de la Transition constitués parties civiles dont Joséphine Ouédraogo, ancien ministre de la Justice.

Lire 👉 Procès putsch : Les avocats de la défense se retirent, la séance suspendue 

Toujours dans le lot de la partie civile, l’actuel ministre d’Etat auprès de la Présidence Simon Compaoré a été aperçu. Le général Pingrenoma Zagré, le Colonel Tuandaba  Coulibaly, ancien chef d’Etat-major de la Gendarmerie, Lazare Tarpaga, ancien Directeur général de Police nationale, Cheriff Sy, ancien Président du Conseil national de la Transition (CNT) ou Mgr Paul Ouédraogo étaient également présents.

Pour ce procès tant attendu qui s’est ouvert, sans surprise, nous avons assisté à une suspension suite au retrait des avocats de la défense. Les débats de forme ont commencé et se poursuivront lorsqu’une date pour la reprise sera communiquée.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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