Mahamadi Rouamba : «Ensemble, on devient invincible »

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Tous les jeunes entrepreneurs burkinabè n’ont pas l’aura de Mahamadi Rouamba, fondateur et Chief executive officer (CEO) de TICANALYSE (bureau d’ingénierie numérique) et BeoogoLAB (centre d’entreprenariat numérique). Parce que pour lui entreprendre, « c’est un sacerdoce ». L’entrepreneur à succès est déterminé à partager avec ces jeunes compatriotes ce qu’il a appris « souvent seul ». Pour bien de raisons.  

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« Qui veut ménager loin, ménage bien sa monture », introduit Eldaa Koama, chargé de projet à BeoogoLAB,  l’incubateur qui a organisé l’After-Africallia. Ce 2 mars 2018, la chambre de commerce et d’industrie, le Netherlands African Business Council (NABC), des entrepreneurs du Niger et du Mali y ont été invités pour livrer opportunités et pour coacher les jeunes participants entrepreneurs ou futurs entrepreneurs. « Incubateur, on est beaucoup en contact avec des start-up. Pour nous, c’est là (Africallia) où on allait les rencontrer, se frotter. On part, on se retrouve avec quelques-uns. Il y a un problème », s’étonne encore aujourd’hui Mahamadi Rouamba. De là est parti le déclic.

Marina Diboma, vice-directrice du Netherlands African Business Council (NABC), a partagé des astuces de rencontres B to B aux participants. Et si elle a été invitée à la rencontre, c’est parce que fait remarquer Mahamadi Rouamba, les jeunes entrepreneurs surtout en situation de B to B, « ne savent pas se vendre ou se faire valoir ».

« Nous croyons à l’essor de l’Afrique par le développement de son secteur privé. Pour un développement inclusif, les jeunes ont leur rôle. Ils ont besoin d’être accompagnés dans leurs activités », explique Marina Diboma pour qui ce fut un plaisir « de coacher des porteurs de projets afin qu’ils soient plus confiants, mieux préparés à rencontrer des potentiels partenaires ».

Almoktar Allahoury, directeur général du Centre Incubateur des PME au Niger CIPMEN, est venu du Niger pour participer à Africallia. Sa présence à BeoogoLAB a été facilitée par la coopération néerlandaise à travers  la NABC. « Vous êtes chanceux », a-t-il dit dans son adresse aux participants. Au-delà de cette chance, à ses yeux, ce sont « des héros ». Avec Internet, l’info circule de façon exponentielle. Les échos de l’attaque de l’Etat-major général des armées et de l’ambassade de France sont parvenus tout de suite aux participants à l’After-Africallia.

Les événements de la mi-journée sont interpellateurs pour Almoktar Allahoury. Il argumente : « Vous voyez ce qui se passe actuellement, ces événements-là. Un investisseur, un étranger, le réflexe, c’est je retourne chez moi. Nous, on va rester. Et on va construire nos pays par nous-mêmes. Ça passe par un secteur privé fort. Des champions nationaux qui vont créer des milliers d’emplois. Nous n’avons pas le choix que de faire ça».

Il est soutenu par Mohamed Keita, co-fondateur et directeur d’Impact Hub Bamako. « Le Sahel, c’est une zone spécifique, affirme-t-il. L’actualité d’aujourd’hui nous le rappelle. Ensemble, il nous faut être créatifs, innovants pour adresser ces défis-là. Une partie de la solution, c’est vous les entrepreneurs qui voulez créer des solutions innovantes, de la richesse et partager cette richesse ». Les environnements difficiles dans lesquels ils évoluent ne doivent pas être un handicap pour eux, assure Mohamed Keita. Il leur suffit d’y percevoir une brèche, une opportunité. Une raison d’entreprendre, car, « il est d’autant plus aisé dans ces environnements difficiles de toucher un jackpot ».

« C’est une très bonne chose qu’on ait eu cette affluence ce matin », note Félix Sanou, directeur des services aux entreprises et de la coopération à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-B). La présence de la trentaine de participants, tous des jeunes, pour lui, c’est le témoignage de leur volonté, qu’il y a des jeunes désireux d’entreprendre. Jordan Medah, porteur de projet, qui n’a « pas eu l’audace de participer à Africallia » en fait partie. « Quand j’ai entendu after-Africallia et que c’était libre, je me suis inscrit d’office », confie-t-il.

La rencontre du jour fut pour Mano Anselme Salomon Relwendé, directeur général de Digital Challenge services et du salon e-commerce de Ouagadougou « un grand moment » lors duquel il aura pu « avoir des informations stratégiques » suite aux interventions des speakers de la matinée dans le centre d’incubation numérique. Pour Felix Sanon, il y a de quoi se réjouir, parce que « le développement de notre pays passe par là ».

Le jeune CEO Mahamadi Rouamba ne dira pas le contraire. « Il faut d’autres mécanismes dans l’incubation de nos projets. Il faut d’autres approches parce que quoi qu’on dise, ces porteurs d’initiatives entrepreneuriales, ou ces jeunes entrepreneurs sont les futurs entrepreneurs, ceux-là qui vont construire le secteur privé », argumente-t-il.

C’est satisfait avec une résolution à la clé que Jordan Medah est reparti à la fin de la rencontre. « Ça a été une bonne matinée parce que j’ai appris à me préparer à des rencontres d’échanges B 2 B avec des potentiels partenaires. Ça m’a donné l’eau à la bouche. Je vais me préparer et voir dans quelle mesure participer au prochain Africallia l’année prochaine. »

En attendant, M. Rouamba pour qui « c’est un sacerdoce » que d’entreprendre ce qu’il « [fait] de mieux » et qu’il a « commencé très tôt », « une bonne chose » en soi, confie ce qu’il recherche à travers ce type de rencontre.

« Chaque jour est un apprentissage. Chaque jour est une leçon. Pour moi partager cette leçon avec d’autres personnes, parce que j’ai eu l’occasion de l’apprendre. Seul, je suis fort. Ensemble, on devient invincible », partage-t-il. Cet état d’esprit lui vaut une observation du promoteur du salon e-commerce de Ouagadougou. « Mahamadi Rouamba est très engagé pour que la jeunesse – lui-même, il est jeune – puisse continuer à monter ».

Un engagement que ne cache pas le principal concerné. Son ambition cache une réalité. Bien triste pour lui, à l’écouter. C’est être le seul Burkinabè représentant le pays une fois à l’étranger. Une situation inconfortable pour lui à laquelle il souhaite mettre fin. Au plus vite !

«  Certains pays quand ils vont à des conférences ou participent à des missions à l’étranger, ils chassent en meute. C’est toute une coalition d’entrepreneurs dans tous les domaines. C’est ce que j’essaie de construire avec les jeunes entrepreneurs. Que je ne me retrouve pas seul à l’étranger. Ce n’est vraiment pas ce que j’attends. Mais ça ce sont les Burkinabè. D’où l’importance que BeoogoLAB puisse exister ».

Oui Koueta

Burkina24

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