Tribune – « Le dernier combat de François Compaoré »

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Ceci est une déclaration de deux organisations sur l’affaire Norbert Zongo.

A l’échelle d’une vie militante, de nombreuses luttes s’enchaînent, se reliant parfois entre elles. Certaines finissent par tomber dans les oubliettes, faute de combattants. D’autres se poursuivent sur des années, voire des décennies, contribuant fortement à structurer une vision collective du changement de société, donnant corps et chair à une espérance commune d’un monde meilleur, d’une humanité enfin humanisée !

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La Vérité et la Justice pour notre Norbert ZONGO et ses compagnons d’infortune a été et reste le combat d’une génération de militantes et de militants. D’abord au Burkina Faso, où la disparation de notre cher Norbert a accéléré le mouvement de ralliement de combattantes et de combattants burkinabé d’horizons et de convictions politiques divers. Cette tragique disparition a aussi eu la forte vertu d’être le déclencheur d’une large lame de fond social et politique donnant le top départ de notre assaut collectif et massif contre la citadelle de la dictature trentenaire de Blaise Compaoré et de sa clique. Au-delà du Burkina Faso, l’onde de choc de l’Affaire Norbert ZONGO a secoué toute l’Afrique et réveillé l’espoir du changement en contribuant à relégitimer les luttes des peuples africains contre leurs oppresseurs et leurs exploiteurs, intérieurs et extérieurs.

Où se trouvera le 13 décembre 2018 François COMPAORE, le principal présumé commanditaire de la boucherie effroyable du 13 décembre 1998 ? Sera-t-il devant la justice burkinabé ou cloîtré quelque part dans un beau quartier parisien, dernier refuge de sa longue cavale pour échapper au légitime courroux du pays des Hommes intègres ?

Nul ne peut à ce jour apporter des réponses précises et définitives à ces questions cruciales que se posent des millions de Burkinabè et Amis du Burkina Faso, à travers le monde.

Une seule chose reste certaine : des millions de citoyennes et de citoyens, au Burkina Faso, en France, en Afrique et ailleurs dans le monde, n’entendent pas laisser une seconde de répit aux criminels (exécutants et commanditaires) qui ont criblé de balles et incendié l’émérite Journaliste d’investigation Norbert ZONGO, son frère Ernest Yembi ZONGO, son ami Blaise ILBOUDO et son chauffeur Abdoulaye NIKIEMA dit Ablassé, le 13 décembre 1998 à Sapouy.

François COMPAORE viendra-t-il grossir, dans leur refuge françafricain bien douillet au sein de la République Française « Patrie des Droits de l’Homme », les rangs des dizaines d’anciens dignitaires africains, ayant endeuillé leurs peuples ? A l’exemple de certains acteurs de premier plan du génocide au Rwanda ? ou des auteurs de carnages humains perpétrés par tel ou tel dictateur africain, « Ami de la France » ?

La France de Macron tiendra-t-elle les belles promesses de son Président prononcées (avec éloquence et assurance) devant le peuple Burkinabé le 28 novembre 2017 à Ouagadougou ou décidera – t-elle de donner gîte et couvert à un présumé criminel ?

A la veille de la réponse de la justice française à la demande de la justice burkinabé de lui remettre François COMPAORE afin qu’il réponde des actes qui lui sont reprochés, nous renouvelons avec fermeté et avec détermination notre serment de maintenir haut la flamme du combat pour obtenir, aujourd’hui ou demain, la vérité et la justice pour Norbert ZONGO et ses compagnons d’infortune.

Certes, le peuple burkinabé a remporté une victoire morale et politique contre le régime de Blaise COMPAORE, aujourd’hui reclus en Côte d’Ivoire. Une victoire morale et politique éclatante, à laquelle le COFANZO et ses nombreux sympathisants en France, ainsi que toutes les composantes du Collectif Contre la Confiscation de la Démocratie au Burkina Faso, sont étroitement associés grâce à leur mobilisation ferme et sans relâche…Cependant, cette victoire aura un goût d’inachevé si elle ne se concluait pas par l’œuvre impartiale d’une justice indépendante !

C’est le lieu de rappeler aux suppôts et aux porte-paroles officiels et officieux des criminels qui ont longtemps sévi pendant le long règne mafieux de Blaise COMPAORE, que le peuple Burkinabé n’a jamais réclamé et ne réclamera jamais une justice des vainqueurs. Les démocrates burkinabé et leurs amis de par le monde réclament tout simplement une justice juste. C’est-à-dire une justice dont les acteurs ne sont tenus par aucun deal visant à corrompre leurs libres investigations et leurs décisions claires et impartiales.

Nous exigeons que François COMPAORE soit extradé au Burkina Faso pour répondre de ses actes devant la justice burkinabé, qui a délivré à son encontre un mandat d’arrêt international. Aucun prétexte politico-juridique ne saurait disqualifier ou remettre à plus tard cette légitime requête.

Notre mobilisation pour obtenir la vérité et la justice pour Norbert ZONGO et ses compagnons d’infortune va se poursuivre et s’amplifier parce que nous ne sommes pas dupes des tractations politico-juridiques et des duplicités qui pourraient avoir cours dans le traitement de ce dossier.

C’est le combat d’une génération ! C’est le combat de notre génération !

Son issue déterminera le sort de tout un peuple : voulons-nous poursuivre dans l’impunité entretenue et promue sous Blaise COMPAORE ou décidons-nous enfin d’instaurer et de promouvoir la nouvelle gouvernance pour laquelle sont tombés les martyrs de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et ceux de la lutte héroïque ayant mis en échec le putsch de septembre 2015 ?

Entre ces deux voies, notre choix est clair : il faut juger tous les commanditaires et tous les exécutants des crimes économiques et de sang pour ouvrir la voie d’une vraie démocratie au service de l’épanouissement du peuple burkinabé !

Démocrates burkinabé, au-delà des choix partisans,

Et vous,  authentiques amis du Peuple burkinabé de France,

Retrouvons nous massivement :

  • Le mercredi 28 mars à 14h00 à la Cour d’Appel de Paris, 10 bd. du Palais, 75001 pour entendre François COMPAORE
  • Le samedi 7 avril de 15h à 18h à la salle de Conférence de l’Ambassade du Burkina Faso pour débattre et décider des suites de ce Combat de longue haleine !

Paris le 26 mars 2018

Déclaration commune co-signée par

Le Collectif de France Affaire Norbert ZONGO (COFANZO)

Le Collectif Contre la Confiscation de la Démocratie au Burkina Faso (CCCDBF) 

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2 commentaires

  1. Les morts ne sont pas morts disait birago diop si je ne trompe pas; si Norbert Zongo etait toujours vivant physiquement peut être que le burkina ne serait pas cité avec le sir Lanka comme les deux pays parmis plusieurs à une tendance démocratique vraie. Pour dire qu’il n’est pas mort pour rien; seul le nom des grands hommes restent sur terre; nous continuerons de vivifier le nom de Norbert Zongo même après le jugement final de son dossier; la lampe sera toujours allumée dans le coeur de chacun de nous; merci pour cette déclaration commune.

  2. Bonjour mes chers, j’apprécie votre demarche de Bukinbis. Vous êtes des dignes fils du Burkina. J’adhère à cette mobilisation noble. La justice Française doit comprendre que les burkinabés sont assoiffés de justice pour tout ce sang innocent versé sur la terre du Burkina par les axactions du régime CDPiste de Blaise, Djendéré et François Compaoré. ils doivent être jugés et punis à la hauteur de leur acte. Ce n’est que par ce chemin que la réconciliation pourra venir.

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