Procès sur le putsch : « La violation du secret de l’instruction pénale est une infraction punie par la loi »

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Ceci est l’opinion d’un citoyen sur le procès du putsch de septembre 2015.

Ouvert le 27 février 2018, le procès sur le coup de force manqué de septembre 2015 au Burkina Faso a pris ses quartiers à Ouaga 2 000 et voit se dérouler les débats contradictoires d’ordre procédural. Viendront ensuite les débats sur le fond entre des parties prenantes légalement habilitées, qui travailleront, dans le cadre des lois, à la manifestation de la saine vérité, la seule qui compte.

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Parallèlement à ce processus légal de recherche de la vérité, certains acteurs et journalistes, sous ordre de mission, exécutent avec zèle leur contrat de savonnage des planches de ce procès, suivant les commandes de cocontractants qui ont juré de faire de la justice un banal instrument de règlement et de traitement de comptes politiques, professionnels et mercantiles.

Engagés dans cette œuvre depuis deux ans, ces activistes de la contre-justice avancent à présent à visage découvert, intensifient leurs manœuvres subversives, exposent leurs cibles sur ces planches savonnées dont ils assurent l’entretien multicanal régulier par le moyen de publications perlées dans une perspective multimédia virale.

En dépit de la tenue actuelle du procès, qui est entre les mains de professionnels de la justice et qui annonce le temps proche de la vérité, ces justiciers commis mettent en place leur méthode qui l’emprunte à la fourberie cupide et aux basses intrigues de Scapin. Leurs cibles d’intérêt commun sont ainsi placées dans la ligne de mire de la vindicte judiciaire et populaire.

La synthèse de ce processus grotesque est d’une simplicité maléfique inédite. Il s’agit pour ces derniers de prendre le contrôle du procès en l’installant dans les médias pour construire leur vérité privée, armée d’une caution populaire massive en vue de l’imposer contre l’autorité des juges.

Pour ce faire, ils s’attellent à extraire sélectivement du document de la procédure des éléments à la charge accusatoire jugée fracassante et les utilisent pour fabriquer des biais de confirmation attendus comme des armes de destruction judiciaire au cours du procès. Délibérément oublieux des éléments à décharge contenus dans le même document, ils exercent leur génie manipulateur en décontextualisant  vicieusement ces éléments à charge, même si ceux-ci ont été désarmés au cours de la procédure.

Leur objectif intermédiaire est de défier la lucidité, le discernement et l’intelligence critiquedu peuple pour produire un bilan émotionnel négatif massif susceptible de révolter la multitude assoiffée, à juste titre, de justice.

Sur des accents jubilatoires et prophétiques, ils jurent la réalisation de l’objectif terminal qui est la lourde condamnation judiciaire et l’élimination économique et sociale de ces ennemis devenus instruments de leurs desseins funestes.

Ces personnes ont sans doute été choisies sur trois critères à la criticité élevée : leur ignorance honnête des sujets et enjeux querellés, leur pauvreté d’âme professionnelle et leur inintelligence émotionnelle.

Sinon, comment comprendre qu’une personne soucieuse de sa marque professionnelle, de son honneur, de sa dignité, de son NOM, puisse se fourvoyer aussi piteusement sur un sujet d’une telle gravité historique ?

Comment des défenseurs poitrinaires autoproclamés de la justice peuvent-ils ainsi piétiner la présomption d’innocence et violer aussi allégrement l’esprit des lois de cette même justice ? On peut les comprendre. Comme le disait fort pertinemment Jean Cocteau, « le drame de notre temps est que la bêtise s’est mise à penser ». Que peut-on attendre de lumineux de personnes qui sont ignorantes de leur propre ignorance sinon que de constater qu’elles ont manqué une occasion royale de se taire ?

A ces incompétents inconscients, nous faisons quelques rappels ordinaires de Droit. Leur emballement à faire ces déballages sur la place publique, viole le secret de l’instruction, instauré justement pour éviter la divulgation d’informations sensibles pouvant porter atteinte à l’ordre public ou aux parties ayant intérêt à la procédure. Le secret de l’instruction contribue précisément, à la garantie du bon déroulement de l’enquête et du respect de la présomption d’innocence des personnes mises en cause et les préserve de l’insécurité. La violation du secret de l’instruction pénale est une infraction punie par la loi.

Certains pourraient penser que l’instruction étant terminée, tout est permis. Pourtant, même avant l’ouverture des débats à l’audience, le secret de l’enquête et de l’instruction doit être maintenu, parce qu’une divulgation prématurée des éléments de la procédure ne pourrait que nuire à la sérénité des débats et à la crédibilité des délivrables judiciaires.

Le secret de l’instruction pénale peut sembler ne pas concerner les journalistes. Toutefois, la publication d’informations obtenues grâce à la violation du secret de l’enquête est punissable. Le journaliste qui obtient des informations de personnes ayant directement accès à l’instruction, et qui les diffuse, pourrait faire l’objet de poursuites pénales et, le cas échéant, de condamnations conformément aux textes.

Seul le procureur dispose de la faculté de rendre publics des éléments tirés de la procédure dans le but d’éviter la propagation de rumeurs ou de faire cesser un trouble à l’ordre public.

La grandeur d’âme professionnelle passe par le respect d’un minimum déontologique qui permet d’éviter la contre-fraternité professionnelle sans cause et de s’essayer dans l’empathie élémentaire. Se mettre à la place de l’autre peut ouvrir les portes de la nuance et sauver de la bêtise fatale.

L’inintelligence émotionnelle est le papillonnage autour de la lumière sans se soucier du danger. Le danger couru par ses acteurs au quotient émotionnel introuvable est la dissolution définitive de leur crédibilité professionnelle. Qui peut désormais croire à un mot écrit par des acteurs qui ne croient en rien ? Que peut-on attendre de celui qui fait la marionnette du méchant en sacrifiant son NOM sur l’autel de la cupidité ordinaire ?

Les plans machiavéliques de ces procureurs par procuration devront affronter les rigueurs des consciences et des serments professionnels de juges réels qui n’ont pas fait leurs classes dans les poubelles du 2.0.

Le peuple burkinabè, dont l’ADN de marque bien connu se nourrit des valeurs de dignité et de justice, ne mordra pas à l’appât de trafiquants d’influence calculateurs et intrigants au génie destructeur opportuniste. 

Les Burkinabè, dans leur grande majorité, n’accepteront point que leur justice soit transformée en banal outil de collecte de prébendes de quelques individus sans scrupules.

La vérité se libérera, à coup sûr, de la contrition méchante de ces malfaiteurs  dénudés qui veulent l’étouffer.

Sanou  Kadari

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