Assises criminelles à Bobo-Dioulasso : Un prévenu échappe à la peine de mort

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La cour  d’appel des assises criminelles de Bobo-Dioulasso a rouvert ses portes  ce mardi 10 avril 2018. A la barre SS, un criminel poursuivi pour infanticide volontaire sur son beau-fils de 5 ans l’a échappé belle. Il aurait pu écoper de la peine capitale si son avocat, un commis d’office, avait « désarmé ».

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Cette ouverture, selon le procureur général Didier Hien, intervient avec beaucoup de reformes. Désormais, « les jurés sont remplacés par des magistrats professionnels qui vont demander aux juges d’expliquer les raisons de la condamnation ou de la relaxe de tel ou tel autre prévenu ». Aussi, il ne faut plus s’attendre au tirage au sort pour les jugements. En plus,  les autorités ne seront plus conviées aux cérémonies officielles de ces assises. « Non pas parce que nous n’apprécions pas votre compagnie, mais parce que nous voulons simplement alléger les choses », rassure le procureur général Didier Hien.

« C’est comme si j’étais en train de rêver »

C’est après ces formalités que SS, le premier prévenu, a été présenté à la barre. A l’entendre parler, il n’était pas lucide au moment où il commettait l’assassinat de son beau-fils . « C’est comme si j’étais en train de rêver. Je me voyais obligé de sauver l’enfant d’une noyade. C’est ainsi que je l’ai  d’abord pendu à la poutre. N’arrivant pas à défaire la corde, j’ai ensuite utilisé un sabre. Mais le coup a plutôt visé son cou. C’est ainsi que j’ai rangé la tête dans un sac et le reste du corps dans un autre. Enfin, j ai marché pendant 36 heures. Quand j’ai pris conscience, j’étais déjà appréhendé par des Dozo qui m’ont alors conduit à la gendarmerie ».

Mais « ses états de sommeil n’intéressent pas » la cour. Surtout que ce témoignage  diffère de ceux livrés antérieurement devant le juge d’instruction. Tantôt, il voulait suivre les « prédictions d’un marabout pour devenir riche », tantôt, il clamait une vengeance contre son épouse qui l’a abandonné. Face à tous ces aveux, le parquet a requis la peine de mort conformément à l’article 324, alinéa 2 du code pénal.

« Que l’on ne décapite plus celui qui décapite »

A chaque témoignage, SS  affirmait avoir agit sous l’effet de stupéfiants qu’un certain DB lui aurait fait consommer sous la menace. Or, ce dernier, étant « au cœur » de l’affaire, selon l’avocat du prévenu,  n’a pas été appelé. Un élément que l’avocat n’a cessé de déplorer.

Tout comme l’éventualité de « la clause de non imputabilité relative à l’état de démence en faveur de l’inculpé ». Parce ce que, jusque-là, aucune expertise scientifique n’a été faite dans ce sens.

Aussi, l’avocat dit ne pas désarmer car pour lui,  une personne jouissant de ses facultés mentales  n’acceptera jamais  se livrer à un commerce de tête humaine de façon  si indiscrète comme l’a fait son client. En effet, des témoins ont raconté comment ils ont décliné l’offre de vente de la tête de la victime par SS au prix de 50 millions de F CFA.

L’avocat a enfin rappelé cette tendance à « la moralisation de la justice qui veut que l’on ne décapite plus celui qui décapite ». C’est ainsi que SS, l’assassin de son beau-fils, âgé de 5 ans,  a écopé de la prison à perpétuité.

Aminata SANOU

Correspondante de Burkina24 à Bobo-Dioulasso

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