Ouaga : Le combat du Conseiller Bazié contre les « camions de la mort »

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Conseiller municipal de la Commune de Ouagadougou, Yiyé Constant Bazié s’investit dans la lutte contre la circulation des poids lourds aux heures indues. Partout où l’occasion se présente, il ne manque pas d’aborder le sujet. « Il faut qu’on puisse demander aux forces de la sécurité, de faire des contrôles réguliers pour éviter que ces camions nous prennent des vies inutilement », a-t-il fait savoir lors d’une interview à Burkina 24, en avril 2018.

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Au Burkina Faso, la Police nationale a enregistré 50.604 cas d’accidents sur l’ensemble du territoire pour l’année 2017 et pour le premier trimestre de l’année 2018, ce sont déjà 4.784 cas impliquant tous types d’engins qui sont enregistrés. Dans la région du Centre, 11.700 cas d’accidents routiers ont été consignés pour 158 décès sur place en 2017, selon les chiffres reçus de la section accident du Commissariat central de Ouagadougou.

Ces différents cas d’accidents impliquant tous les types d’engins, moto, tricycle, remorque, transport en commun, pouvaient être évités par la vigilance des citoyens, le respect du Code de la route et l’application des textes. Dans la ville de Ouagadougou, la circulation des poids lourds est règlementée. Mais son application pose problème.

« Interpeller le maire »

L’on se rappelle de la série d’accidents impliquant des camions sur le Boulevard des Tansoba (voie passant devant le SIAO, ndlr) à Ouagadougou en 2017. Le 4 août 2017, par exemple, aux environs de 11h, quatre personnes avaient été écrasées par un camion alors qu’elles respectaient l’arrêt à un feu tricolore.

C’est contre ces faits, assez nombreux, que Yiyé Constant Bazié se bat. Quotidiennement, sur son compte Facebook et sur les différents groupes du même réseau social, il distille ses messages qui sont, le plus souvent, adressés au maire de Ouagadougou, Armand Béouindé. « Je porte souvent des coups sur le maire central, [mais] il faut souvent donner des coups pour réveiller les gens », dit-il. Selon Yiyé Constant Bazié, le rôle du conseiller municipal ne se limite pas à aller aux sessions. « Le rôle du conseiller municipal, c’est interpeller le maire de la façon dont il faut pour que les choses soient meilleures ».

A Ouagadougou, la loi qui encadre la circulation des poids lourds est vieille. Très vieille. Selon les textes fournis par les services de communication de la Police municipale, c’est le Raabo n°AN VI-77 du 13 mars 1989 qui réglemente la circulation et le stationnement des véhicules poids lourds dans la ville de Ouagadougou. Ceux dont le poids à charge est supérieur ou égal à 10 tonnes, selon le Raabo, la circulation de ces poids lourds n’est « autorisée que de  23h à 5h du matin », peut-on lire dans un communiqué de la Commune de Ouagadougou datant du 23 mai 1996.

Il « faut commencer à situer les responsabilités »

Pour les véhicules de livraison dont le poids à charge est inférieur ou égal à 10 tonnes et non articulés, la circulation dans la ville de Ouagadougou est autorisée les matins de 8h à 11h 30, les soirs de 13h à 14h 30, de 15h à 17h et de 18h 30 à 5h du matin, toujours dans un communiqué datant du 23 mai 1996. Mais, selon le Conseiller Bazié, « force est de constater que la loi n’est pas appliquée dans toute sa rigueur dans le sens où nous constatons qu’il  n’y a pas réellement de contrôle ».

Télécharger 👉 RAABO_AN_VI_77 du 13 mars 1989

Jugeant « gratuits » les cas de décès causés par accidents et par des camions circulant aux heures indues, le Conseiller Yiyé Constant Bazié indique  qu’il « faut commencer à situer les responsabilités, et évidemment engager l’aspect judiciaire ». Ouagadougou s’agrandit, Ouagadougou se peuple. Peut-on garder des textes datant des années 80 pour réglementer la circulation en 2018 ? 

Un responsable municipal a reconnu la vétusté des textes. « Une relecture s’impose », confie le responsable.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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2 commentaires

  1. Oui, noble combat ! En outre, les stationnements intempestifs et dangereux (zone commerciale, Sankaryaaré, face à la gare Rahimo à Kalgomdé, face au marché de Gounghin etc.) sont des combats à mener le plus rapidement possible, car le sang a suffisamment coulé. Il faut donc sonner la fin de la récréation et tous autant que nous sommes devons aider les bonnes volontés comme le Conseiller Bazié à éradiquer ce phénomène. Par ailleurs, le burkinabè étant têtu, la Mairie, ne peut elle pas décréter dès maintenant l’obligation pour chaque individu, de mettre son sachet utilisé dans une poubelle sous peine d’amende en cas de flagrant délit ? il faut oser transformer les comportements dans le bon sens !

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