Management des juridictions : Les élèves magistrats et greffiers en chef à l’école  

Le secteur de la justice traverse en ce moment, une période cruciale de son histoire. Les divers maux qui le minent ont d’ailleurs été diagnostiqués dans le pacte national pour le renouveau de la justice en mars 2015. Parmi ces maux, figure en grande partie, la lenteur dans le rendu des décisions. Pour résorber ces maux, l’Ecole nationale de l’administration et de la magistrature (ENAM), avec le soutien financier de l’Européenne a organisé du 23 au 25 mai 2018, une formation à l’endroit de ses pensionnaires.

Le thème retenu pour cette séance de formation est le management des juridictions. L’objectif général de cet atelier de formation est de renforcer le savoir, le savoir-faire et le savoir-être des élèves magistrats et élèves greffiers en chef. Plus précisément, il s’agit de familiariser les participants aux concepts, aux styles, outils et techniques modernes de management des organisations.

Au total, durant les trois jours, 45 élèves magistrats et élèves greffiers en chef en formation à l’Ecole nationale de l’administration et de la magistrature (ENAM) seront formés pour construire des acteurs conscients de leur rôle et de la nécessité de leur collaboration pour le rayonnement du secteur de la justice. En somme, bien gérer une juridiction revient à permettre aux femmes et aux hommes qui la composent de donner le meilleur d’eux-mêmes, ce qui profite aux justiciables et donc à la société toute entière.

Le Dr Awalou Ouédraogo, Directeur général de l’ENAM explique que le Burkina Faso fait partie d’un espace international « mouvant » et structuré à travers des conventions et des instruments de droit qui apportent de nouvelles techniques en matière judiciaire. Selon lui, il faut adapter ces instruments internationaux pour comprendre « d’une part pourquoi l’environnement judiciaire international est si influent et pourquoi est-ce que nous devons nous armer d’outils pour pouvoir faire face à ce changement ».

Selon le directeur, il n’y a pas de modèle type de management. « Il y a des techniques de management et, dit-il, la plupart du temps, on s’aligne sur le modèle anglo-saxon parce que c’est le modèle le plus efficace même s’il est critiquable et au cœur de ce modèle, c’est la ressource humaine. La meilleure devise d’une nation, ce sont ses hommes », soutient le Dr Awalou Ouédraogo.

L’Union européenne, qui soutient financièrement cette formation, explique son implication par sa volonté de contribuer à l’instauration d’une justice indépendante.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24