Avortement légal au Burkina : Le plaidoyer continue pour l’allègement des procédures

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Le plaidoyer continue au Burkina pour l’allègement des procédures d’avortement légal en cas de viol ou d’inceste. C’est le cas de la Communauté d’Action pour la Promotion de la Sante Sexuelle et Reproductive au Burkina Faso (CAPSSR-BF) qui a lancé ce 31 mai 2018 un projet y relatif

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Plus de 100 000 avortements clandestins recensés en 2012. Selon une étude réalisée par l’Institut supérieur en sciences de la population (ISSP) de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo et l’institut Guttmacher et publiée en 2014, le taux d’avortement provoqué clandestinement tourne autour de 25 pour 1000 par an. Au niveau urbain, il est de 34 pour 1000 et à 22 pour 1000 en milieu rural.

Les raisons de ces chiffres : les grossesses non désirées, la peur de la stigmatisation sociale, l’interdiction légale et la longueur des procédures lorsque l’avortement est légalement autorisé, notamment dans les cas de viol et d’inceste.

L’article 387 du code pénal dispose en effet que « en cas de viol ou d’inceste établis, la matérialité de la détresse est établie par le ministère public et la femme enceinte peut demander à un médecin dans les dix premières semaines l’interruption de sa grossesse ».

Un texte qui rencontre des difficultés d’application sur le terrain. « Imaginons qu’une femme a été victime d’un viol à Dori. Elle va venir ici (à Ouagadougou, ndlr). Il faut aller voir tel médecin, telle personne. Elle va tourner jusqu’à ce que la grossesse atteigne 6 ou 7 mois. Alors que les avortements, c’est autour de 10 à 12 semaines. Au-delà de cela, on ne peut plus pratiquer d’avortement », commente Mariam Nonguierma/Zoromé, présidente de la CAPSSR-BF.

Peser sur la loi

C’est la raison pour laquelle la Communauté a souscrit à un appel à projets en mai 2016. Le projet soumis intitulé « ensemble pour un avortement légal, sécurisé et sans stigmatisation au Burkina Faso » a été retenu pour financement par l’International Planned Parenthood Federation (IPPF) qui administre le Fonds d’Action pour l’Avortement Médicalisé (SAAF).

Il s’agit d’un ensemble d’actions et d’activités de plaidoyer dont le but ultime est de réduire le taux d’avortements clandestins dans la région du Centre, avec en ligne de mire, l’allègement des procédures d’accès à un avortement légal et sécurisé dans le code pénal et l’abolition de la stigmatisation, dans une société burkinabè qui est pour le moment réfractaire à l’interruption volontaire de grossesse.

En termes d’activités, a expliqué Awa Yanogo, coordonnatrice de la CAPSSR-BF, lors d’un atelier de partage du projet avec les membres de la Communauté ce 31 mai 2018, il s’agira principalement de rencontres avec des parlementaires, de formations et de plaidoyer à l’endroit des officiers de police judiciaire, d’inspecteurs des services sociaux mais aussi des leaders coutumiers afin de faire passer le message.

Pour rappel, la CAPSSR-BF  se donne pour mission de « contribuer à l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive à travers la lutte contre les violences basées sur le genre et l’effectivité de l’avortement dans les cas et conditions prévus par la loi ».

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