Coup d’Etat du RSP : « J’avais peur de mes subordonnés »

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Le Sergent-Chef Adama Diallo a été entendu ce 13 juillet 2018. Tout comme certains de ses prédécesseurs, l’ex-soldat du RSP a balayé du revers de la main la plupart des accusations faites à son encontre. Une situation qui donne corps, pour la énième fois, à une défense de rupture. Son audition ne durera qu’environ deux heures.

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Né en 1974, le Sergent-Chef Adama Diallo est marié et père de trois enfants. Son casier judiciaire est vierge car n’ayant pas encore été condamné. Il a pour avocat Maître Timothée Zongo. Quatre chefs d’accusation planent sur sa tête.

Il est en effet poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires et dégradation de biens. Il n’a reconnu aucun des faits à lui reprochés. Le 16 septembre 2015, le prévenu préparerait un mariage. Il se rappelle avoir reçu ce jour un coup de fil de l’Adjudant Jean Florent Nion de la part de l’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi lui disant de rejoindre urgemment le camp.

« Arrivé vers 13h, j’ai constaté que le Palais était plein de jeunes. Je croyais que c’était encore une crise au sein du RSP. J’ai aperçu le Sergent-Chef Roger Koussoubé sur place ainsi que d’autres personnes. Par peur, j’ai embarqué dans le véhicule, parce que je ne savais pas ce qui pourrait m’arriver si je refusais », raconte-t-il.

« J’ai embarqué avec la peur au ventre »…

Le Sergent-Chef Adama Diallo reconnaît donc s’être joint à d’autres militaires qui ont procédé à l’arrestation des autorités de la Transition. « Je n’ai jamais pensé à un coup d’Etat. C’est le 17 septembre, avec l’annonce du Colonel Bamba à la télé, que j’ai su. Je n’ai jamais séquestré quelqu’un », se défend-il. Il avoue aussi avoir aidé le garde de corps de Roch Marc Christian Kaboré et Saran Sérémé à l’hôtel Laïco.

L’accusé aurait par ailleurs reçu la fameuse somme de 1.941.000 FCFA, mais a préféré rester muet sur le sujet. « Je préfère que vous demandez ça à Nion », lâche-t-il. Maître Farama estime que les éléments du RSP ont arrêté les autorités dans le but de les obliger peut-être à ne pas dissoudre le corps d’élite. « Non. Je crois que c’était pour discuter avec ces derniers », répond le Sergent-Chef Diallo.

Pour problème de dos, l’accusé a été autorisé à continuer de répondre aux questions assis sur une chaise. Le Parquet, pour sa part, note des contradictions entre le contenu des PV d’interrogatoire de première comparution et ce que le prévenu avance à la barre. A la question pourquoi avoir embarqué dans le véhicule ?

Adama Diallo reste imperturbable : « J’avais peur de mes subordonnés. Il y avait beaucoup de jeunes que je ne connaissais pas. J’ai donc embarqué avec la peur au ventre ». Pour son dernier mot, l’accusé a demandé pardon au peuple burkinabè, présenté ses condoléances aux familles éplorées et souhaité prompt rétablissement aux blessés. L’audience se poursuit le lundi 16 juillet 2018 à 9h avec d’autres accusés à la barre.

Voir 👉 Coup d’Etat du RSP: Le « Touareg » demande pardon au peuple burkinabè

Aussi 👉 Procès Putsch : « Zida a envoyé des gens pour tuer Diendéré »

Et également 👉 Le procès depuis le début 

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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