Procès Putsch: « J’avais le dos au mur » (Adjudant Michel Birba)

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Au Tribunal militaire, la roue continue de tourner au rythme de l’épée de Damoclès. C’était au tour de l’Adjudant Michel Birba de passer à la barre ce vendredi 20 juillet 2018. D’après les explications des différentes parties, ce dernier serait passé en une journée de chef de la garde rapprochée du Président Michel Kafando à celui du Général Gilbert Diendéré. Le prévenu a eu du mal à se justifier face aux questions pressantes des juges.

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L’Adjudant Michel Birba est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires. Il ne reconnait pas les infractions pour lesquelles il est poursuivi. Il s’explique. Le jour de la prise d’otage des autorités de la Transition, dit-il, c’est vu les va-et-vient des uns et des autres qu’il saura que quelque chose se tramait.

« Monsieur le Président, comme ça fait un peu longtemps, je ne me rappelle plus comme ça », se défend Michel Birba. Mais l’Adjudant se rappelle que c’est son supérieur Eloi Badiel qui lui a dit d’aller appeler le Général Diendéré après l’arrestation des autorités. Il ajoute n’avoir jamais assisté à une quelconque rencontre.

Le Parquet n’est pas satisfait de ses réponses et veut comprendre davantage. « Quel était votre rôle principal, en tant que Chef de la garde rapprochée du Président Kafando ? », demande le Procureur militaire. « J’assurais la sécurité du Président Michel Kafando. Mon rôle était de faire le recueil du Chef de l’Etat. Je n’avais pas su que les autorités ont été arrêtées », répond l’accusé.

« Comment la sécurité rapprochée d’un kidnappé peut aller assurer le même rôle auprès du kidnappeur ? »…

Et au Parquet de relancer : « Vous avez dit qu’on vous a désarmé, ensuite isolé dans une salle et qu’après on vous a dit d’embarquer dans un véhicule. Qu’avez-vous fait quand vous aviez su que des autorités de la Transition notamment le Président du Faso ont été arrêtées ? ». « Monsieur le Procureur, si vous étiez à ma place, ce n’est pas sûr que vous alliez faire quelque chose. J’avais le dos au mur. Je ne pouvais qu’exécuter les ordres », réagit l’Adjudant Michel Birba.

Le Procureur, insatisfait, revient sur l’exemple d’un soldat qui, au Palais du Mogho Naaba, avait retiré sa tenue militaire et s’était habillé en civil afin de se soustraire des autres membres du groupe. « C’est un bon exemple, mais je n’ai pas pensé à ça », foi de l’inculpé. Le Parquet militaire n’arrive toujours pas à comprendre comment un Chef de la garde rapprochée n’intente aucune action dans le but de libérer l’autorité qu’il est censé protéger.

Pour l’avocate, Maître Zaliatou Aouba, son client est bien cohérent dans sa narration des faits. Elle sollicite de mettre de côté les « opinions personnelles sans preuves » et de s’attaquer au dossier. Maître Prosper Farama de la Partie civile tente alors de changer de stratégie.

« Comment des agresseurs peuvent-il venir vous désarmer et se retirer dans une salle à côté, et vous vous levez après pour aller chercher à comprendre ? Et s’il s’agissait de terroristes ? Comment la sécurité rapprochée d’un kidnappé peut aller assurer le même rôle auprès du kidnappeur ? », questionne-t-il. Le prévenu ne se laisse pas emporter sur un terrain glissant : « Je n’ai pas de commentaire à faire ».

L’Adjudant Birba, comme la plupart de ses prédécesseurs, pour son dernier mot, a présenté ses condoléances aux familles éplorées, souhaité prompt rétablissement aux blessés. Il a passé le témoin au Caporal Moukoro Pascal qui a également été entendu.

Lire aussi : Procès du putsch de septembre 2015 au Burkina : L’intégralité

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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