Grève des chauffeurs routiers : « L’UCRB n’était pas l’instigatrice du mouvement »

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Ceci est une déclaration de la Confédération syndicale du Burkina sur la crise des chauffeurs routiers.

Le mardi 28 août 2018,  notre organisation a appris avec l’ensemble des travailleurs du Burkina Faso, par la voie des ondes, la suspension de notre affilié, « l’Union des chauffeurs Routiers du Burkina » (UCRB), par la premier ministre Paul KABA THIEBA.  Suspension  confirmée le jour même  par un arrêté donnant les motifs les suivants:

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  • Manifestations illégales
  • Atteinte à la sécurité nationale et à la protection des intérêts vitaux de la nation.

Tout en prenant acte de cette décision comme l’a fait notre affilié, la Confédération Syndicale Burkinabé (CSB) marque son étonnement et sa réprobation totale de la décision gouvernementale qui est aux antipodes du respect de la liberté syndicale.

En effet, s’il est vrai que notre affilié a été impliqué dans la crise, il ne l’a été qu’à titre de médiateur dans un conflit opposant des chauffeurs routiers au président de l’Organisation des Transporteurs du Faso (OTRAF), dont les hostilités ont débuté le 23 août 2018

A cette date, des chauffeurs routiers ont investi le siège de l’OTRAF et procédé à la mise en place d’un blocus sur les transports de  marchandises et d’hydrocarbure afin d’exiger la démission du président de l’OTRAF. Cet acte se justifiait selon eux par le fait que celui-ci  s’était « taillé la part du lion », dans le transport du fret au détriment des petits transporteurs routiers. Une pratique qui selon leur constat  provoque  de longs délais d’attente pour les chauffeurs routiers dans les ports, notamment celui de Lomé. Il est a rappelé que notre affilié n’a nullement été informé de cette entreprise. L’information sera donnée à l’UCRB que le 24 août (soit le lendemain) par les instigateurs du mouvement, dont certains étaient militants de l’UCRB.

Face à cette situation et malgré les sollicitations des instigateurs, l’UCRB refusa d’endosser les responsabilités de l’acte, mais pris contact en tant que médiateur avec le Ministre du Transport à la demande de celui-ci afin de trouver  une solution à la crise.

Des échanges entre le ministre, l’UCRB et le groupe des instigateurs des actes, la médiation porta ses fruits et l’occupation du siège de l’OTRAF fut levée le 25 août 2018. Concomitamment  à ce début de désamorçage de la crise,  les instigateurs  du mouvement décidèrent de renforcer le blocus malgré les sollicitations à la retenue de l’UCRB.

Face à cette situation, des discussions et des échanges s’entamèrent le 26 Août entre une délégation gouvernementale, les membres des bureaux de l’OTRAF et de l’UCRB ainsi que les instigateurs du mouvement. Au terme de ces échanges le 27 Août, un protocole fut signé entre les trois parties qui réglaient la gestion du fret au port de Lomé (épicentre de la discorde).

Au terme de la rencontre un compte rendu fut fait par l’UCRB aux groupes des instigateurs du mouvement. Au grand étonnement de l’UCRB, ceux-ci prirent  acte des résultats qu’ils jugèrent positifs mais refusèrent  de lever le blocus. Leur condition étant toujours la démission du président de l’OTRAF.

Face à cette intransigeance l’UCRB négocia et obtient la levée partielle du blocus pour  l’approvisionnement de la ville de Ouagadougou en hydrocarbure dans la nuit du 27 août avec engagement ferme de la part des instigateurs d’une régularisation totale de la situation le 28 août.

A la date du 28 août, constatant jusqu’à midi que la situation ne se normalisait pas, l’UCRB entreprit d’aller à la rencontre du groupe des instigateurs à Bingo. C’est à ce moment qu’elle fut invitée à se rendre au 1er ministère. Le groupe se scinda alors en deux, certains pour la mission initiale et d’autres pour la primature.

Arrivée à la primature, la délégation fut reçue par une délégation gouvernementale avec à sa tête le Premier ministre qui leur signifia que leur organisation était suspendue.

Après avoir pris congé du gouvernement, la délégation sera informée quelques minutes après que la délégation partie à la rencontre des instigateurs du mouvement  à Bingo avait dû rebrousser chemin sans suite favorable, car ceux-ci menaçaient de mettre le feu à leur véhicule.

Telle fut la genèse des faits qui pourraient être confirmés par des sources indépendantes. De ces faits il est plus que établit, que l’UCRB n’était pas l’instigatrice du mouvement et ne devrait subir aucune sanction en lieu et place des véritables coupables qui sont connus du gouvernement, puisqu’ils se sont même présentés devant la délégation gouvernementale lors des négociations des 25, 26 et 27 Août et ont même réclamé la paternité du mouvement.

Malgré cette mesure incompréhensible du gouvernement, notre affilié a pris acte de celle-ci et est resté digne en appelant ses militants à ne pas se porter immédiatement sur le champ de la lutte active. Cette attitude a été prise conformément à l’esprit de lutte de notre confédération qui  a toujours privilégié l’intérêt supérieur de notre nation.

Cette position responsable a permis d’éviter des  affrontements entre  nos militants et les forces de l’ordre qui auraient ajouté de la tragédie  à la tragédie. Une tragédie que nous vivons déjà suite au sacrifice suprême qu’ont consenti nos frères qui sont tombés sur le champ d’honneur, dans ce qui est convenu d’appeler maintenant les fronts de l’Est et du Sud-Ouest.

« Quand la pluie vous bat, ne vous battez pas »,  disaient nos grands-parents. C’est fort de cette sagesse africaine que notre Confédération entreprendra des démarches légales (conciliation ou justice) pour rétablir notre affilié dans ses droits.

Pour terminer, nous rappelons au gouvernement qu’il ferait mieux de se pencher sur les questions d’organisation de la concurrence dans le transport routier et d’amélioration des conditions de vie des travailleurs de ce secteur, au lieu de s’acharner sur ses partenaires sociaux. Ceux-là même qui ont toujours permis à notre pays d’être toujours approvisionné malgré notre enclavement.

En état de cause, notre leitmotiv sera toujours « Négocier quand c’est possible, se battre quand c’est nécessaire ».

Pour le Bureau National Confédéral

Ouédraogo Olivier Guy

Secrétaire Général Confédéral

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