Procès putsch : « C’est ici que j’ai appris qu’un ordre peut être illégal »

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 Le sous-lieutenant Traoré Seibou aura réussi à créer la stupéfaction dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 qui sert de Tribunal pour le procès du Coup d’Etat de septembre 2015. Fraichement sorti de l’académie militaire Georges Namoano, il a pris service au Régiment de sécurité présidentielle (RSP) le 14 septembre 2015, soit deux jours avant le coup de force.

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Né en 1988, le sous-lieutenant Traoré Seibou est poursuivi pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires dans le dossier du putsch de septembre 2015. A l’endroit du président du tribunal, et avant de nier les faits qui lui sont reprochés, l’accusé a lancé ceci : « si le fait d’exécuter des ordres est condamnable pénalement, je demande pardon M. le Président ».

Arrivé au Régiment de sécurité présidentielle (RSP) le 14 septembre 2015, le sous-lieutenant Traoré Seibou « n’avait pas de galon. Il était élève officier d’active », explique Me Mamadou Sombié, avocat du prévenu qui bénéficie actuellement d’une liberté provisoire. Du camp Naaba Koom II, il a été affecté au Conseil de l’entente le 16 septembre 2015. Dans son nouveau poste, tour à tour, il se rendra à la Place de la Nation le 17 septembre sur ordre du lieutenant Philipe Ouattara et les 18 et 19 septembre 2015, toujours au même lieu mais missionné par le lieutenant Compaoré Relwendé.

A la place de la Nation, pour les deux missions, l’intitulé était le même : « empêcher tout rassemblement de manifestants ». Sur ces missions à la Place de la Nation, la nouvelle recrue du RSP affirme avoir fait œuvre utile en « évitant le désordre ». De la vie active de militaire de l’actuel sous-lieutenant Traoré Seibou de l’armée burkinabè, c’était sa « première mission », précise le prévenu.

Pour les autres missions, il serait allé, en compagnie d’un supérieur hiérarchique, dans la soirée du 16 septembre 2015, vers la télévisons Bf1, mais il serait resté dans la voiture. A la fin de ses missions à la Place de la Nation, à partir du 20 septembre, il aurait passé deux nuits à la RTB/Télé avant de rejoindre le camp jusqu’à la dissolution du RSP. Traoré Seibou ajoute n’avoir effectué aucun tir ni bastonné un manifestant durant ses missions.

Répondant aux faits de meurtres et coups et blessures volontaires, le sous-lieutenant a affirmé que si ordre lui avait été donné « d’aller tuer quelqu’un », il ne le fera pas. Plus loin, sur une question du parquet, l’accusé dira que si l’ordre lui est donné de tuer un terroriste, il n’allait pas hésiter. De quoi relancer le débat sur « l’ordre manifestement illégal ». Mais l’accusé est resté sur sa position : « j’ai exécuté des ordres de mes chefs (…). C’est ici (au procès, ndlr) que j’ai appris qu’un ordre peut être illégal ».

Le débat a tout de même pris assez de temps. La partie accusatrice, id est  le Parquet, insiste et indique que l’accusé, qui affirme avoir suivi la prise du pouvoir par le général Diendéré le 17 septembre 2015 à la télévision, savait pertinemment qu’il aidait le CND à asseoir son pouvoir « illégal ». Mais à en croire le prévenu Traoré, la sérénité est dans son camp. « Je reste serein, dit-il, parce que je suis en face de mes chefs militaires. Ils savent comment se passe la formation, comment ça se passe sur le terrain ».

Pour accompagner son client, Me Sombié argue que son client était « au mauvais moment, c’est-à-dire le 14 septembre 2015 et au mauvais endroit, c’est-à-dire au RSP ». Selon lui, son client est un « néophyte dans l’armée », car la sortie à la Place de la Nation « était sa première mission sur le terrain ».

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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