Procès putsch : Le déballage du chauffeur de Diendéré

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Chauffeur attitré, le Caporal Saboué Massa était l’un des quatre conducteurs du Général Gilbert Diendéré. Il était de service du 19 au 29 septembre 2015, dernière date à laquelle il déposa le Général à la Nonciature avant de prendre la poudre d’escampette. Le Caporal Saboué se serait même réfugié à la Cour d’Appel de Ouagadougou sans le savoir.

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Dès la reprise du procès du putsch avorté, ce mercredi 5 septembre 2018, la parole est revenue au Parquet qui annonce une mauvaise nouvelle. En effet, le Juge assesseur Ludovic Ouédraogo a perdu sa mère le 1er septembre dernier. La levée du corps suivie des cérémonies de prières et de l’inhumation sont prévues pour demain 6 septembre à partir de 8h.

Le Ministère public a requis une suspension des auditions à partir de 13h afin de permettre notamment au Colonel Ludovic Ouédraogo de se préparer pour assister aux obsèques de sa maman. Le Président du Tribunal accède à sa requête. Le procès se poursuivra donc jusqu’à 13h.

Le Caporal Saboué Massa est appelé à la barre. Poursuivi pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, ce conducteur attitré du Général Diendéré depuis 2008 nie en bloc les faits à lui reprochés. Il informe que pendant les faits, ils étaient trois conducteurs affectés au service du Général, plus un autre élément parti en stage à Bobo-Dioulasso.

« Vous vous êtes réfugié à la Cour d’Appel de Ouagadougou sans le savoir »…

Il affirme avoir pris le volant du 19 au 29 septembre 2015. « Moi, je ne me reproche rien. Je n’ai fait que mon travail. Je n’ai pas su qu’il y avait coup d’Etat. Je n’ai pas non plus entendu dire que les autorités ont été arrêtées. Mais, à partir du 17 septembre, les gens disaient que le Général Diendéré était devenu Président du CND. Le 29 septembre, j’ai déposé le Général à la Nonciature. Tout le monde se cherchait. Il y avait des tirs en pagaille », se souvient le Caporal.

Le Ministère public note plusieurs incohérences dans ses dires. Le Parquet commence par le projet de désertion entrepris par l’accusé puisqu’il a été interpelé dans une gare à Bobo-Dioulasso. « Je ne voulais pas quitter le pays », rétorque le prévenu. « Mais, vous vous êtes réfugié à la Cour d’Appel de Ouagadougou sans le savoir le 29 septembre 2015. Vous avez même abandonné votre tenue sous le siège du Procureur », relance le parquetier.

« Ma tenue est tombée », déclare l’accusé qui ajoute qu’il n’avait plus l’amour de la tenue. « Au RSP, on avait des indemnités et autres avantages qui nous permettaient de contracter des prêts bancaires. Mais, comme le RSP a été dissout de façon brutale, on n’arrive plus à joindre les deux bouts. On ne pouvait plus vivre décemment », poursuit le Caporal Saboué.

Son avocat, Maître Babou Bama, ne comprend pas pourquoi le Caporal est le seul conducteur de Diendéré à être poursuivi. Il constate par ailleurs qu’il n’a pas toutes les pièces incriminant son client. Il demande au Parquet l’entièrement du dossier pour mieux défendre ce dernier. En attendant les plaidoiries, Me Bama espère que son client sera acquitté.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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