Burkina : « Depuis que la marche est annoncée, nous constatons qu’il y a des choses qui bougent »

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Constatant la dégradation de jour en jour des conditions de la femme et de l’enfant burkinabè, les femmes de l’opposition  invitent la gente féminine à « sortir massivement » le 29 septembre 2018 pour « faire prendre conscience de la situation » du pays à la majorité présidentielle qui est « en panne d’initiative ».

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L’avortement et le cas emblématique de la maire de l’arrondissement 3 de la capitale étaient inscrits au menu de la conférence de presse animée par Jacqueline Konaté, présidente de l’union nationale des femmes de l’UPC, Catherine Ouédraogo, secrétaire nationale chargée de la mobilisation des femmes du CDP, Poko Marie Madeleine Nana/Kaboré, présidente nationale du rassemblement des femmes libérales de l’ADF/RDA et Françoise Songnè/Yaméogo, de la NAFA, ce 20 septembre 2018.

« Nous constatons avec amertume que les conditions de la femme et de l’enfant se dégradent de jour en jour.  A la vie chère à laquelle s’étaient habitués les foyers burkinabè se sont ajoutées la précarité et la misère », a lu Jacqueline Konaté. Pour les conférencières,  « rien n’a évolué » depuis le démarrage de l’opération gratuité des soins des enfants de zéro à cinq ans et des femmes enceintes qui a « démarré sans vision et sans concertation préalable avec le personnel de santé » et que l’exécutif « tente de reverser la gratuité sur le compte de l’assurance maladie universelle ».

« L’avortement, une peine de mort qu’on inflige au fœtus »

En référence des « débats contradictoires au sommet de l’Etat » entre le ministre de la santé et le ministre d’Etat auprès de la présidence, les femmes de l’opposition disent ne croire ni à l’un ni à l’autre. Elles attendent du président du Faso qu’il livre « la position définitive de l’Etat sur cette affaire ». Une affaire sur laquelle, elles affichent leur position et elles n’entendent pas transiger. « Nous en tant que mères et porteuses de vie, rejetons par avance toute tentative de légaliser l’avortement au Burkina Faso », a indiqué Jacqueline Konaté.

« L’avortement, c’est une peine de mort qu’on inflige au fœtus », dira Poko Marie Madeleine Nana/Kaboré de l’ADF/RDA. « Pourquoi tuer des innocents ? Pourquoi avorter ? » s’interroge-t-elle à propos de la pratique qu’elle juge aller « à l’encontre de nos mœurs, de notre culture ». Légaliser l’avortement considère Poko Marie Madeline, « c’est bafouer la dignité de la femme ».

Avec « des femmes qui ont des problèmes de fertilité » dans un pays où « on est en train de lutter timidement contre l’excision »,  elle préconise de mener le combat dans ce sens en s’attaquant notamment aux mutilations génitales. 

Victime de déstabilisation « parce qu’elle est femme, jeune et opposante »

La fronde à laquelle fait face « Rainatou Ouédraogo, maire de l’arrondissement 3 (de la capitale), qui résiste face à la déstabilisation depuis bientôt trois ans » n’a pas été passée sous silence. Ce qu’elle subit, elle l’endure, « parce qu’elle est femme, jeune et opposante ». Les femmes de l’opposition politique lui ont témoigné  leur « ferme soutien » et appellent les populations de l’arrondissement à en faire autant.

Le cas Safiatou Lopez s’est invité lors de la phase questions-réponses. « La position de Safiatou Lopez a vraiment évolué », constate Catherine Ouédraogo du CDP qui note qu’« au tout début, il semblait qu’elle était beaucoup plus du côté du régime ». La secrétaire nationale chargée de la mobilisation des femmes du CDP a partagé sa joie de constater que « par Safiatou Lopez beaucoup de vérités sont dites ». Des vérités qui vont dans le sens de ce que les femmes militant dans des partis de l’opposition politique dénoncent. Elle a également fait part de son souhait « qu’elle sera libérée pour pouvoir s’exprimer en toute liberté ».

Après le CDP ce mercredi, les femmes du CFOP dénoncent elles-aussi une « politisation de l’administration (qui) est pire qu’avant ».

Autour de la Souscription au profit des forces armées nationales

Les femmes de l’opposition politique dénoncent une « mauvaise foi de la majorité présidentielle qui est en panne d’initiative ». Pour elles, nul besoin d’« aller quémander » auprès des Chinois, des Français et des Russes, des « peuples qui se sont développés en comptant d’abord sur eux-mêmes ». Elles préconisent plutôt de « se mobiliser à l’interne » au lieu de recourir à ces pays pour résoudre les problèmes internes.

« Une campagne pour décourager les patriotes de venir en aide aux FDS » est aux yeux des conférencières, « preuve de cynisme et d’égoïsme sans égal » de la part de la majorité à un moment où « tout ce qui peut booster le moral de nos troupes et les galvaniser est bon à prendre pour quelqu’un qui aime son pays ».

De la marche meeting du 29 septembre

« Favorablement », c’est ainsi que les femmes de partis du chef de file de l’opposition politique accueillent l’idée d’une marche meeting avec pour but de « protester contre la gouvernance chaotique » du pays. La convocation le samedi 8 septembre du conseil supérieur de la défense, les opposantes inscrivent cela dans le lot des victoires politiques.

« Depuis que la marche est annoncée, nous constatons qu’il y a des choses qui bougent. (…) C’est parce que l’opposition s’est levée, l’opposition est en train d’exprimer le ras-le-bol d’une partie de la population », comptabilise Catherine Ouédraogo du CDP. 

Pour Jacqueline Konaté et les autres conférencières, « c’est la preuve qu’une mobilisation sans faille de tous les patriotes le 29 septembre finira pas réveiller ce gouvernement et lui faire prendre conscience de la situation ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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2 commentaires

  1. Aucune loi ne peut en elle meme décider de faire avorter une femme… Ce sont les femmes qui avortent. Elles en ont l initiative ,soutenue par des mobiles divers. Celles qui ont recours à l avortement sont dans vos rangs, dans les églises,les mosquées, elles sont intellectuelles, elles sont illettrées, elles sont riches ,très riches,elles sont pauvres, très pauvres: c est simplement des femmes qui avortent. Vous avez condamné, elles ont avorté, elles avortent et elles avorteront. Où et Comment, je n en sais rien. Mais s il y a une chose dont je suis certain, c est que vous qui etes entrain de parler, les donneurs de leçon, chacune de vous sait que de nombreuses femmes sont mortes,meurent et vont mourir encore en tentant d avorter.
    Vous savez aussi que tous les moyens sociaux,moraux,culturels,religieux, coutumiers, législatifs et réglementaires, scientifiques et technologiques dont disposent nos communautés ne vous empêchent pas de tomber enceintes et decider d avorter. Même s il existait une loi , si vous ne décider pas vous même pas d avorter , la loi ne vous avortera pas!

  2. Aucune loi ne peut en elle meme décider de faire avorter une femme… Ce sont les femmes qui avortent. Elles en ont l initiative ,soutenue par des mobiles divers. Celles qui ont recours à l avortement sont dans vos rangs, dans les églises,les mosquées, elles sont intellectuelles, elles sont illettrées, elles sont riches ,très riches,elles sont pauvres, très pauvres: c est simplement des femmes qui avortent. Vous avez condamné, elles ont avorté, elles avortent et elles avorteront. Où et Comment, je n en sais rien. Mais s il y a une chose dont je suis certain, c est que vous qui etes entrain de parler, les donneurs de leçon, chacune de vous sait que de nombreuses femmes sont mortes,meurent et vont mourir encore en tentant d avorter.
    Vous savez aussi que tous les moyens sociaux,moraux,culturels,religieux, coutumiers, législatifs et réglementaires, scientifiques et technologiques dont disposent nos communautés ne vous empêchent pas de tomber enceintes et decider d avorter. Même s il existait une loi , si vous ne décider pas vous même pas d avorter , la loi ne vous avortera pas!

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