Damiss : « J’ai connu le Général Bassolé depuis Nouna »

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Poursuivi pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, le journaliste, patron de presse, Ouédraogo Adama dit Damiss, plaide non coupable dans le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015.

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Trois avocats défendent  l’ancien Chef de Desk Politique du journal « L’Observateur Paalga ». Il s’agit de Me Stéphane Ouédraogo, Me Paul Kéré et Me Mahamoudou Bambara. Né en 1978, Damiss est marié, père d’un enfant. Il se dit jamais condamné, ni décoré.

Le journaliste-écrivain nie les faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires. A la barre, ce mardi 9 octobre 2018, il reconnaît cependant qu’il s’est rendu effectivement à Kossyam le 16 septembre 2015 et aussi, qu’il est allé voir le Général Diendéré dans la première semaine de septembre 2015 dans le cadre de la préparation de son livre.

« J’étais en congé pendant les évènements. J’ai appris la prise d’otage des autorités de la Transition à travers les médias autour de 17h. J’ai appris également qu’il y avait une médiation là-bas. Je me suis alors rendu vers 23h à Kossyam sur initiative personnelle. Je n’y suis pas resté jusqu’à la fin de la médiation. J’ai quitté les lieux, je ne sais plus à quelle heure, mais je me suis couché chez moi autour de 2h du matin », relate le prévenu.

Pourquoi et comment le journaliste s’est-il rendu à Kossyam le premier jour du coup de force ? C’est la question qui divise les différentes parties prenantes au procès. Pour le Parquet militaire, l’ambiance sécuritaire ne permettait pas à n’importe qui de s’y rendre facilement. Le mis en cause fait comprendre le contraire.

« J’ai d’abord garé vers l’INSD pendant un bout de temps. J’ai condamné mon véhicule, les phares toujours allumés, et j’étais en communication à l’intérieur. Un groupe de militaires est venu m’encercler. J’ai même reçu un coup de cordelette. Je me suis présenté en tant que journaliste en quête d’informations. On m’a laissé passer. Un peu devant également, des éléments du RSP m’ont indiqué que c’est plutôt au Camp Naba Koom et non au Palais présidentiel que la médiation se tient. Je suis alors allé au camp. Je n’étais pas dans un bureau là-bas. J’étais arrêté. Etant asthmatique, c’est l’odeur de cigarette que quelqu’un fumait qui m’a fait partir. Sinon, je suis allé sur des terrains plus chauds que ça, notamment lors de la mutinerie de 2011 et lors de l’insurrection populaire lorsque j’ai dormi à Azalaï Hôtel avec un autre journaliste, Hyacinthe Sanou ».

Selon le Parquet, le Protocole du Général Bassolé, Alidou Sawadogo, lui a remis une somme de 1 million de FCFA le 17 septembre 2015. « Ce n’est pas la première fois que le Général Bassolé me donne de l’argent. Cette somme n’a rien à voir avec le putsch. C’était dans le cadre d’un service que j’ai rendu à son épouse et aussi le fait que je devais me rendre à Bobo-Dioulasso pour le décès d’un de mes parents. J’ai connu le Général Bassolé depuis Nouna. Je l’appelle mon oncle », témoigne M. Ouédraogo.

« C’est une fuite en avant », rétorque le Parquet qui revient à la charge avec la transcription d’une écoute téléphonique entre Djibrill Bassolé et l’accusé. Damiss nie ces conversations tout en soupçonnant l’authenticité de ces éléments sonores. « Je n’ai pas rédigé de déclaration du CND. Je ne l’ai pas vue non plus avant sa diffusion. J’ai l’impression que c’est un acharnement contre ma personne. Pourquoi certains SMS qui auraient pu me décharger ne figurent pas dans le dossier ? », s’interroge-t-il.

Le Parquet est convaincu que le journaliste était « attendu » sur les lieux pendant les évènements. Il est soutenu dans ce sens par des avocats des Parties civiles, en l’occurrence Maître Guy Hervé Kam : « Il y a bel et bien des indices qui prouvent votre culpabilité. D’abord, vous étiez le seul journaliste au Camp Naba Koom ce jour. Et également, certains coaccusés vous ont vu participer à des rencontres ». Les observations de Me Kam font réagir l’accusé.

« Monsieur le Président, le 31 octobre 2014, juste après la démission de Blaise Compaoré, j’ai vu des membres d’OSC, notamment Me Kam, et des éléments du RSP en train de se concerter pour prendre le pouvoir. Si je suis impliqué dans ce putsch manqué, Me Kam aussi peut être poursuivi également », estime-t-il. Le Président du Tribunal invite l’accusé à opiner sur l’affaire du putsch et non sur l’insurrection populaire.

A la reprise du procès aux environs de 14h, les dieux de la technique ont eu raison de la suite de l’audition du jour. Les nombreux délestages ont conduit à la suspension de l’audience qui reprend demain 10 octobre 2018. « Le fils de Gourcy » comparaîtra de nouveau pour donner sa part de vérité dans cette affaire.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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4 commentaires

  1. Aucune logique dans ce qu’il dit.ses déclarations restent superflus et pleines d’ambiguïté.C’est également déplorable que l’audience soit suspendu pour des raisons aussi simples que ça

  2. Pourquoi pas un groupe électrogène pour la salle d’audience.?

  3. Aucune logique dans ce qu’il dit.ses déclarations restent superflus et pleines d’ambiguïté.C’est également déplorable que l’audience soit suspendu pour des raisons aussi simples que ça

  4. Pourquoi pas un groupe électrogène pour la salle d’audience.?

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