Le général Diendéré « ne comptait pas garder le pouvoir » selon Herman Yaméogo

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Léonce Koné a terminé son audition le vendredi 19 octobre 2018 devant les juges du Tribunal militaire avec une critique acerbe envers « les politiques et les activistes » constitués en partie civile dans le procès du Coup d’Etat de septembre 2015. Il les considère « comme responsables de la dégradation du climat politique » sous la Transition. Toujours envers ces « politiques et activistes », Léonce Koné affirme à la barre n’éprouver aucune « compassion » face à ce qu’ils auraient vécu sous leur prise d’otage. « Ils ont fait une incursion dans la politique », dit-il. Par contre, à l’endroit des victimes et des blessés du Coup d’Etat, il s’est incliné « devant le deuil des familles » et a compati avec les familles des blessés. Restant dans cette veine, l’homme politique a eu une pensée à l’endroit de Safiatou Lopez, incarcérée. « Je suis solidaire de ce qu’elle fait et de ce qu’elle dit », a soutenu Léonce Koné.

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A la suite de cet accusé, un autre bien connu a été appelé à la barre. Il s’agit du fils de Maurice Yaméogo, premier Président de la Haute volta aujourd’hui Burkina Faso, Me Herman Yaméogo. Il est poursuivi dans ce dossier pour deux faits : complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat et Coups et blessures volontaires. D’entrée de jeu, l’accusé qui est un avocat non inscrit au moment des faits a nié les griefs à lui imputés et, précise-t-il, « nous sommes devant un cas typique d’erreur sur la personne ».

… pour justifier le Coup de force

Pour le jugement de cette affaire du Coup d’Etat, Me Herman Yaméogo indique qu’ « on aurait dû passer par une justice transitionnelle » avant de relater son calendrier lors du coup de force perpétré par quelques éléments de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Deux faits sont à son compte : le 17 septembre 2015, selon ses dires, il a rencontré à Kossyam, le général Gilbert Diendéré en compagnie de Léonce Koné et de Emile Kaboré. Durant cette réunion, le général Diendéré a ressorti des griefs faits à la Transition notamment « l’exclusion » de proches de Blaise Compaoré, les velléités de dissolution du RSP, la promotion du lieutenant-colonel Isaac Zida au grade de général pour justifier le Coup de force.

« On était obligé de le faire », aurait affirmé le général Gilbert Diendéré lors de cette rencontre. Mais foi de l’accusé, celui-ci leur a rassuré que le coup d’Etat était un mouvement d’ensemble de l’armée. « Il nous a rassuré qu’il allait prendre contact avec les partis politiques et nous a précisé qu’il ne comptait pas garder le pouvoir », narre l’inculpé. Le second acte posé par Me Herman Yaméogo est sa participation à la réunion avec les médiateurs de la CEDEAO, le 18 septembre 2015.

S’expliquant sur la provenance de la somme de 50 millions de F  CFA venue de la Côte d’ivoire, Me Herman Yaméogo a refait l’historique de sa vie politique depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Indiquant avoir, avec Léonce Koné et Emile Kaboré, fondé et entretenu une coalition politique pour dénoncer « les erreurs de la Transition » et se reconstruire politiquement, l’accusé note que des contacts avaient été noués avec des personnes à l’extérieur du Burkina pour financer ces activités. Selon l’accusé, cet argent qui est arrivé le 20 septembre 2015 avait un lien avec le financement susmentionné, précisant qu’il n’a été ni à la réception ni au partage.

… des messages compromettants

Outre ces faits discutés à la barre le vendredi 19 octobre 2018, selon le rapport d’expertise, un certain « HY » a envoyé des messages compromettants à Léonce Koné. Interrogé par le parquet, l’accusé affirme n’avoir jamais été informé d’une expertise sur ses téléphones portables. Le Parquet militaire acquiesce tout en précisant que c’est celui de Léonce Koné qui a été expertisé.

La séance a été suspendue le vendredi 19 octobre 2018 vers 17h. Elle reprend le lundi 22 octobre 2018 avec la poursuite de l’audition de Me Herman Yaméogo.

Ignace Ismaël NABOLE

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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4 commentaires

  1. Si ce n’est au Burkina qu’on peut applaudir des criminels et se permettre de s’en moquer des victimes à la barre…nulle part ailleurs cela n’est admissible.Bon Dieu!

  2. Ce qui m’intrigue dans le cas du burkina Faso est que comme les griots ont des noms de famille qui renvoient automatiquement à leur métier de griots, on dirait que le champ politique au Burkina Faso appartient à des familles : le cas de Me Yaméogo politicien , fils de Yameogo politicien en est l’exemple le plus frappant. Maître, ce que vous devrez connaître et vous les saisir et qu’il est difficile à un plant de baobab de pousser sous un grand baobab.

  3. Si ce n’est au Burkina qu’on peut applaudir des criminels et se permettre de s’en moquer des victimes à la barre…nulle part ailleurs cela n’est admissible.Bon Dieu!

  4. Ce qui m’intrigue dans le cas du burkina Faso est que comme les griots ont des noms de famille qui renvoient automatiquement à leur métier de griots, on dirait que le champ politique au Burkina Faso appartient à des familles : le cas de Me Yaméogo politicien , fils de Yameogo politicien en est l’exemple le plus frappant. Maître, ce que vous devrez connaître et vous les saisir et qu’il est difficile à un plant de baobab de pousser sous un grand baobab.

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