L’astronaute Julie Payette au Burkina: « Le ciel n’est pas la limite »

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« L’effort paie », « Ne perdez jamais espoir », « Il faut faire sa marque », « Je vous souhaite une extraordinaire carrière », « The sky is not the limit » (Le ciel n’est pas la limite). Ce ne sont pas les petites phrases galvanisantes, interpellatrices, qui manquaient à la fin de chacune des questions jugées « intéressantes » par l’astronaute Julie Payette lors de la séance d’échanges qu’elle a eu avec la soixantaine de scientifiques en herbe du lycée scientifique de Ouagadougou, ce 25 octobre 2018.

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Un établissement secondaire dédié à l’enseignement des sciences avec pour but de renforcer les aptitudes de raisonnement des élèves, de développer leurs esprits d’analyse, en dispensant un enseignement à vocation scientifique grâce auquel chaque élève devrait être à même d’appréhender les fondements de la démarche scientifique, avec à la clé un accompagnement de chaque élève au mieux. Tel est l’esprit enfouit dans la création du lycée scientifique de Ouagadougou.

Et la première promotion de 30 élèves dont 14 filles et 16 filles qui a donné une « entière satisfaction » avec un passage en classe supérieure de tous avec des moyennes comprises entre 16,80 et 12,80 donne déjà le ton.  

Le proviseur Boumboundi Jean Paul a aussi tenu à relever une particularité. « Dans le classement annuel, les filles occupent la tête (applaudissements dans la salle) ». Pour la deuxième promotion, l’école qui attend l’arrivée de 35 pensionnaires a déjà accueilli 30 dont 12 filles et 18 garçons. La visite de l’astronaute et Gouverneure générale du Canada, Julie Payette, pour cet enseignant est une aubaine, une occasion en or.

« Ces élèves ont besoin de rencontrer des modèles, des femmes, des hommes de référence, d’échanger avec eux. Vous leur offrez gracieusement cette opportunité vous qui êtes scientifique, astronaute, gestionnaire, administratrice, sportive », dira-t-il avant de partager ses espérances de voir « jaillir des étincelles qui vont éclairer leur route vers la quête du savoir », à l’issue de la rencontre d’échanges.

La visiteuse d’un après-midi s’est dite « extrêmement heureuse » d’être entre ses quatre murs face à ces élèves, scientifiques en herbe. « Utilisez votre cerveau, mettez-y de l’effort et vous allez être capable de vraiment influencer votre vie mais aussi celle de vos compatriotes », a invité l’astronaute tout en leur souhaitant « une extraordinaire carrière ».

« Allez au-delà de vous-mêmes » (Gouverneure générale Julie Payette)

Ce ne sont pas les questions à elles posées qui ont manqué. Après un court instant de timidité, elles ont fusé de partout. « Satisfaite de vos objectifs ou avez-vous d’autres ambitions ? », demande une fille. Celle qui a effectué deux vols dans l’espace, ce qu’elle voulait faire quand elle était petite, elle confie avoir visionné et revisionné les images de la mission Apollo en partance vers la lune. « Chacun de nous, nous avons quelque chose, une étincelle qui brûle et on doit écouter. Ça c’était mon étincelle », leur a confié Julie Payette.

« Faites bien votre bien votre travail »

Belem Nafissatou en classe de seconde a voulu savoir quel a été son sentiment une fois dans l’espace. Celle qui a connu l’épisode de la perte de sept astronautes entre sa première et sa deuxième mission, ce qui est « un peu décourageant », a raconté un épisode au cours de laquelle, elle n’a pas laissé la peur l’envahir en faisant ce qu’il fallait faire.

« Ne perdez jamais espoir », lui conseillera Julie Payette en la fixant du regard. A une autre élève qui s’est préoccupée de savoir si sa condition féminine n’a pas été source de difficultés majeures, elle répondra : « il faut faire sa marque. Faites bien votre travail. C’est ainsi qu’on fait la différence ».

« Si vous n’êtes pas passionné de votre métier, il faut l’abandonner »

Stanislas Ouaro, ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation a tenté de se soustraire à l’épreuve avec un « les élèves sont plus intéressés par ce qui vient de dehors ! ». Ce sera sans succès. « Noooon », ont-ils tous réagi en chœur. Le professeur titulaire de mathématiques qui voulait devenir médecin n’a pas donc pas hésité à partager son parcours avec eux.

Orienté dans la faculté des sciences et techniques, il confie avoir voulu changer « mais le processus était long ». Face au risque de « commencer la médecine en retard » il finira par faire les mathématiques. Fils d’un professeur de mathématiques au secondaire, l’étudiant qui avait « de très bonnes moyennes en mathématiques » a fini par s’y faire. La passion est passée par là.

Et le professeur titulaire de prodiguer des conseils aux jeunes lycéens. « Si vous n’êtes pas passionnés de votre métier, il faut l’abandonner. Parce que ça devient une prison. Si vous faites quelque chose qui ne vous plait pas, quand on vous force à le faire. Vous avez choisi un métier et ça ne vous plait pas, c’est une prison. Et si on vous oblige à le faire, cela est plus grave ».

« Si vous n’êtes pas passionné de votre métier, il faut l’abandonner »

“The sky is not the limit”

Dibloni Sié Ariel est en classe de 1re C. « C’est un grand honneur, une grande fierté de pouvoir rencontrer une femme de sciences », partage celui qui a emprunté le chemin des sciences il y a un an de cela. Julie Payette ? « Elle nous inspire vraiment ». Sa venue au Burkina Faso et les échanges qu’ils ont eus avec elle ? « C’est un encouragement à faire mieux, à toujours persévérer et à dépasser nos limites pour toujours aller au bout de nos rêves ».

Ses rêves, Nikiema Wendemi Eliel en classe de seconde C entend bien les réaliser. La rencontre avec la gouverneure générale du Canada l’a « beaucoup instruit » et les conseils de cette « femme qui a beaucoup contribué au développement de la science », elle se voit les mettre en pratique tout au long de ses études afin de pouvoir « contribuer beaucoup au développement du Burkina Faso ».

Avant de prendre congés des futurs ingénieurs, astronautes, astrophysiciens, mathématiciens, Julie Payette les a invités à ne pas se fixer des limites. Pas même celles du ciel. « Bonne chance. Allez au-delà de vous-mêmes. The Sky is not the limit (le ciel n’est pas la limite) ».

Oui Koueta

Burkina24

 

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