Commandant Korogo: « Le RSP n’était pas une milice »

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Le Chef de Corps adjoint du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) était de nouveau à la barre du Tribunal militaire ce mardi 6 novembre 2018. Le Commandant Abdoul Aziz Korogo continue de répondre aux nombreuses questions des différentes parties prenantes au procès. Pour l’heure, tout porte à croire que l’Officier ne se la coulait pas douce pendant les évènements. Présenté comme « une boîte noire » et reproché par ailleurs de vouloir charger d’autres coaccusés, le Chef militaire finira par laisser sous-entendre : Chacun son métier et les vaches seront bien gardées !

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Le Commandant Abdoul Aziz Korogo, tantôt félicité pour la sincérité, la clarté et la constance de ses récits, n’est cependant pas au bout de ses peines. Chaque partie tente en effet de lui soutirer des informations en lien avec le putsch raté dans le but, soit de dissiper des zones d’ombre dans cette affaire, soit de décharger leurs clients respectifs.

Me Kam : « Vous êtes un Officier qui s’assume »

A la reprise de l’audience, ce 6 novembre 2018, c’est Maître Dieudonné Ouili, avocat de l’Officier militaire, qui avait la parole pour ses questions et observations. Il a défié quiconque de prouver que son client a donné des ordres tendant à faire n’importe quel mal à qui que ce soit. Me Ouili a loué le courage du Commandant Korogo. Sa consœur des Parties civiles, Maître Ouédraogo, lui emboîte le pas.

 « Je vous félicite d’avoir été constant dans vos déclarations. En plus, vous n’avez pas jeté le discrédit ni sur les Procès-Verbaux, ni sur les expertises téléphoniques », a-t-elle complimenté. Après ses questions et observations, elle a passé le micro à Maître Guy Hervé Kam. « Vous êtes un Officier qui s’assume. Un Officier qui fait honneur au statut d’Officier militaire », a déclaré Me Kam. Mais, l’avocat des Parties civiles, à force de chatouiller l’accusé, finira par le faire agir.

« Le RSP n’était pas une milice »

« Merci Maître. Mais, j’aimerais revenir sur un mot que vous venez de prononcer. Le mot Milice. Je ne peux pas l’accepter. Le RSP n’était pas une milice. Je ne pense pas que les autorités vont prendre des décrets pour créer une milice », s’est indigné le Chef de Corps adjoint de l’ex-RSP. Maître Prosper Farama a lui aussi salué « le courage » et « l’esprit anti putschiste » du prévenu qui ne souhaiterait pas être traité, selon lui, de traître par ses camarades militaires, avant de désapprouver certaines de ses prises de positions.

« Quelqu’un qui prend en otage les autorités dont le Président du Faso et le Premier ministre, est-il un ennemi de la République ? », a voulu savoir Me Farama. L’accusé s’est réservé de répondre. « Mais, qu’entendez-vous par ‘’accompagner’’ le Général Diendéré ? », rétorque l’avocat des Parties civiles. « Maître, à froid, on ne peut pas comprendre certaines choses. Dans ce genre de situations, ça ne sert à rien de jouer au ‘’Rambo’’. Sinon, vous mourez pour rien. Et personne ne va vous considérer comme martyrs. Je le répète, les autorités de la Transition ne devraient pas être arrêtées », s’est défendu le Chef Abdoul Aziz Korogo.

L’appel du Commandant Korogo: « Que chacun reconnaisse ce qu’il a fait  »

A l’en croire, c’est le Chef d’Etat-Major Général des Armées (CEMGA), d’alors, le Général Pingrenoma Zagré, qui lui avait demandé de rester afin de trouver une issue heureuse à la situation. « Je ne pouvais pas désobéir au CEMGA », a-t-il laissé entendre. L’avocat de l’accusé, Maître Dieudonné Ouili, estime qu’il ne sied pas que son client soit présenté comme l’une des précieuses boîtes noires qui serviront à élucider cette affaire. Des avocats de la Défense, notamment Me Bounkoungou, Me Dabo et Me Yelkouni, tentent de comprendre certaines zones d’ombre impliquant plus ou moins leurs clients.

Pour Me Abdoul Latif Dabo, par exemple, le Chef de Corps adjoint de l’ex-RSP serait en train de vouloir « mettre tout sur la tête du Général Diendéré ». « Rassurez-vous, Maître. Je ne suis pas là pour charger quelqu’un. Mais, quand on fait des choix, on les assume. C’est très important que chacun reconnaisse ce qu’il a fait », fin de citation du Commandant Korogo. Son audition, suspendue peu avant 17h, se poursuit demain 7 novembre 2018 à 9h.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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