African Women Leaders : 72 heures pour décrier les violences faites aux femmes

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En prélude à la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’association African Women Leaders a initié des activités pour décrier pendant 72 heures ces pratiques au Burkina.  Ce vendredi 23 novembre 2018, elle a réuni des femmes autour d’un panel sur la question à Ouagadougou.

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Pour se convaincre des violences à l’endroit des femmes, African Women Leaders (AWL) a mené dans la commune de Ouagadougou, une enquête dans les foyers. 1000 personnes ont été interrogées. Le constat est alarmant.

« Il ressort que  99% des femmes dans un foyer légalement constitué ou non constitué, ont été victimes d’une manière ou d’une autre de violence. Ces chiffres

Marie Hermann Coulibaly, présidente de African Women Leaders

montrent également que 80 à 95% des femmes subissent toutes les formes de violences, physiques, économiques, sexuelles», avance Marie Hermann Coulibaly, présidente de African Women Leaders.

Cependant la violence psychologique sous plusieurs formes, très souvent occultée, est subie par une grande majorité des femmes de Ouaga.

Le sevrage forcé est une forme de violence. «Il y a des femmes qui ont témoigné  passer des mois, voire des années sans avoir de rapports sexuels avec leurs maris. La femme n’ose pas en parler même à une amie ou à la famille alors qu’elle en souffre. Ce fait est aussi une violence à l’endroit de la femme », explique Nadembega Zoungrana Clarisse, membre de l’association des femmes juristes.

« L’une des questions sur ces fiches demandaient si les coutumes encourageaient ces pratiques. Il est ressorti sur les 80% de ces fiches que, c’est normal, la tradition le permet », dit la présidente de AWL

Pour elle, c’est une question de mauvaise interprétation de certaines coutumes et pratiques religieuses. « On a dit dans la bible que la femme doit être soumise à l’homme. En même temps que les religions incitent les femmes à être soumises, en même temps, il est dit aussi que les hommes doivent respecter leurs femmes comme leur chair. Les hommes ignorent cette partie et se focalisent sur la partie de la soumission. On est soumis dans le respect », dit-elle.

En son sens ces pratiques n’ont aucun fondement dans la religion. « Aucune religion ne promeut la violence. Le socle de chaque coutume et chaque religion est l’amour ».

Les 72 heures d’activités ont donc été définies suite aux recommandations des personnes enquêtées qui estiment qu’il n’y a pas de sensibilisation autour des violences à l’endroit des femmes et s’il y en avait, les leaders religieux ne sont pas impliqués.

Alors African Women Leaders se fait leur porte-voix pour non seulement décrier ces violences, mais aussi faire prendre conscience que ces actes sont réprimés par la loi.

La première activité, le panel du jour  portant sur le thème «Regards croisés sur les violences faites aux femmes » a réuni des juristes et chefs coutumiers pour échanger avec les femmes.

Il était question de faire connaitre aux femmes, les avantages qu’offre le mariage civil au couple. Selon Nadembega Zoungrana Clarisse, le mariage civil protège la femme et lui permet de recourir à la loi en cas de manquement du mari.

Nadembega Zoungrana Clarisse, membre de l’association des femmes juristes

«Si vous n’êtes pas mariée légalement, vous ne pouvez pas aller vous plaindre de son infidélité. Le mariage civil condamne l’adultère. Même le mariage sous le régime de la polygamie se fait avec le consentement de sa femme. Si l’homme fréquente une autre femme avec qui, il n’est pas marié légalement, même ayant signé sous le régime de la polygamie, tant que le mariage n’est pas signé avec cette deuxième femme et qu’ils ont des rapports sexuels, cela est considéré comme de l’adultère et la loi le punit », explique la juriste.

La majorité des participantes disent être édifiées par les conseils de la juriste et ont souhaité que les autorités politiques et coutumières sensibilisent  leurs maris à les amener devant le maire.

Une marche est prévue le 24 novembre 2018 et prendra fin avec la remise d’une pétition à la ministre de la femme.

Revelyn SOME

Burkina24

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2 commentaires

  1. Bonjour !
    Je pense humblement qu’il ya des choses plus urgentes que ça,dont la prostitution et le Sida qui revient en force !!!!

  2. Bonjour !
    Je pense humblement qu’il ya des choses plus urgentes que ça,dont la prostitution et le Sida qui revient en force !!!!

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