Adressage IP : L’IPv6, ce « processus irréversible qui s’impose à nous »

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La pénurie d’adresse IPv4, avec son corollaire de cybercriminalité, oblige les Autorités de régulation des communications électroniques (ARCEP) dans le monde à pousser les Fournisseurs d’accès à internet (FAI) à migrer vers IPv6. Et l’ARCEP Burkina Faso n’est pas en reste.

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Nous sommes fin mai 2018 en France. La section financière de la Police judiciaire de Nice met aux arrêts un informaticien qu’elle accuse de télécharger des films pédopornographiques.  L’enquête relèvera plus tard que c’est l’un de ses voisins du même immeuble qui le faisait et qui utilisait la même adresse IP que lui. Son FAI admettra plus tard fournir la même adresse IP à plusieurs utilisateurs du fait du manque d’adresse dans le même secteur.

Et pourtant, le protocole IPv6 a vingt ans d’existence aujourd’hui. Alors que tout terminal connecté à un réseau utilisant l’Internet Protocole se voit attribuer une adresse IP (identité) qui peut être provisoire ou permanente. Selon l’ARCEP France, les 4,3 milliards d’adresses IP disponibles depuis 1980, date de définition de l’IPv4, seront épuisées dans deux ans.

« Parmi la panoplie des innovations majeures de ces dernières années, IPv6 a une place de choix », dira Salamata Rouamba, directrice de la régulation des marchés Fixe et Mobile à l’ARCEP. Et pour cause, « le défi de cette transition est majeur » en ce sens que « ce protocole d’actualité apportera de bien meilleures performances en matière de communications, de transferts de fichiers et de données tout en améliorant potentiellement l’autonomie des appareils comme les smartphones, les montres connectées dans un monde de plus en plus connecté (internet of things) ».

« Aujourd’hui, c’est un enjeu pour le Burkina Faso d’encourager les initiatives au niveau des structures de l’administration et du privé à transiter »

Serge Roland Sanou est directeur des services informatiques à l’ARCEP. Il a pris part à la formation de trois jours d’appui à des structures administratives et privées. L’optique ici est de moderniser les infrastructures informatiques qu’elles utilisent pour garantir une meilleure accessibilité des services à tout un chacun afin qu’Internet au Burkina Faso soit le socle du développement, des services futurs innovants, ce qui en somme fait l’économie numérique.

« Aujourd’hui, dit-il, c’est un enjeu pour le Burkina Faso d’encourager les initiatives au niveau des structures de l’administration et du privé à transiter, à migrer progressivement leurs infrastructures qui fonctionnaient en Internet version 4 en Internet version 6 ».

Bertrand Paré, Ingénieur réseaux à Talentys Burkina, a pris part à la formation sur IPv6, synonyme de « grands changements majeurs » qui « existe depuis longtemps (1998) » mais vers lequel la migration tarde. « Au début, quand on créait l’Internet, on ne s’imaginait pas qu’il allait être ce qu’il est aujourd’hui. Actuellement, on est dépassé. On n’a plus d’adresses. On ne peut plus attribuer d’adresses aux gens », alerte-t-il. Narcisse Danon, ingénieur système à Orange Burkina, note de ce fait qu’il « fallait penser à une solution palliative ».

La migration vers IPv6 dépend en partie de ces fournisseurs d’accès à Internet. Tontama Charles Millogo, le président de l’ARCEP, n’en doute pas. Le choix d’associer les ingénieurs travaillant pour ces sociétés n’est donc pas fortuite. « L’IPv6, c’est un processus irréversible qui s’impose à nous. Il faut y aller le plus tôt possible. Mais il faudra y arriver progressivement avec l’ensemble des acteurs », a-t-il indiqué.

Pour Narcisse Danon, le chemin vers IPv6 est « un pas de plus pour une technologie beaucoup plus avancée ». Et même si « la migration ne peut pas être tout de suite et maintenant,  avec le temps, se projette l’ingénieur système, dans un futur très proche, la migration serait possible » parce que « dans les années à venir, tous les fournisseurs d’accès à Internet s’aligneront ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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